La communauté euro-atlantique manifeste depuis le début des années 2010 une préoccupation croissante pour la désinformation en ligne, qu’elle soit endogène ou exogène, et produite par des acteurs privés ou publics dans le cadre d’élections ou d’« interférences hybrides ». La pandémie de la Covid-19 a exacerbé la prise de conscience par l’UE et l’Otan de l’extrême dangerosité de la désinformation en période de crise aiguë. Cette problématique restera très présente dans les années à venir pour quatre raisons principales : l’insécurité économique et la montée en puissance des extrémismes ; l’essor des plateformes numériques et des réseaux sociaux ; le développement des nouvelles technologies ; et enfin, la diffusion de la désinformation par les internautes eux-mêmes, mais également par des acteurs étatiques ou non étatiques mal intentionnés.
Si les États occidentaux se mobilisent pour faire face aux manipulations informationnelles, la dimension transfrontalière de la désinformation en ligne rend nécessaire une approche internationale. L’UE et l’Otan, cibles récurrentes de campagnes de désinformation, se sont engagées à développer, chacune de leur côté, mais aussi ensemble, une stratégie cohérente de lutte contre les campagnes hybrides et contre la désinformation, en particulier. Les défis restent pourtant énormes.
En dépit – et peut-être à cause – de leur longue histoire, les termes liés au mensonge et à la manipulation de l’information souffrent d’une confusion sémantique évidente…