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Depuis les années 1970, les robots envahissent les mondes du travail, les ateliers, les usines comme les foyers et les champs. Lors du dernier Salon de l’agriculture, organisé à Paris en 2016, ils étaient célébrés comme des auxiliaires indispensables pour sauver une agriculture en crise : outre les robots de traite et d’alimentation introduits depuis déjà longtemps, d’autres sont annoncés pour semer, désherber, pulvériser, alors que la robotisation s’accélère dans les usines, qui automatisent de plus en plus de tâches.
Depuis la révolution numérique et l’essor des travaux sur l’intelligence artificielle, le robot est devenu un phénomène omniprésent, dans les esprits comme dans les pratiques. Il suscite désormais d’innombrables réflexions qui conduisent à repenser le marché du travail, les rapports sociaux et même les frontières de l’humanité. Des philosophes et des juristes demandent qu’on leur reconnaisse des droits, qu’ils soient accueillis dans la famille comme des êtres dotés de dignité, voire de sensibilité. Dans la pléthore de discours contemporains à fonction promotionnelle, le robot est devenu une sorte d’évidence, un futur inéluctable, un objet de désir et de fascination, la manifestation de notre destin, la promesse d’un avenir enchanté et merveilleux. Mais au-delà des promesses et des enthousiasmes technologiques, à quoi renvoient ces machines ? Et comment les réalités et les imaginaires robotiques recomposent-ils le champ politique ?
La robotique s’apparente en effet à un mirage chargé de combler le vide politique contemporain et de répondre aux crises sociales et écologiques à répétition…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/03/2017
- https://doi.org/10.3917/espri.1703.0107
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