Depuis l’indépendance de l’Ukraine et surtout depuis l’arrivée au pouvoir de Porochenko (2014), l’Ukraine cherche l’autocéphalie pour une future Église orthodoxe sur son territoire. Actuellement, trois Églises orthodoxes officient sur le territoire ukrainien, mais il n’y en a qu’une seule qui soit canoniquement reconnue, c’est celle qui est organiquement liée à l’Église orthodoxe russe, donc au patriarcat moscovite. Elle a son autonomie (pas l’indépendance) canonique par rapport au patriarcat et porte le nom d’« Église orthodoxe ukrainienne patriarcat moscovite » (EOUPM). La Russie et l’Église orthodoxe russe cherchent à préserver le statu quo, c’est-à-dire que l’EOUPM reste la seule entité ecclésiale orthodoxe dont la légitimité canonique est reconnue par les autres Églises orthodoxes officielles. De sorte que l’espace géopolitique de l’Ukraine reste à l’intérieur de l’espace canonique de l’Église orthodoxe russe, plus précisément à l’intérieur de la « Sainte Russie », qui est le cœur de l’espace canonique russe. Or, l’espace géographique couvert canoniquement par la « Sainte Russie » a une grande importance, parce que c’est, entre autres, la partie centrale du Teatr Vojni Zapad (TVZ/Teatr Vojni – « théâtre de guerre » – et non TVDZ/Teatr Vojnoga Dejstva – « théâtre militaire » ; Zapad signifiant « Ouest ») cher au Maréchal soviétique Ogarkov.
Il est donc évident, que les questions relatives à l’autocéphalie ont et auront des implications sociales, politiques, économiques et religieuses entre autres, aussi bien sur le plan national, régional, international, voir stratégique… Et cela, quel que soit le résultat final des négociations entre l’Église russe et le patriarcat œcuménique (indépendance ou non)…