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Depuis Christopher Lasch, plusieurs sociologues ont souligné l’indifférence, pour ne pas dire plus, des nouvelles élites « globales », celles qu’on désigne comme « surclasses », à l’image de ces « bourgeoisies compradores » d’Amérique latine qui avaient sacrifié au xxe siècle les intérêts de leur peuple au profit des multinationales américaines. Mais ce n’est qu’un aspect de l’évolution d’une partie des élites du nouveau monde qui ont notamment abusé jusqu’en 2008 des paradis fiscaux et autres instruments juridiques pour accélérer leurs « stratégies d’enfouissement ». À cette occasion, certains membres de ces surclasses sont allés plus loin et n’ont pas hésité à pactiser avec des clans criminels. Ces « pactes scélérats » ne sont certes pas nouveaux dans l’histoire élitaire ; mais ils prennent un autre sens alors que les mafias, sans renoncer à leur ADN traditionnel de violence et de corruption, ont pris un tour nouveau dans les pays où elles existent depuis plus d’un siècle, comme l’Italie. Depuis la fin des années 1990, et surtout depuis la crise de 2008, les législations se succèdent pour pister l’argent sale de tous les trafics (drogue, armes, êtres humains, etc.) et les mafias les plus puissantes ont semblé privilégier les « affaires propres » (BTP, système de santé, secteur écologique, etc.), tout au moins sur le papier (mafia pulita)… L’historien de la Camorra, Francesco Barbagallo, affirme que la question mafieuse est en passe de devenir « une part essentielle de l’histoire du pouvoi…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 27/10/2020
- https://doi.org/10.3917/droit.070.0101
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