L’intelligence artificielle (IA) en santé a fait son irruption dans les débats bioéthiques il y a peu. Pourtant, le mariage entre l’IA et la médecine n’est pas récent : la chirurgie assistée par robot a fait son apparition au sein des hôpitaux dans les années 1990, en particulier en urologie et en gynécologie puis en chirurgie générale, et a été développée massivement dans les années 2000. Depuis, le recours à l’intelligence artificielle dans l’ensemble des actes de soins et de médecine n’a eu de cesse de s’étendre, au point que la santé constitue aujourd’hui l’un des principaux terrains d’épanouissement de l’IA. Dans son rapport, Cédric Villani identifiait la santé comme l’un des secteurs prioritaires de développement de l’intelligence artificielle, celle-ci y ouvrant notamment « des perspectives très prometteuses pour améliorer la qualité des soins au bénéfice du patient et réduire leur coût ».
L’intelligence artificielle en santé recouvre aujourd’hui un spectre assez large et les applications concrètes du développement de cette technologie sont multiples. L’IA concerne à la fois le diagnostic, les recommandations de prise en charge, les actes de traitement, la chirurgie, le suivi personnalisé et l’assistance aux personnes, notamment celles en situation de dépendance, mais également la prévention, la recherche, la veille sanitaire, etc. Cela se traduit par de nombreux progrès pour les patients et pour les professionnels de santé, ainsi que par de multiples avancées et perspectives pour la santé publique…