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Difficile de trouver plus paradoxal que les premiers mots du préambule de la Constitution américaine : « Nous, le Peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite » ; la recherche de la perfection n’est pas suffisante, il faut même aller au-delà. L’« État de l’Union » est donc primordial, fait l’objet d’un discours annuel de la part du président en exercice, et le nécessaire « renforcement » de cette union a été évoqué par Barack Obama au soir de sa réélection. Et ce n’est pas un vain mot. Ce que l’on a vu pendant la campagne (et même depuis les élections de mi-mandat de 2010), c’est un pays qui fait la part belle aux idées extrémistes, en matière sociétale (avortement, contraception...), sociale et politique (coupes dans les services publics, mobilisation contre la loi sur l’assurance santé), un pays aux institutions bloquées par un constant refus du compromis (blocage du budget au Congrès en 2011), un pays où la vie politique est soumise aux diktats de l’argent (cette campagne a été la plus chère de l’histoire, près de deux milliards de dollars pour la course à la présidentielle, six milliards si on y ajoute le Congrès) et des calculs stratégiques (les efforts des deux candidats se sont concentrés sur l’Ohio pendant les dernières semaines). Des États désunis, pour reprendre le titre d’un livre de Vladimir Pozner, dont on pouvait penser qu’ils couraient à leur perte.
Or, depuis le 6 novembre 2012, cette image a radicalement changé. Barack Obama a été réélu, avec une marge confortable de grands électeurs, grâce à une base électorale jeune, diverse, qui croi…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 18/12/2012
- https://doi.org/10.3917/espri.1212.0009
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