La réunion de négociation du 29 mars 2022 à Istanbul avait pu paraître poser les bases d’un éventuel règlement, même si les « progrès » qu’ont cru déceler les négociateurs russes, Medinsky et l’« oligarque » facilitateur Abramovitch, ont été démentis aussitôt après la réunion par le porte-parole du Kremlin… Selon la Russie, et comme déjà annoncé antérieurement par les autorités russes, le règlement devrait traiter les questions suivantes : neutralisation de l’Ukraine, statut pour les républiques autoproclamées de Donestk et Lougansk, reconnaissance de l’annexion de la Crimée et surtout « dénazification » du pays.
Pour la première fois, le négociateur ukrainien David Arakhamia, s’appuyant sur des déclarations antérieures du Président Zelensky, avait repris ces thèmes tout en soulevant les questions dont les réponses conditionnaient selon lui tout règlement.
Qui garantira l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine une fois celle-ci « neutralisée » ? L’expérience malheureuse du mémorandum de Budapest de 1994 par lequel la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni garantissaient l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de sa renonciation aux armes nucléaires stationnées par l’Union soviétique sur le territoire ukrainien, incite Zelensky à demander des garanties autrement plus solides aux membres permanents du Conseil de sécurité, à la Turquie, à Israël, à la Pologne… avec un mécanisme proche de l’engagement automatique de l’article 5 de l’Otan. Mais l’Ukraine avait accepté de parler de la neutralisation du pays…