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Nous vivons dans un monde sans utopies, un monde désenchanté où ne survivent que les besoins, les désirs des individus face à l’absurdité des choses ; un monde nihiliste. Sa complexité, sa diversité ne permettent plus de penser une société idéale, de se laisser aller au périlleux confort de l’idéologie.
Pourtant, il est des domaines dans lesquels les idéaux persistent, dans lesquels on ne s’interdit pas de penser l’avenir, d’imaginer des transformations radicales. On peut songer aux transhumanistes, rêvant d’une humanité augmentée qui défierait ses limites naturelles grâce au pouvoir de la technologie, aux décroissants, qui veulent renoncer au mode de développement actuel pour préserver la planète et l’humanité. Dans le domaine politique, un certain nombre de mouvements émergent, en Europe et ailleurs, qui veulent rendre le pouvoir aux citoyens. Tous ces imaginaires se rattachent à l’autonomie, à la communauté, à la volonté de mettre à distance aussi bien l’État que le marché, pour redonner confiance aux individus et renforcer leur capacité à se constituer en collectifs.
À l’heure où la raison économique est toute-puissante, serait-ce de l’économie même que viendront les alternatives ? Depuis la crise de 2008, on voit se développer, notamment, mais pas exclusivement, grâce au numérique, de nouvelles formes d’échanges, marchands ou non, de consommation et de production. Le ralentissement de la croissance, la saturation de certains marchés, le tarissement des ressources exigent de penser l’économie autrement, de réfléchir à ce que Jeremy Rifkin appelle « la troisième révolutio…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/07/2015
- https://doi.org/10.3917/espri.1507.0005
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