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L’infante d’Espagne mise en examen dans le cadre d’un scandale de corruption visant son mari, le parlementaire britannique Patrick Mercer forcé de quitter le parti conservateur après des révélations de conflit d’intérêts, l’ancien député-maire socialiste Jean-Pierre Kucheida poursuivi pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux... pour ne rien dire de l’affaire Cahuzac. Les scandales de corruption émaillent régulièrement la chronique politique et judiciaire européenne. Et ont des répercussions graves en ces temps de crise économique, de fatigue démocratique et de défiance vis-à-vis des dirigeants.
Faut-il pour cela s’interdire de poser la question de la corruption en démocratie ? Que les choses soient claires, il ne s’agit pas ici de dire que la corruption serait un mal unanimement partagé, et de la même manière, par tous les régimes politiques : qu’il n’y aurait finalement pas de différence entre l’Algérie ou la Chine et le Royaume-Uni ou la France. Ou de se perdre dans un discours du « tous pourris » qui dédouane les citoyens de leurs responsabilités en même temps qu’il profite aux mouvements extrémistes. Il s’agit de comprendre pourquoi la corruption est aujourd’hui le symbole suprême du mal politique, le « crime de référence » de notre époque, comme l’écrit Antoine Garapon dans son article. Et pourquoi elle apparaît comme un symptôme de l’affaiblissement de l’esprit démocratique dans ce que nous appellerons les « démocraties tardives », c’est-à-dire les pays où le système démocratique est relativement ancien…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/02/2014
- https://doi.org/10.3917/espri.1402.0015
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