CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 Un siècle après les Accords Sykes-Picot, il ne reste plus grand-chose de l’édifice colonial forgé par les puissances occidentales au Moyen-Orient. Cette région du monde, selon la typologie de Robert Cooper, est en train de basculer de l’état « moderne » vers l’état « pré-moderne » ; de l’organisation en États-nations délimités par des frontières et la détention du monopole de la violence légitime, vers une organisation clanique ou tribale, où le poids des groupes armés l’emporte sur les capacités gouvernementales [1]. Partout, les États sont assiégés. L’Irak, la Syrie, la Libye et le Yémen sont en état de guerre civile, réelle ou virtuelle ; le Liban comme la Jordanie sont affaiblis. Les acteurs non étatiques profitent de cette situation pour remplir le vide : le Hezbollah, les brigades Badr, Daech, le Front al-Nosra, certains groupes kurdes, pour n’en citer que quelques-uns. Même les États les plus solides – l’Égypte, la Turquie, l’Iran – semblent affectés par une crise de gouvernance, et peu à peu le Moyen-Orient se transforme en un nouvel Afghanistan.

2 Cette situation semble d’autant plus appelée à durer que les puissances régionales, en proie notamment à l’opposition entre sunnites et chiites, sont incapables de s’unir contre Daech et que le retrait américain de la région transforme l’ancienne logique d’unipolarité en une logique de non-polarité. L’intervention russe, quant à elle, loin de favoriser le retour de la stabilité, brouille un peu plus la donne. Comment en sommes-nous arrivés là ?

3 Pour le comprendre, il nous faut regarder en arrière. Depuis 1945, deux moments clés ont effectivement déterminé l’avenir de cette région : l’année 1979 et, une décennie plus tard, la fin de la guerre froide. Pour chacun de ces tournants, la politique régionale a été déterminée par les forces et dynamiques locales bien plus que par les puissances extérieures dont le rôle fut toujours marginal, même pendant la guerre froide et la décennie d’unipolarité qui a suivi l’effondrement de l’URSS.

La faillite de la gouvernance

4 Presque tous les malheurs de la région, et le principal défi qu’elle doit relever, proviennent d’une incapacité à élaborer des systèmes politiques légitimes, c’est-à-dire des systèmes à la fois représentatifs, inclusifs et responsables.

5 Dans les années 1950, la décolonisation laissa la place à des régimes militaires qui ont profité de la guerre froide pour se renforcer. Appuyés sur le principe du parti unique, ils se sont servis de la politique étrangère comme moyen de mobilisation interne. Ils ont accordé des privilèges à des groupes particuliers et ont maltraité les minorités. Les coups d’État à répétition prévenaient dans le même temps la formation de la société civile.

6 Ces États ont par la suite cédé la place à des États sécuritaires (Mukhabarat) – en Libye, Irak, Syrie. À leur tête, une direction politique plus stable favorisait son propre clan, considérant les ressources de l’État comme un « ghanima » (butin). Bien que moins militarisés, ces États sécuritaires, laïcs et nationalistes, n’en restaient pas moins répressifs et dysfonctionnels. Utilisant la question palestinienne comme un moyen de surenchère diplomatique et de justification d’un état d’urgence devenu perpétuel, ils bâillonnèrent toute forme d’opposition. Il en résulta des conséquences encore perceptibles aujourd’hui : le discrédit du modèle laïc-nationaliste, l’essor d’un chômage de masse qui pousse les jeunes vers l’étranger, les divisions internes sur le rôle de l’islam dans la société et l’essor de mouvements islamistes, souvent épaulés par des puissances étrangères, en particulier au lendemain de la révolution islamique de 1979.

Le « retour » de l’islam après 1979 : quelle réponse ?

7 Sur le plan politique, la révolution islamique en Iran est l’événement le plus important pour le Moyen-Orient depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’islam s’est imposé dans toute la région. Il a influencé la politique, les rapports régionaux, la nature du terrorisme, celle de la « résistance » menée contre Israël, ainsi que l’image que les régimes se faisaient de leur légitimité et de leurs adversaires.

8 En Arabie saoudite en 1979, en Égypte en 1981, en Syrie en 1982, en Algérie en 1990, les islamistes ont fait sauter les barrières politiques. Ils s’appuyèrent pour ce faire sur l’incapacité des gouvernements à fournir à leurs citoyens les services de base dont ils avaient besoin : nourriture, médicaments, assistance [2]. Face à cette situation, les gouvernements, partagés entre la répression et la cooptation, ont dû trouver un équilibre entre le risque de pousser les islamistes dans la clandestinité et celui de les voir s’emparer de l’État. Menacés, ils ont fait le choix d’une islamisation défensive, afin de renforcer leur légitimité : en Irak, en Libye et même en Syrie. De Saddam à Morsi, les États arabes ont voulu se doter d’une légitimité islamique. Même des États officiellement laïcs, comme la Turquie, ont jugé nécessaire de revenir en arrière et de se réaffirmer leur identité musulmane.

9 Face à l’échec du modèle laïc et nationaliste des États sécuritaires, la recherche d’une alternative s’est orientée vers ce qui était familier et qui avait été réprimé jusque-là : non pas la démocratie, mais l’islam, avec toute l’imprécision que recouvre ce terme. La mobilisation du religieux s’est pourtant effectuée sans succès jusqu’à présent. En matière de conflits politiques – comme la question palestinienne – elle a rendu plus difficile la recherche d’un compromis. Les divisions qu’elle alimente ont par ailleurs été instrumentalisées par des groupes opportunistes comme Daech. Ce prétendu califat des temps modernes reprend aujourd’hui à son compte l’attitude prédatrice, arbitraire et répressive des États, même si dans son cas, la violence exercée contre les minorités se fonde sur un discours sectaire. Nulle part, on ne retrouve un modèle islamique pluraliste et éclairé, y compris dans les États asiatiques (du Sud et de l’Est) qui ont régressé à cet égard au cours des dernières années, fournissant un nombre croissant de djihadistes.

10 À un tel échec, l’explication est d’abord géopolitique, liée à la rivalité opposant l’Iran à l’Arabie saoudite qui a poussé cette dernière à encourager l’extrémisme et à faire du salafisme le principal courant de l’islam, alors qu’il n’était autrefois qu’une tendance minoritaire.

Politique régionale : de la rivalité structurée à la rivalité généralisée

11 La période suivant la décolonisation a été dominée par la question palestinienne appréhendée comme une cause arabe. Malgré les querelles nationalistes, les appels à l’unité du monde arabe se succédèrent, le tout sur fond de guerres avec Israël (1948, 1956, 1967, 1973). Dans ce contexte, l’Iran et les États du Golfe demeurèrent des acteurs en retrait, tout en faisant l’objet de la colère de Nasser et de sa croisade contre les monarchies.

12 Cette situation commença à évoluer dans les années 1970, avec la chute de Nasser et le rôle croissant du pétrole comme source de revenus. À la fin de cette décennie, la révolution iranienne engendra un nouveau défi : l’affirmation d’un vaste État chiite, non arabe, professant des idéaux républicains, revendiquant le leadership du monde musulman, accusant l’Arabie saoudite de pratiquer un « islam américain » et se présentant comme la source réelle de la « résistance » menée contre Israël. Il s’ensuivit une immédiate confessionnalisation des tensions régionales avec le soutien ouvert de l’Iran aux chiites irakiens, sa tentative manquée de coup d’État au Bahreïn, sa tentative d’assassinat au Koweït (1981-1982) et son intervention croissante dans la guerre civile libanaise à partir de 1982. L’Iran était désormais un acteur majeur dans la zone israélo-arabe avec, comme seul allié arabe, la Syrie.

13 Son action se heurta rapidement à l’hostilité de l’Arabie saoudite, la rivalité entre ces deux pays prenant essentiellement la forme de conflits indirects tout au long des années 1980 et 1990. La signature d’un traité de paix entre l’Égypte et Israël en 1979 contribua à renforcer la portée de cette opposition qui fut par ailleurs considérablement accrue avec l’intervention américaine en Irak de 2003. Elle permit à l’Iran de transformer l’Irak, récemment devenu chiite, en une zone-tampon, au détriment de l’Arabie saoudite, pour qui l’extension de l’arc chiite constituait une menace directe. Aujourd’hui, cette rivalité s’est étendue à la Syrie, au Yémen, mais aussi à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), où les deux États se livrent à une guerre des prix.

14 Si elle est structurante, l’opposition entre l’Arabie saoudite et l’Iran ne détermine cependant pas seule la géopolitique régionale, comme l’atteste l’incapacité de la monarchie du Golfe à former une coalition solide contre l’Iran. Ce projet s’est notamment heurté au fait que le monde sunnite n’est pas plus représenté par l’Arabie saoudite, que les chiites ne le sont par l’Iran, comme au fait que les affiliations dans la région sont loin d’être exclusivement religieuses. L’existence de plusieurs grands États régionaux limite au demeurant les velléités hégémoniques que pourrait avoir l’un d’entre eux.

15 Deux points supplémentaires doivent par ailleurs être relevés concernant la politique régionale. Le premier tient à l’incapacité des États à gérer leurs problèmes, et plus encore leurs conflits. Jusqu’à présent, ils se sont montrés incapables de négocier la paix, faisant au contraire preuve d’une dépendance croissante aux interventions de sauvetage extérieures. Celles-ci ont eu pour principal corollaire d’empêcher certains affrontements directs, en particulier entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Il en résulte paradoxalement une conséquence négative : Saoudiens et Iraniens continuent de se contester le leadership régional, l’épreuve des armes n’ayant pas permis de trancher cette question.

16 De ces velléités de puissance en partie fantasmées, les Occidentaux, menés par les États-Unis, sont en partie responsables. En acceptant tout de l’Arabie saoudite, ils ont effectivement fait du royaume un enfant gâté.

Les puissances extérieures : une nécessité et une nuisance ?

17 Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’URSS s’affirmèrent en tant que nouveaux acteurs au Moyen-Orient. Alors qu’ils considéraient le monde à travers le prisme de leur compétition bipolaire, les États régionaux l’envisageaient cependant d’après leurs propres priorités. Ce qui nous frappe, quand nous considérons rétrospectivement cette période, c’est l’influence limitée qu’exercèrent ces grandes puissances. À maintes reprises, elles ont été défiées par leurs alliés pourtant nettement plus faibles : nationalisation et embargo sur le pétrole ; interventions et opérations militaires (celles de Nasser au Yémen, et d’Israël au Liban et en Égypte), rejet des engagements réclamés par les grandes puissances (au sujet de la Cisjordanie par exemple)…

18 Loin d’influencer concrètement la politique régionale, les grandes puissances ont été condamnées à réagir à des événements dont elles comprenaient souvent mal les enjeux. Elles eurent tendance, dans ce contexte, à s’en remettre aux « hommes forts » (« Our Son of the Bitch »), avec lesquels il semblait plus facile de discuter, contribuant par là même à renforcer les tendances autoritaires des chefs locaux.

19 Après l’échec de leur politique du double pilier (Iran-Arabie saoudite) mise à mal par la révolution islamique et la guerre Iran-Irak, les États-Unis eurent par ailleurs tendance à renforcer leur présence dans la région. Vers 1990, à la lumière de l’invasion du Koweït, ils déployèrent de manière permanente une composante navale dont est issue la 5e Flotte. Joint à une armée d’environ 30 000 hommes, ce dispositif les éleva au rang d’acteur régional. L’excès de confiance qu’ils en tirèrent les conduisit néanmoins à l’invasion de l’Irak dont les conséquences sont connues. Pire que leur ambition de changer le régime, leur conviction que le pays était religieusement divisé les conduisit à rendre cette fissure sectaire permanente, selon le schéma de la prophétie autoréalisatrice.

20 Cet échec marque sans aucun doute la fin de l’unipolarité dans la région, dont attestent aujourd’hui le retour de la Russie et l’entrée de la Chine au Moyen-Orient. C’est bien la rivalité avec les États-Unis qui détermine d’ailleurs l’entreprise russe et non pas un quelconque impératif stratégique en Syrie [3].

De la guerre conventionnelle à la guerre civile

21 L’influence des puissances extérieures est ainsi limitée. Elle l’est d’autant plus que la nature des conflits a changé.

22 La probabilité d’un affrontement conventionnel impliquant une coalition arabe est aujourd’hui faible. Il n’y a pas eu de véritable guerre dans la zone israélo-arabe depuis 1973 et les heurts qui ont eu lieu depuis, les intifada et les interventions au Liban et à Gaza, ont eu un caractère relativement limité. Les guerres hybrides ou asymétriques ont ainsi remplacé les guerres conventionnelles, diminuant d’autant l’efficacité des armées, comme l’ont amplement démontré l’activité du Hezbollah au Liban et l’insurrection irakienne, et comme le confirment la guerre civile en Syrie ainsi que les opérations contre Daech.

23 Drones et opérations spéciales peuvent nuire à l’ennemi, mais ils ne peuvent le détruire. De cette évolution stratégique attestent les discours américains où la notion de domination rapide (Shock and Awe) a disparu au profit de celle de façonnement de l’environnement (Shaping the Environment). La puissance militaire reste d’une utilité limitée quand les questions principales sont l’édification d’une nation, la gouvernance et la légitimité politique. Cela a été amplement démontré dans les deux cas de l’Iran et de l’Afghanistan, où les insuffisances des systèmes politiques ont rendu les insurrections et l’extrémisme possibles et durables. De même les centaines de milliards de dollars dépensés par l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe n’ont-elles pas permis un succès au Yémen. Pour reprendre les propos du président Obama, la menace majeure à laquelle ces pays sont confrontés est effectivement intérieure [4].

24 Au cœur de ces guerres civiles, le phénomène du « trop faible, trop fort » domine ainsi. Trop faible pour gagner, trop fort pour perdre. Il en résulte, comme en Syrie, un chaos prolongé. À cet égard, changer la situation sur le champ de bataille (comme le font actuellement les Russes), peut renforcer le pouvoir de négociation d’une des parties, mais pas résoudre le conflit.

Le terrorisme : au nom de qui ?

25 Cette conflictualité nouvelle, en dernier lieu, est alimentée par un terrorisme dont la nature a profondément évolué au cours des dernières décennies.

26 Jusqu’en 1979, le terrorisme au Moyen-Orient était séculier, nationaliste et au service d’objectifs politiques et territoriaux. Les différents groupes terroristes, après la décolonisation, étaient palestiniens et souvent financés par des gouvernements. Certains étaient employés contre d’autres gouvernements arabes, mais la plupart étaient utilisés contre Israël. L’immixtion de l’islam dans la vie politique de la région et dans la « résistance » contre Israël a changé cette situation.

27 En 1982-1983, les premières attaques-suicide à la bombe ont été menées contre des cibles israéliennes, américaines et françaises. Dans le même temps, les moudjahidines accueillaient des volontaires pour le djihad contre l’URSS. Nombre d’entre eux sont devenus (selon les termes d’Olivier Roy) « les djihadistes nomades » des années 1990, voltigeant d’une cause à l’autre : la Bosnie, la Tchétchénie, l’Irak. Cette première génération de djihadistes, représentée par Al-Qaïda, visait surtout des cibles étrangères et non des musulmans. Bien que violentes, leurs opérations demeuraient par ailleurs plus symboliques que sanglantes.

28 La révolte sunnite contre Bagdad et les États-Unis a fourni les recrues d’une seconde génération de djihadistes bientôt mobilisée par Daech. À la différence d’Al-Qaïda, ce groupe a rapidement ciblé les ennemis « proches » comme « lointains », mettant en scène une violence exacerbée, afin de bénéficier du maximum d’attention. Profitant de l’effondrement des États, il s’est attaché dans le même temps à fonder un nouveau califat, au mépris des anciennes frontières.

29 Cette nouvelle forme de terrorisme a rapidement attiré de nombreux djihadistes étrangers, venus surtout d’Europe, moins pour répondre à un « appel islamique » qu’attirés par la radicalité de l’organisation. Comme Roy, Fahrad Khosrokhavar et d’autres ont effectivement noté que la radicalisation de ces recrues, parfois nouveaux convertis, précédait leur islamisation. Une fois radicalisés, Daech constituait pour ces individus la seule option disponible sur le marché.

30 Si la tentation d’utiliser des terroristes à des fins étatiques persiste aujourd’hui, l’évolution du terrorisme a ainsi profondément bouleversé la menace qu’il représente pour les États. En témoigne le cas de l’Arabie saoudite qui même si elle considère l’Iran comme son ennemi juré, ne peut plus ignorer le risque autrement plus fort que représente la double présence de Daech et d’Al-Qaïda sur son sol.

Conclusion

31 Le Moyen-Orient ressemble peu aujourd’hui à ce qu’il a été dans les années 1950-1980 : les acteurs, les enjeux, les interactions régionales et les intérêts des puissances extérieures, tout a changé. Les principaux risques d’instabilité ne proviennent plus de la confrontation des superpuissances, ni des enjeux pétroliers, mais de la déstabilisation de l’Europe via les migrations forcées et le terrorisme. Y faire face est bien plus difficile que de préserver les réserves pétrolières ou de dissuader les agressions d’États prédateurs. L’ironie est que l’Europe a désormais plus d’intérêts en jeu dans la région, tout en y disposant de moins d’influence.

32 L’unique facteur qui permettrait de stabiliser la région, l’instauration d’États légitimes n’est à la portée d’aucune puissance étrangère. Le mieux qu’elle puisse faire, c’est de favoriser le développement de la société civile dans ces pays, d’encourager les États régionaux à faire preuve de plus de responsabilité et de retenue dans leurs interactions et leurs ambitions, et de rassurer les États les plus vulnérables sur leur protection. Inversement, il convient d’éviter de donner carte blanche à certains États régionaux qui agissent avec l’assurance de ne pas avoir de prix à payer. Cette action doit être menée de loin, non parce que les puissances extérieures manquent de force ou de volonté militaire, mais parce que la plupart des problèmes de la région ne peuvent pas être réglés par les armes.

33 L’implication accrue des Occidentaux pendant les cinquante dernières années a faussé les rapports régionaux au Moyen-Orient. Il est temps désormais pour cette région, presque contiguë à l’Europe, d’assumer la responsabilité de sa destinée tumultueuse. En tout cas, il est désormais impossible que d’autres le fassent à sa place.

Notes

  • [1]
    Robert Cooper : The Post Modern State and World Order, Londres, Demos, 1996 et The Breaking of Nations, Londres, Atlantic Books, 2003.
  • [2]
    Les révoltes de 2011 qui ont renversé les régimes, pendant que nous les appelions « Printemps arabe », étaient autant un cri pour des services qu’un cri pour la démocratie ; « Aiwa (yes) minister », The Economist, 14 novembre 2015, p. 33.
  • [3]
    Sam Jones, Erika Solomon et Kathrin Hille : « Vladimir Putin Asked al-Assad to Step Down », The Financial Times, 22 janvier 2016.
  • [4]
    Thomas Friedman : « Iran and the Obama Doctrine », International New York Times, 5 avril 2015.
Français

Le Moyen-Orient est profondément et durablement déstabilisé sans que des perspectives claires ne se dégagent aujourd’hui. Certes, les Occidentaux ont leur part de responsabilité mais les États de la région doivent admettre qu’ils doivent revoir leur politique et accepter l’émergence d’une société civile pour éviter le chaos.

English

From the Cold War to the Caliphate: Transformation of Strategic Context in the Middle East

The Middle East was profoundly and destabilized for long terms without any clear perspectives to get out of it today. Indeed, the West has responsibilities to them but the countries in the region should admit that they need to review their policy and to accept the emergence of a civil society to avoid chaos.

Shahram Chubin
Expert, Carnegie Endowment for International Peace, Genève.
Traduction de l’article :
Dimitrios Karakostas
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2020
https://doi.org/10.3917/rdna.791.0020
Pour citer cet article
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