Tout au long de cette conférence, nous avons parlé d’animaux et notamment de l’espèce humaine. Toutefois, il faut concevoir qu’en termes de biodiversité, nous vivons dans un monde de microbes. Ils prennent une grande part au fonctionnement des sols, de l’atmosphère et des cycles de la matière. Cela ne se voit guère, mais les micro-organismes (bactéries, virus, champignons, etc.) sont partout et construisent absolument tout ce qui nous entoure… à commencer par nous-mêmes, les humains. Effectivement, nous sommes des immeubles à microbes. Nous avons autant de cellules humaines que de cellules microbiennes dans notre corps, sans compter les mitochondries dont il existe une dizaine, voire une centaine, de copies dans chacune de nos cellules. Quand nous disons « Je », nous parlons en fait d’un zoo constitué de plus d’un millier d’espèces différentes. Nous co-évoluons avec ces microbes depuis si longtemps que certains sont progressivement devenus des auxiliaires de toutes les fonctions de nos organismes.
Parmi toutes les fonctions auxquelles ils prennent part dans nos organismes, l’une d’entre elles est de plus en plus mise en avant : l’alimentation. La grande majorité de nos microbes habitent nos six mètres et demi de tube intestinal. Ce microbiote intestinal contribue à digérer les aliments complexes en les rendant assimilables. En contrepartie, il prélève des ressources nécessaires à son développement. Les Asiatiques par exemple, notamment les Japonais, sont capables de digérer les polysaccharides des algues rouges qui sont l’ingrédient de la nori…