Par le passé, la coopération entre l’UE et l’Otan a connu une phase ambitieuse prenant sa source dans l’accord dit « Berlin + ».
Cet arrangement remonte au début des années 2000. Dans les grandes lignes, il définit un cadre et les conditions dans lesquelles des capacités et moyens pré-identifiés appartenant à l’Otan peuvent être utilisés par l’UE pour des opérations de gestion de crises placées sous sa direction. Cet accord prévoit les modalités de consultation entre les deux organisations, l’échange d’informations classifiées, la coopération en matière de planification et les procédures de mise à disposition, de suivi, de restitution et de rappel des moyens consentis. Enfin, il identifie une série d’options de commandement qui reconnaissent un rôle particulier – mais non exclusif – à l’adjoint – britannique et donc européen à l’époque – du SACEUR (Supreme Allied Commander in Europe), Commandant des forces de l’Alliance en Europe.
Cet accord a donné lieu au transfert de l’opération de l’Otan en Macédoine vers l’UE en 2003, puis celle en Bosnie en 2004. Depuis, aucune des opérations menées par l’UE n’a fait appel à des moyens de l’Otan.
Plusieurs éléments de contexte ont contribué à ce phénomène : l’adhésion à l’UE de neuf pays d’Europe centrale et de l’Est entre 2004 et 2007, préalablement membres de l’Otan et fondamentalement attachés à la prééminence de l’Alliance. Bien que ces pays aient été des contributeurs occasionnels dans les opérations menées par l’UE, en particulier dan…