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Esprit – La sortie de scène de Georges Papandréou, après sa tentative d’appeler à un référendum, a donné lieu à des interprétations diverses. Homme de rigueur et de vérité refusant de s’accrocher au pouvoir ou velléitaire mis au pied du mur par les événements, l’ex-chef du gouvernement est-il une figure atypique dans le paysage politique grec ?Georges Prévélakis – Il est atypique. Sa mère est américaine, il s’exprime beaucoup mieux en anglais qu’en grec et se sent bien plus à l’aise à Boston qu’à Athènes. Idéologiquement et socialement, il appartient à une élite cosmopolite transnationale. Il s’est trouvé pourtant à la tête d’un parti populiste et nationaliste, le Pasok, qui ne l’aurait jamais choisi comme chef s’il n’était pas le fils de son fondateur. Pour échapper à cette contradiction, il a inventé la fuite en avant permanente. Entre 2007 et 2009, son intransigeance face au gouvernement de droite (qui visait à renforcer sa place chancelante au sein de son parti) a abouti au blocage de réformes qui auraient peut-être sauvé l’économie grecque. Il a gagné les élections de 2009 à coup de promesses électorales ; une fois Premier ministre, il a accusé ses prédécesseurs d’avoir menti sur l’état de l’économie pour expliquer l’impossibilité de tenir ses engagements, ce qui a provoqué la panique des marchés. La fuite en avant a continué avec des coups de bluff, des chantages adressés à l’Europe, une connivence avec Dominique Strauss-Kahn qui a permis au chef du Fmi de s’immiscer dans les affaires européennes, etc…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/08/2012
- https://doi.org/10.3917/espri.1112.0146
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