1Ce numéro de début d’année 2016 s’annonce des plus riches avec nombre de sujets d’actualité traités de manière tout à la fois approfondie (ce qui évite des superficialités et des approximations malheureusement trop souvent courantes) que sous un angle souvent original : une analyse pertinente de ce qu’il reste de la relation jusque-là privilégiée entre Berlin et Paris, à l’heure de la défiance générale en Europe face à une Allemagne jugée de plus en plus sûre d’elle-même et que certains qualifient désormais d’arrogante (Guy Maugis) ; une vision affinée de la situation et des perspectives à venir dans une Russie confrontée à une situation économique des plus délicates, suite notamment à la chute des cours pétroliers mondiaux (Eugène Berg) ; une mise en perspective des accords de la COP21 sur la lutte contre le changement climatique et des étapes à venir qui y sont associées (Jean-Paul Maréchal) ; une discussion originale autant que pertinente du système économique voire comptable de Daech qui se gère, à l’échelle du territoire qu’il occupe et des populations qu’il administre, comme un État confronté à des équations budgétaires auxquelles il doit apporter des réponses (Vincent Piolet). Ce ne sont là que quelques-unes des contributions de ce numéro de rentrée...
2Cette livraison accueille aussi une collection d’articles centrés sur l’articulation entre gastronomie et diplomatie. Le savoir-vivre, le bon goût, les mets raffinés, les produits de nos terroirs et ce petit quelque chose qui fait de la cuisine française un produit d’exception constituent un des éléments clés – si ce n’est le premier – du soft power de la France.
3Il n’est pas un pays où les traditions culinaires françaises ne soient pas reconnues voire honorées. Nos chefs étoilés sont devenus des VRP haut de gamme de nos traditions et singularités gastronomiques enviées autant que jalousées, tandis que nos produits raffinés représentent le fer de lance d’une présence multiforme et permanente du savoir-faire et du bon goût français aux quatre coins de la planète.
4À l’heure de la compétition entre nations, gastronomie et diplomatie vont désormais de pair, et ce de manière naturelle. À tel point que le ministre français des Affaires étrangères a lancé l’an passé cet événement, appelé à être récurrent, à savoir la journée mondiale de la gastronomie française où, dans chaque pays, nos représentants publics autant que privés, souvent en partenariat avec des acteurs locaux, magnifient le talent de nos chefs et la saveur de nos mets. Paul Bocuse, Lionel Choukroun, Julia Csergo, Philippe Faure, Jean-Claude Ribaut et Clovis Taittinger nous font plonger dans cet aspect méconnu de l’influence à la française, pour le plus grand plaisir de nos papilles…
5Bonne lecture !
