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Le renseignement reste difficile à définir, voire à appréhender. Se réduit-il à toute information, passée au crible de l’évaluation et du jugement humain, qui ne peut être obtenue par des moyens « avouables » ? D’où le secret qui l’entoure et dont il doit s’entourer. Objet de nombreuses tentatives de définition, souvent obscurcies par sa dénomination anglaise (Intelligence), la notion de renseignement doit être confrontée à la conception moderne de l’information. Si cette approche permet d’en cerner le champ, elle doit être prolongée par une meilleure appréhension de sa finalité et de ses destinataires. Peut-on, dans ces conditions, s’accorder sur une définition unique du renseignement ? Doit-on évoquer aujourd’hui l’existence d’une « crise du renseignement » ? Certes, son image a changé dans l’opinion du fait de la lutte contre le terrorisme qui a rendu son travail concret et compréhensible, au point d’occulter ses autres missions qui visent à assurer la sécurité du pays, entendu au sens large ; on l’a vu avec la pandémie.
En dépit des nombreux écrits, témoignages, notamment ceux de l’amiral Lacoste, pionnier en la matière, la connaissance de ce qu’il est convenu d’appeler la communauté du renseignement demeure partielle. C’est cette lacune que comble l’ouvrage, on devrait même dire le manuel, au bon sens du terme, de Jean-Claude Cousseran et Philippe Hayez qui font œuvre utile afin d’intégrer le monde de l’espionnage dans nos sociétés démocratiques. En 2015, ils avaient commencé cet effort dan…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 12/07/2021
- https://doi.org/10.3917/rdna.842.0146
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