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L’événement du 11 septembre 2001 a placé l’alternative entre la guerre et la politique au cœur de nos réflexions et des décisions qui ont engagé la décennie qui allait suivre. Comment y répondre ? Le choix du gouvernement Bush s’est clairement porté sur la première option, qui est également la plus facile, en déclarant une « guerre au terrorisme » sans se demander à quoi pouvait ressembler la victoire, ni quels seraient les coûts, économiques et moraux, d’une telle réaction. C’était tomber dans le piège de Ben Laden qui voulait provoquer une réponse démesurée confirmant sa dénonciation des croisades antimusulmanes menées par les Occidentaux.
Cette difficulté est apparue dans l’usage répété du passif dans les discours de Bush. Le 20 septembre 2001 par exemple, il déclara que « cette guerre contre nous a été déclarée furtivement, par la ruse et par le meurtre … Ce conflit a été mené dans des termes décidés par d’autres. Il se terminera à notre manière, quand nous le déciderons ». La victime passive de la trahison allait écrire l’histoire de sa guérison, et retrouver sa vigueur d’antan. Cette rhétorique guerrière a suffi à Bush pour être réélu en 2004, mais en 2008 sa popularité avait atteint de tels abîmes que John McCain ne lui a jamais demandé de participer à sa campagne vouée à l’échec. La « guerre contre le terrorisme », solution la plus facile, pouvait sembler satisfaisante sur le plan moral, mais en termes politiques, elle ne pouvait durer, quels que soient les résultats de sa mise en œuvre…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/08/2012
- https://doi.org/10.3917/espri.1110.0175
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