Article
Le professeur Philippe Pelletier nous avait présenté, il y a seize ans, le lot foisonnant de connaissances du Japon qu’Élisée Reclus possédait déjà à son époque, portant notamment sur les caractères prêtés au « peuple japonais » par des enquêteurs de toutes les nations à la fin du XIXe siècle ; en même temps il avait approfondi l’étude de la place que les Européens, à l’époque qui suivit, ont cherché tant bien que mal à donner à ce peuple dans leur représentation de l’Orient, à force de comparaisons. À présent, dans un livre où il fait ressortir les points de vue concurrents des esprits du temps (les années 1880-1900, en Europe et hors d’Europe), il privilégie les observations semées par les géographes Metchnikoff et Reclus, tous deux intimement soucieux de purger les préjugés raciaux (le premier avait l’avantage de lire directement les sources japonaises et quand il servit de secrétaire à Reclus, il put lui fournir une documentation étoffée).
M. Pelletier nous instruit par cela de la variété des jugements portés en ce temps-là sur la civilisation japonaise et des débats au terme desquels les essayistes d’Occident prétendirent donner une place aux Japonais dans leur classement des civilisations – un modèle aspirant à servir durablement et qui nous a laissé des traces. « Évaluer puis comparer le niveau des connaissances de Reclus à propos du Japon par rapport aux faits et aux autres analyses occidentales du moment risquerait d’apparaître fastidieux, écrit l’auteur, mais il s’agit de repérer, au sein d’éléments structurant le discours européen sur le Japon, la spécificité d’un regard de géographe anarchiste et sa portée possible sur les analyses actuelles »…
Auteur
html et pdf (par article) Ajouter au panier
- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/01/2022
- https://doi.org/10.3917/rdna.846.0124
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...