Article
Disparu brutalement à l’âge de 79 ans, le 2 juin 2021, dans le service de réanimation du Centre Hospitalier Sainte-Anne, hôpital où il a exercé longuement, le Docteur Marcel Czermak s’impose comme une des personnalités marquantes du dialogue entre psychiatrie et psychanalyse.
Il est presque inutile de souligner la signification que les grands tableaux de la psychiatrie classique peuvent prendre pour la psychanalyse dès lors que s’y dévoilent, de la plus vive et de la plus crue des façons, les embarras à endosser son corps ou à se croire maître de ses pensées et de ses gestes. On se demande même pourquoi de tels états sidérants, que connaissent lesdits « psychotiques », sont périodiquement oubliés dès lors que la folie, réduite à un handicap, va se ranger dans le fourre-tout des déficits.
Enseigner la clinique était pour Marcel Czermak un levier important, sinon le plus important, pour interroger des points cruciaux d’une clinique en extension : celle des phénomènes parapsychotiques dans le champ des névroses et celle des défections symboliques dans le lien social.
Il avait fondé l’École psychanalytique de Sainte-Anne, où sa parole, juste, tranchante, colorée d’un humour décapant, stimulait et avait la douce vertu de remettre l’interlocuteur sur un bon cap, tout en le laissant libre de cultiver son jardin.
Lui-même savait isoler et recueillir le fait clinique dans le diamant éruptif de sa brutalité. D’où l’intérêt constant pour le passage à l’acte, les irruptions et les éruptions des phénomènes psychotiques…
Auteurs
-
[1]
Marcel Czermak, Traverser la folie. Entretiens avec Hélène L’Heuillet, Paris, Hermann, 2021.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/04/2022
- https://doi.org/10.3917/fp.042.0262
Veuillez patienter...