Les énigmes qui fascinaient Claude Chabrol tournaient autour du bien et du mal, de l’innocence et de la culpabilité, de la rédemption, de la répétition des secrets de famille et du poids de la société. Pour traiter ces sujets, dans six de ses films, ce sont les femmes criminelles qui l’ont inspiré : Les Biches, Violette Nozières, Une Affaire de femmes, La Cérémonie, Merci pour le chocolat, La Fleur du mal. Le crime, parce qu’il ne se réduit jamais aux raisons que chacun pourrait avoir de tuer, ni même à ses circonstances, n’est-il pas la métaphore idéale du mystère de l’âme humaine ?
Dans la vraie vie, en 1925, Madame Lefebvre tuait froidement d’un coup de revolver sa bru enceinte de cinq mois et demi. En 1927, Marie Bonaparte publie « Le cas de Madame Lefebvre ».
En 1931, Marguerite Pantaine avait tenté d’assassiner l’actrice Huguette Duflos qui interprétait le rôle principal d’une pièce intitulée Tout va bien (!).
En 1932, Jacques Lacan publiait sa thèse sur celle qu’il rebaptise Aimée (De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité), rénovant la vision que l’on avait de la paranoïa considérée jusqu’alors comme l’apanage des hommes.
En 1933, Violette Nozières et les fameuses sœurs Papin ont tué – l’une, son père ; les autres, leur patronne et sa fille.
Années fastes pour les faits divers. En leur temps, ceux-ci ont enflammé le public, les surréalistes, les psychiatres et, plus tard, les écrivains et les cinéastes.Les Biches (1957) est un drame de la jalousie…