Le théologien Johann Adam Möhler, figure majeure de l’école catholique dite de Tübingen, dans l’Allemagne de la première moitié du xixe siècle, est mort à Munich le 12 avril 1838. Deux publications importantes saluent en France le centenaire de son décès. D’une part la réédition au printemps 1938, dans une traduction nouvelle, de son œuvre de jeunesse parue en 1825, L’Unité dans l’Église ou Le principe du catholicisme d’après l’esprit des Pères des trois premiers siècles de l’Église. Doté d’une importante préface du P. Pierre Chaillet, professeur de théologie fondamentale et d’ecclésiologie au scolasticat jésuite de Lyon-Fourvière, l’ouvrage est le deuxième volume de la collection « Unam Sanctam » fondée l’année précédente chez ses confrères des Éditions du Cerf par le P. Yves Congar (Marie-Joseph en religion), professeur de théologie fondamentale et d’ecclésiologie au couvent d’études de la province dominicaine de France exilé depuis 1904 au lieu-dit Le Saulchoir, à Kain-la-Tombe près de Tournai, en Belgique. D’autre part, la sortie en mars 1939, chez l’éditeur parisien Bloud et Gay, de L’Église est une, imposant Hommage à Möhler, publié par le P. Chaillet avec la collaboration d’une pléiade de théologiens allemands et français, dont le P. Congar qui y donne un essai sur « L’hérésie, déchirement de l’Unité ».
Au même moment, le théologien du Saulchoir réunit dans un recueil baptisé Moehleriana la vingtaine d’articles des revues spécialisées, allemandes et françaises, qui célèbrent l’événemen…