La parution récente de deux ouvrages consacrés à l’économie par deux socio-économistes bien connus vaut d’être signalée. Les réflexions de F. Vatin dans De l’économie, le mot et la chose, la forme et la substance, suivi de L’économie de guerre sanitaire et celles de F. Cochoy dans Si l’économie m’était contée. Huit histoires de marchés, interrogent la notion d’économie avec laquelle les sociologues économistes se débattent dans leurs recherches, tant théoriques qu’empiriques. Cette note vise à situer ces propositions dans une histoire déjà longue des relations entre sociologues et économistes.
L’économe, ce petit outil qui permet d’éplucher rapidement et finement les légumes, est l’image de la thèse défendue : l’économie ne s’oppose ni au social, ni à l’humain, car elle est une pratique quotidienne des individus composant la société, comme elle est une pratique savante de la part des économistes : une notion très générale de calcul faisant le lien entre les deux. C’est la première thèse défendue : « l’économie au sens ordinaire, celle de l’homme commun, mais aussi celle de l’artiste, ou du savant, qui, tous, utilisent abondamment ce terme, ne peut disparaître de l’économie des économistes, parce que l’homme commun, l’artiste ou le savant, quand ils parlent d’économie, ne se posent pas finalement des questions très différentes de celles de l’économiste de profession » (Vatin, p. 21). La deuxième thèse invite « le sociologue, le spécialiste de sciences sociales en général, mais, aussi, l’homme ordinaire, le citoyen, à se réapproprier dans sa totalité l’idée d’économie, y compris l’économie des économistes » (Vatin, p…