Le thème de la clandestinité connaît un regain d’intérêt profitant du succès de séries télévisées, francophones (Le Bureau des légendes) et anglophones (The Americans), mettant en scène des illégaux français ou russes. Aux États-Unis, dans le contexte post-9/11, les opérations « clandestines » à vocation antiterroriste prennent une importance croissante dans l’action de la CIA, et ses unités dédiées diversifient leurs missions et élargissent leurs théâtres d’opérations.
La clandestinité est une des prérogatives de l’action des services extérieurs. Comme le rappelle le Dictionnaire du renseignement, la pratique de la clandestinité prend deux formes différentes : « Un illégal est par essence clandestin. Mais les vocables “clandestins” ou “actions clandestines” sont en général employés pour désigner des opérations à l’étranger, par nature illégales, de courte durée, de quelques jours (…) à quelques mois ».
La conjonction de technologies nouvelles (biométrie, IA) et la généralisation de techniques anciennes (fuite de données, vidéosurveillance) rendent aujourd’hui le travail de l’illégal, l’agent clandestin, difficile, confronté par ailleurs à l’action des services locaux de contre-espionnage. De même, pour l’État commanditaire d’opérations visant à influencer l’environnement politique (livraison d’armes, formation d’irréguliers, appui au sol, éliminations physiques, propagande…) le démenti plausible (plausible deniability) s’avère de plus en plus difficile à mettre en œuvr…