CAIRN.INFO : Matières à réflexion

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Jean-Jacques Rousseau, Les Consolations des misères de ma vie, frontispice gravé par Charles Benazech, Paris, Chez De Roullède de La Chevardière / Esprit, 1781
BNF, Musique, Fol Y 8
Si la pensée de Rousseau sur la musique a été l’objet de nombreuses études [1], ses œuvres musicales demeurent moins explorées. Quelques-unes ont connu récemment des éditions critiques, notamment ses motets [2], mais ses pièces « de chambre » – chansons, romances, ariettes, duos – n’ont pas fait l’objet de publication depuis les grands travaux menés au lendemain de la mort du philosophe [3]. Il n’existe pas non plus de catalogue systématique des œuvres et des manuscrits musicaux de Rousseau [4].

1Les manuscrits musicaux autographes de Jean-Jacques Rousseau conservés au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France reflètent différentes activités musicales du philosophe compositeur. Quelques-uns témoignent de ses importantes tâches de copiste [5]. Rousseau lui-même parle de cette occupation notamment dans le Deuxième dialogue de Rousseau juge de Jean-Jacques, où il indique avoir écrit « dans ces six ans [entre 1772 et 1777] [...] en simple copie plus de six mille pages, dont une partie, musique de harpe et de clavecin, ou solo et concerto de violon, très chargée et en plus grand papier, demande une grande attention et prend un temps considérable [6] ». Le philosophe se fit aussi inventeur et promoteur d’une notation musicale chiffrée (ill. 2 et 3), plus aisée à maîtriser, selon lui, que la notation traditionnelle [7] : trois pièces écrites dans cette notation furent acquises lors de la vente André Meyer en 1986 [8]. Enfin, le département de la Musique conserve le plus important ensemble de manuscrits autographes d’œuvres musicales de Jean-Jacques Rousseau, le « recueil Benoît », 601 pages [9] de musique essentiellement vocale, de genres différents – chansons, romances, ariettes, duos, fragments d’opéra (nouveaux airs du Devin du village, fragments de Daphnis et Chloé), motets latins et quelques morceaux instrumentaux [10] –, sur lequel on reviendra. Plusieurs dons et acquisitions ultérieurs complètent cette collection : le legs Malherbe a apporté en 1912 à la bibliothèque du Conservatoire (aujourd’hui au département de la Musique) la partition du motet Ecce sedes hic tonantis[11] ; les papiers de la compositeur Sophie Gail conservés dans la même bibliothèque contenaient les parties de chant du duo « Tant qu’à mon Colin j’ai seu plaire », issu des nouveaux airs du Devin du village[12]. En 1990, le département de la Musique a acquis un recueil autographe de canzoni italiennes de Rousseau : Raccolta di canzoni Veneziane e toscane[13], qui ne comporte aucune pièce commune avec le recueil Benoît et ne figure pas dans les inventaires recopiés par Albert Jansen : elles furent sans doute composées avant que Rousseau ait commencé à rédiger ces inventaires en 1772 ; une pièce, « Solitario bosco » existe aussi – bien que transposée – dans le recueil publié par Rousseau en 1753, Canzoni da batello. Chansons italiennes, ou leçons de musique pour les commençans[14]. La note figurant au début du manuscrit le décrit comme ayant appartenu à René de Villeneuve, petit-fils de Madame Dupin, dont Rousseau fut secrétaire.

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Page manuscrite avec la notation chiffrée de l’air « Grâce à tant de tromperies »
En haut à gauche figure la note suivante, de la main de Numance de Girardin : « Cette musique chiffrée provient des papiers de la succession du marquis de Girardin qui donna l’hospitalité à JJ Rousseau à Ermenonville où il mourut. Donné par M. le comte Numance de Girardin, petit fils du marquis à Monsieur Fourchy, notaire, comme souvenir d’amitié. Paris le 8 octobre 1829. »
BNF, Musique, Ms. 20645 (1), f. 1 r?

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Page manuscrite avec la notation traditionnelle de l’air « Grâce à tant de tromperies »
BNF, Musique, Rés Vm7 667, f. 106

Le recueil Benoît

2Les 132 pièces [15] musicales qui le composent furent trouvées dans les papiers de Rousseau au lendemain de sa mort le 2 juillet 1778, chez le marquis de Girardin [16] à Ermenonville [17], où il s’était réfugié depuis le mois de mai de la même année [18]. Cet ensemble de manuscrits – dont on étudiera plus loin le contenu et l’agencement – fut remis à la Bibliothèque royale le 10 avril 1781 : la multiplication des attestations de ce dépôt, diffusées par les proches de Rousseau, souligne l’importance que revêtait à leurs yeux cette démarche. Une longue note manuscrite ajoutée en tête de l’ensemble relié des cahiers de musique, signée par le déposant, Pierre-Antoine Benoît [19], et par un ensemble de proches de Rousseau, authentifie le manuscrit en même temps qu’elle témoigne du dépôt à la Bibliothèque royale. Dès l’année suivante, le certificat délivré en 1781 par le bibliothécaire royal, Jérôme Frédéric Bignon, est publié dans les Œuvres de Rousseau parues à Genève :

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Le 10 avril 1781
Nous Jérôme Frédéric Bignon, conseiller d’État, bibliothécaire du Roi, reconnaissons que M. Benoît, ancien contrôleur des domaines et bois de Toulouse nous a remis ce jourd’hui un volume de 601 pages in-4°, couvert de basane verte, lequel, suivant l’attestation étant en tête d’icelui, signée de MM. le marquis de Gérardin [sic], brigadier des armées du Roi ; Barbier de Neuville [20], Olivier de Corancez [21], Caillot [22], pensionnaire du Roi ; de Sauvigny [23], chevalier de l’Ordre royal et militaire de St. Louis, censeur royal ; le comte de Belloy [24], officier aux gardes françaises ; Deleyre [25], secrétaire de S. A. l’Infant duc de Parme, et le comte Duprat [26], lieutenant-colonel du régiment d’Orléans, contient tous les manuscrits originaux de la musique de Jean-Jacques Rousseau, trouvés après sa mort et une table d’iceux, afin d’en faciliter la comparaison avec les morceaux gravés, lequel volume nous avons sur le champ, au désir dudit sieur Benoît, fait estampiller et de suite déposer aux manuscrits de la bibliothèque du roi, pour y être gardé à toujours et communiqué au Public, ainsi qu’il en est usé pour les livres appartenant à Sa Majesté. Fait à l’hôtel de ladite bibliothèque, à Paris, ce 10 avril 1781 [27].

4Ce certificat est le fidèle écho de la note figurant en tête du manuscrit déposé ; parmi les signataires, seul Le Begue De Presle [28] a été omis :

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Manuscrits originaux de la Musique de J. J. Rousseau trouvés après sa mort parmi ses papiers, et déposés à la bibliothèque du Roi – le dix avril 1781.
Ces manuscrits originaux sont tous écrits de la main de M. Rousseau et les mêmes qu’on voyait chez lui sur son clavecin : comme il pourrait peut être rester quelque doute là-dessus, M. Benoit ancien contrôleur des domaines et bois de Toulouse, qui a fait graver la plus grande partie de ces morceaux de musique, a réclamé l’attestation des personnes cy après en conséquence il a prié [suit la liste des signataires] de certifier que les manuscrits composant ce Recueil sont les mêmes que ceux qu’ils ont toujours vus chez M. Rousseau écrits de sa main, que certains morceaux ont été composés pour eux ou à leur prière ce qu’ils ont certifié véritable et ont signé la présente attestation avec ledit sieur Benoit dépositaire desdits manuscrits qu’il a remis ce jourd’hui à la Bibliothèque du Roi pour remplir la tache qu’il s’était imposée par attachement pour l’auteur. Fait à Paris ce dixième avril – mil sept cent quatre vingt un.
[signatures]

6Le dépôt du manuscrit à la Bibliothèque royale prenait en effet une importance particulière pour les amis du philosophe : non seulement l’authenticité des œuvres déposées s’en trouvait certifiée (Rousseau dut à plusieurs reprises faire face à des accusations de plagiat musical), mais la vérification de la fidélité de l’édition était ouverte à tous, et les originaux des compositions ainsi assurés de passer à la postérité. L’intention de déposer les manuscrits musicaux dans les collections royales avait d’ailleurs déjà été exprimée par la veuve de Rousseau et par Benoît en août 1779, dans un projet d’« Avis » à faire paraître en tête d’une édition de Daphnis et Chloé, texte qui témoignait des mêmes motivations :

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[…] je ne manquerai certainement pas de placer dans un dépôt public les cahiers originaux de la musique que m’a laissée mon mari. On y pourra voir tous écrits de sa main et interposés sans aucun autre ordre que celui des temps à mesure qu’il la composait, tous les morceaux déjà préparés pour le second acte de Daphnis et Chloé, les brouillons, la grande et la petite partition du premier acte qui composaient le fragment suivant, aussi bien que tous les airs, duos et romances qui entrent dans le recueil de la souscription, ainsi que les nouveaux airs du Devin de village. En conséquence il sera facile de vérifier authentiquement, combien est mal fondée et de quel esprit a pu venir ainsi que toutes les autres impostures du même genre, l’affectation à répandre dans le public que JJ Rousseau ou sa veuve auraient pu être assez fourbes et assez lâches pour présenter comme de lui quelque ouvrage qui n’en aurait pas été véritablement [29].

Contenu du manuscrit

8On le voit, le souci de témoigner de l’authenticité des documents est constant chez les proches de Rousseau : il est particulièrement important de déposer à la Bibliothèque ses papiers recueillis et reliés dans l’ordre où ils les ont trouvés [30]. D’autre part, la volonté de procurer un revenu à Thérèse Levasseur poussait aussi les amis de Rousseau à vouloir éditer ces œuvres le plus rapidement possible. En l’absence d’un testament (du moins directement accessible [31]), le risque était grand que les manuscrits, dispersés en plusieurs lieux, puissent être édités sans concertation. Plusieurs lettres du marquis de Girardin après juillet 1778 en témoignent, comme celle-ci qui porte à la fois sur les manuscrits littéraires et musicaux :

Le projet et le vœu général de tous ses amis me parait donc devoir se réduire d’abord à se concerter ensemble, pour réunir les différents écrits qui pourront enrichir sans aucun inconvénient une nouvelle édition, et de supprimer ou de suspendre la publication des autres, soit que cette édition puisse se faire dans ce pais cy ou en pays étranger ou la plus grande partie de ses écrits est déposée en manuscrits. […] Quant à la musique comme il a laissé en Angleterre toute celle qu’il avait composée avant d’y aller, j’ai écrit pour tâcher de la réunir, à celle qu’il a faite après son retour et qui m’est remise, afin d’en faire une collection complète et la proposer tant en France qu’en Angleterre par voie de souscription que me parait devoir être la plus avantageuse pour [Mme] Rousseau [32].
Ces préoccupations cumulées expliquent une autre particularité du volume des « Manuscrits originaux » de Rousseau : les œuvres sont précédées d’une « Table générale des morceaux de musique contenus dans ce recueil », de la main de Benoît, véritable concordance qui reflète à la fois l’ordre dans lequel les manuscrits sont reliés et la pagination des différentes pièces dans les éditions parues avant le dépôt d’avril 1781 (ill. 4).

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Table générale des Manuscrits originaux de la Musique de J. J. Rousseau, trouvés après sa mort parmi Ses Papiers, et déposés à la Bibliotheque du Roi – le dix avril 1781, dit recueil Benoît
BNF, Musique, Res. Vm7 667, f. 4 r°

L’inventaire des copies de musique

9Les différents volumes de musique du recueil Benoît sont signalés dans un inventaire que Rousseau tint lui-même à partir de 1772 [33], partiellement transcrit par Albert Jansen [34], qui permet d’identifier les « cahiers » constitués par Rousseau. Cette liste inventorie six « volumes », dont cinq constituent les manuscrits conservés au département de la Musique. L’inventaire, dont la localisation n’est plus connue aujourd’hui, témoigne du souci qu’avait eu Rousseau – avant ses héritiers, et probablement à la suite d’accusations de plagiat – d’authentifier toute la musique sortie de ses mains : nous indiquons dans cet extrait entre accolades les pages du recueil Benoît qui correspondent aux volumes de Rousseau décrits dans l’inventaire :

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Je vais maintenant inscrire [la musique] qui reste entre mes mains et que je puis présenter en nature à quiconque en voudra vérifier la note.
I
1) Le premier acte de Daphnis et Chloé en grande partition. Très grand papier à 14 portées. Pages 77 {p. 525-601 du recueil Benoît ; titre inscrit par Rousseau : « N° 1 Partition abrégée Acte premier » [de Daphnis et Chloé]}.
2) Partition abrégée du même acte où j’ai retranché les parties de remplissage. Pages 62 {p. 462-524 bis}.
3) Les parties du premier et second violon du même acte tirées séparément. Pages 38 {ne figurent pas dans le recueil Benoît}.
II
Un volume de musique latine. Pages 93 {p. 364-461 : « Numero 2 Musique latine »}.
III
Un volume d’ariettes et Duos. Pages 140 {p. 160-307 : « N° 3 Ariettes et Duo »}.
IV
Plusieurs morceaux tirés en parties séparées {ce volume n’appartient pas aux collections déposées à la Bibliothèque royale}.
V
Un volume de Chansons. Pages 155 […] {p. 1-159 : « Numero 5 Paris Recueil de nouveaux airs sur d’anciennes Chansons avec Accompagnement »}.
VI
Un cahier de fragments séparés et non achevés. Pages 48 […] {p. 308-363 : « N° 6 Fragmens »}.
Tout cela dans l’espace contenu entre le 1er avril 1772 et le 22 août 1777, ce qui fait un intervalle de 5 ans et demi moins quelques jours [35].

11L’ordonnancement en recueils prévu par Rousseau est donc sauvegardé dans l’assemblage du manuscrit tel qu’il sera déposé à la Bibliothèque royale : seul change l’ordre dans lequel ces différents recueils sont présentés. Benoît a choisi de commencer le manuscrit par les numéros V et III (« Chansons », « Ariettes et duos ») qui (à l’exception de quelques numéros – placés dans l’édition des nouveaux airs du Devin – ou de l’« Air de cloches », pris sur les « Fragments ») constitueront le volume imprimé en 1781 sous le titre de Consolations des misères de ma vie[36]. S’enchaîne ensuite la partie VI (« Fragments ») dont la plupart des pièces sera publiée en 1779 dans l’édition de Daphnis et Chloé ou la même année dans celle des Nouveaux airs du Devin du village. Le n° II (« Musique latine ») et enfin le n° I (« Premier acte de Daphnis et Chloé ») ferment le recueil manuscrit. Sur les 332 pièces indiquées par la table générale, 14 seulement resteront inédites en 1781 (dont la musique latine), soit qu’elles n’aient pas été terminées par Rousseau, soit qu’elles aient semblé d’un moindre intérêt à ses proches. Les éditeurs sont conscients que ce volume s’adresse davantage aux amateurs qu’aux « professeurs », ce qui les amène à opérer d’autres transformations, signalées dans l’« Avertissement » de l’édition des Consolations :

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[Les éditeurs] se sont permis de rassembler tous les airs du même ton épars dans le manuscrit afin de les présenter sous une suite de modulations plus conséquentes, et de transposer sur la clé de sol tous ceux qui en ont été susceptibles pour la commodité du plus grand nombre des Amateurs : deux choses que l’Auteur aurait faites lui-même s’il avait voulu publier les délassements de ses travaux.

Notes et avis de Rousseau figurant sur le manuscrit

13Rousseau a accompagné les pièces de son manuscrit de fréquents commentaires distillant ici et là son ironie sur la musique de son temps. Par exemple sur l’impossibilité d’écrire un bon dialogue en français pour l’opéra (p. 287 du manuscrit), sur les contresens à éviter dans le « Duo des roses » (p. 165) ou encore sur la musique inappropriée des carillons (p. 350) (ill. 5). Presque tous ont été repris par les éditeurs des trois volumes de musique parus au lendemain de la mort du philosophe. Un détail important pour l’histoire de l’édition des œuvres de Rousseau n’a pas été explicité. Plusieurs romances portent en effet la mention « Du recueil gravé ». Au-dessus de « Solitario bosco » (p. 141) par exemple, Rousseau écrit : « Cette romance est aussi dans mon recueil gravé, mais j’ai fait ici un nouvel air, n’ayant pu me rappeler l’ancien. » Dans les Dialogues, Rousseau signale avoir perdu un recueil gravé de ses œuvres quand il rentra à Paris en 1770 [37] : c’est Julien Tiersot qui découvrit à la bibliothèque du Conservatoire le volume intitulé Canzoni di batello. Chansons italiennes, ou leçons de musique pour les commençans[38], qui, contenant certaines romances par ailleurs publiées dans les Consolations[39], semble bien être l’album perdu de Rousseau [40] auquel renvoient les notes du manuscrit, « du recueil gravé ».

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Commentaire de Rousseau sur l’« Air de cloches »
BNF, Musique, Res. Vm7 667, f. 350

14L’histoire de ces Manuscrits originaux de Jean-Jacques Rousseau confirme donc à sa façon le contexte dans lequel les proches du philosophe s’efforcèrent de défendre sa mémoire et ses œuvres au lendemain de sa mort. Déposer ses œuvres musicales à la Bibliothèque royale, c’était garantir leur authenticité et assurer leur divulgation auprès du public ; mais il s’agissait aussi d’assurer la fidélité de l’édition en rendant la vérification possible à tous, fidélité que les éditeurs proclament encore dans l’« Avertissement » des Consolations, rendant hommage en même temps aux écrits théoriques de Rousseau sur la musique :

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Les amis qui ont présidé à la publication de cet ouvrage n’ont rien négligé pour le rendre digne de son auteur et ils ont eu soin que la gravure de la musique fût conforme à sa manière de copier, dont l’avantage se trouve démontré dans son Dictionnaire de musique.

Notes

  • [1]
    Citons notamment Béatrice Didier, La Musique des Lumières, Paris, Presses universitaires de France, 1985 ; Catherine Kintzler, Poétique de l’opéra français de Corneille à Rousseau, Paris, Minerve, 1991 ; Jean-Jacques Eigeldinger (dir.), Jean-Jacques Rousseau et la musique, Neuchâtel, À la Baconnière, 1988. Un ouvrage fondamental bien qu’ancien sur la musique de Rousseau est celui d’Albert Jansen, Rousseau als Musiker, Berlin, Reimer, 1884, qui décrit notamment des inventaires de musique et de copies musicales de la main du philosophe, aujourd’hui perdus.
  • [2]
    Jean-Jacques Rousseau, Motets, éd. Jean-Paul Montagnier, Adliswil, Kunzelmann, 2009. Voir aussi l’édition de Pygmalion, opéra de Coignet, paroles de Rousseau, par Jacqueline Waeber, Genève, Éditions Université – Conservatoire de musique, 1997.
  • [3]
    Les Six Nouveaux Airs du Devin du village, Paris, Esprit ; Fragmens de Daphnis et Chloé, composés du premier acte, de l’esquisse du prologue et de differens morceaux préparés pour le second acte et le divertissement, Paris, Esprit (mentionnés dans le Journal de Paris en décembre 1779) ; Les Consolations des misères de ma vie, ou recueil d’airs romances et duos par J. J. Rousseau, Paris, chez De Roullede de la Chevardiere / Esprit, 1781.
  • [4]
    Pour d’autres inventaires de collections contenant des manuscrits musicaux de Rousseau, voir notamment Albert Schinz, « La collection Girardin, à l’abbaye de Chaalis, près Ermenonville », Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, t. XXIV, 1935, p. 129-153 ; Fernand Aubert, « Catalogue des manuscrits de Jean-Jacques Rousseau qui se trouvent à Genève », Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, ibid., p. 179-250. Le manuscrit du Devin du village conservé à l’Assemblée nationale est numérisé sur Gallica, de même que la copie de L’Olimpiade de Pergolèse conservée au musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency.
  • [5]
    Voir notamment les copies autographes identifiées par Catherine Massip dans la collection du baron Grimm, copies de compositeurs aussi divers que Giovanni Battista Costanzi, Niccolo Jommelli, Johann Adolf Hasse, David Peres, Giuseppe Antonio Paganelli : « La collection musicale du baron Grimm », dans Jean Gribenski (dir.), D’un opéra l’autre. Hommage à Jean Mongrédien, Paris, PUF, 1996, p. 189-205. Le Catalogue général de la BNF signale en outre des copies d’œuvres de Jean-Baptiste Davaux et Baldassare Galuppi ; la collection Malherbe conserve La Violette, « ariette par M. Légat de Furcy, copié par JJ Rousseau le 12 8bre 1772 rue Plâtrière au 5e, chez un chapelier vis à vis la grande porte », parties de clavecin, 1 e et 2 e violons, quinte (BNF, Musique, Ms. 381).
  • [6]
    Voir aussi l’article « copiste » du Dictionnaire de musique de J.-J. Rousseau, Œuvres complètes, t. V, éd. Bernard Gagnebin et Marcel Raymond, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1995, p. 734-742.
  • [7]
    Voir « Projet concernant de nouveaux signes pour la musique », lu à l’Académie des sciences le 22 août 1742, dans Œuvres complètes, t. V, op. cit., p. 129-154 ; sa Dissertation sur la musique moderne, 1743, ibid., p. 157-245 ; l’article « Notes » du Dictionnaire de musique (1749-1764), ibid., p. 931-942.
  • [8]
    BNF, Musique, Ms. 20645 (1) : Grâce à tant de tromperies et Alexis depuis deux ans adorait Glycère ; Ms. 20645 (2) : Amour me tient en servage ; Ms. 20645 (3) : 2 portées de notation musicale classique et chiffrée pour le début de Lorsque Vénus pour un berger.
  • [9]
    Comme il est indiqué au f. 1 v°, 8 pages ont disparu depuis le dépôt en 1781.
  • [10]
    BNF, Musique, Res. Vm7 667. Sur Gallica : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8470437d> (consulté le 4 septembre 2012). La table précise du manuscrit de la BNF se trouve en tête du ms., f. 3 v°-8 v°. Je remercie en particulier François-Pierre Goy, conservateur au département de la Musique qui a catalogué le manuscrit en vue de sa numérisation sur Gallica, de son aide précieuse pour la description et la compréhension de ce document.
  • [11]
    Ecce sedes hic tonantis, motet pour voix seule et orchestre, composé pour la dédicace de la chapelle du château de la Chevrette en 1757. Annotations de l’auteur au titre et aux pages 1, 4, 17, 19, 20, 30. BNF, Musique, Ms. 379. Ce motet figure dans le recueil Benoît, p. 413-460.
  • [12]
    Parties de chant seules, avec indication des ritournelles des violons. BNF, Musique, Ms. 380. Une version de cet air figure dans le recueil Benoît, p. 242-250.
  • [13]
    BNF, Musique, Ms. 21646. Sur Gallica : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84525602> (consulté le 4 septembre 2012).
  • [14]
    Paris, Aux adresses ordinaires, 1753. BNF, Musique, Vm7 31. Sur Gallica : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452859f> (consulté le 4 septembre 2012). Le texte de « Solitario bosco » figure dans les Consolations, mais la musique est différente.
  • [15]
    La table compilée par Benoît donne par erreur 133 pièces : le n° 119 ne correspond à aucun titre.
  • [16]
    René Louis, marquis de Girardin (1735-1808), seigneur d’Ermenonville ; admirateur de la philosophie de Rousseau, il rencontra le philosophe autour de 1770 et lui commanda des copies de musique. Rousseau vint s’installer à Ermenonville en mai 1778.
  • [17]
    Le marquis de Girardin écrit ainsi le 5 septembre 1778 à Paul Claude Moultou : « je vais m’occuper de mettre en ordre sa musique qu’il avait apportée ici, et d’y réunir s’il est possible toute celle qu’il avait laissée en Angleterre, où j’ai déjà écrit pour cet effet » (Correspondance complète de Jean-Jacques Rousseau [dorénavant CC], éd. R. A. Leigh, Oxford, The Voltaire Foundation, t. XLI, 1984, lettre 7291).
  • [18]
    Pour les références biographiques, voir Raymond Trousson, Frédéric S. Eigeldinger, Jean-Jacques Rousseau au jour le jour. Chronologie, Paris, H. Champion, 1998.
  • [19]
    Ancien contrôleur des bois et des domaines de la Généralité de Toulouse et futur éditeur, avec Girardin, des Consolations. Ami de Foulquier, un autre proche de Rousseau, il apparaît dans les Rêveries (voir CC, t. XLI, note p. 148-149).
  • [20]
    Jean-Pierre Barbier de Neuville (1754-1822) figure parmi les proches qui ont assisté aux premières lectures des Confessions ; il commanda des copies de musique à Rousseau (voir CC, t. XXXIX, lettre 7030, p. 233).
  • [21]
    Olivier de Corancez (1734-1810), fondateur du Journal de Paris, proche de Rousseau dans ses dernières années, il lui présente Gluck, fournit des paroles pour plusieurs Consolations et celles de l’opéra inachevé Daphnis et Chloé.
  • [22]
    Joseph Caillot ou Caillaud (1733-1816), connu aussi sous le nom de Dupuis, ténor qui avait fait ses débuts à la Comédie italienne en 1760 et chanta en 1763 le rôle de Géliotte dans le Devin du village (voir CC, t. XV, p. 264).
  • [23]
    Edme Louis Billardon de Sauvigny (1736-1812), écrivain, librettiste.
  • [24]
    Anselme Edmé Gabriel Henry, marquis du Belloy (1747-1794), proche de Rousseau à la fin de sa vie (voir CC, t. XL, p. 145).
  • [25]
    Alexandre Deleyre (1726 – après 1784) dit avoir fait la connaissance de Rousseau vers 1754-1755. Il a fourni des paroles pour quelques Consolations.
  • [26]
    Jean Louis Bravard Deyssac, comte Duprat (1744-1794), propose en 1777 un asile à Rousseau chez lui à Lyon (voir Rousseau au jour le jour. Chronologie, op. cit., p. 390-391).
  • [27]
    Voir CC, t. XLV, doc. 77871 : « Remise à la bibliothèque du Roi des manuscrits de musique de Rousseau : certificat accordé par Bignon ». Ce certificat est imprimé dans la Collection complète des œuvres de J.-J. Rousseau [publiées par Du Peyrou], Genève, 1782, t. XXX, Supplément, p. 457-458.
  • [28]
    Achille Guillaume Le Bègue de Presle (1760-1807). Médecin, il décide Rousseau à s’installer à Ermenonville.
  • [29]
    « Projet d’avis de la Veuve Rousseau sur la publication suivante du fragment de Daphnis et Chloé », CC, t. XLIII, lettre 7598, p. 398-399.
  • [30]
    « J’ai fait relier les dits manuscrits en un seul volume couvert simplement d’un parchemin mais de la manière la plus solide » (Benoît au marquis de Girardin, 10 août 1779, CC, t. XLIII, lettre 7600, p. 402). Les catalogues anciens du département de la Musique décrivent en effet le manuscrit comme relié : Catalogue Boisgelou, BNF, Musique, Rés Vm8 23, n° 1427 : « Manuscrits originaux de JJ Rousseau déposés à la bibliothèque en 1781. // NB Ce précieux manuscrit est de la main même du célèbre Jean Jacques. // In fol. Obl. Relié en bas[ane]. // en peau verd ».
  • [31]
    Comme l’indiquent l’article « Testament de Rousseau » du Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau (H. Champion, 1996, p. 881-882) et la CC (lettre 1602), Jean-Jacques envoie en décembre 1762 à Moultou une lettre testament qui fait de Thérèse sa légataire ; ce testament était confié à Davenport en Angleterre à la mort de Rousseau ; mais ses amis devaient en avoir connaissance et avaient à cœur de le respecter en se préoccupant d’une publication des œuvres posthumes de Rousseau qui soit fidèle aux originaux et constitue un revenu à Thérèse.
  • [32]
    CC, t. XLI, lettre 7237 à Charles Claude Flahaut, comte de la Billarderie d’Angiviller (?).
  • [33]
    La copie, sinon la composition des pièces doit donc être datée entre 1772 et 1778. La table indique des dates de composition antérieures pour 3 motets, entre 1752 et 1769.
  • [34]
    A. Jansen, Rousseau als Musiker, op. cit., p. 474-479 ; id., « La question du Pygmalion de Berlin », Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, t. III, 1907, p. 124-125. Jansen a vu cet inventaire chez le marquis de Girardin et le décrit ainsi : « Le petit volume in-octavo en cuir de porc appartient au marquis de Girardin, dont l’ancêtre se l’était approprié par l’héritage de Rousseau. » La localisation de cet inventaire est aujourd’hui inconnue : la collection Girardin de l’abbaye de Chaalis ne le conserve pas. Voir J.-J. Rousseau, Œuvres complètes, t. V, op. cit., p. xxviii.
  • [35]
    A. Jansen, Rousseau als Musiker, op. cit., p. 477-479.
  • [36]
    Le titre semble être une invention du marquis de Girardin ; voir CC, à Pierre Alexandre du Peyrou, 20 décembre 1778, t. XLII, p. 249 : « Ce recueil de musique que nous intitulerons suivant ce qu’il disait lui-même du délassement qu’il prenait à le composer, La Consolation des misères de la vie ou recueil d’airs nouveaux sur d’anciennes paroles par J. J. Rousseau […]. »
  • [37]
    Rousseau juge de Jean-Jacques, Premier Dialogue, dans Œuvres complètes, t. IV, Paris, A. Houssiaux, 1853-1853, p. 24 : « À son arrivée à Paris il cherchait douze chansonnettes italiennes qu’il y fit graver il y a une vingtaine d’années […]. Mais le recueil, les airs, les planches, tout disparut, tout fut anéanti dès l’instant sans qu’il ait pu recouvrer jamais un seul exemplaire. »
  • [38]
    Voir supra note 14.
  • [39]
    Sur les douze Canzoni da batello, sept figurent (texte et musique) dans les Consolations : nos 1, 2, 4, 7, 9, 11 et 12 ; deux y figurent par le texte, mais avec une musique différente : n°os 6, 8 ; une y figure par le texte, mais traduit en français : n° 5 ; deux n’y figurent ni par le texte ni par la musique : n°os 3 et 10.
  • [40]
    Voir Julien Tiersot, « Jean-Jacques Rousseau, the musician », The Musical Quarterly, vol. 17, juillet 1931, p. 352-353 ; et Arthur Pougin, Jean-Jacques Rousseau musicien, Paris, Fischbacher, 1901, p. 129.
Cécile Reynaud
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Mis en ligne sur Cairn.info le 29/01/2013
https://doi.org/10.3917/rbnf.042.0080
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