CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Introduction

1 Août 2017, la Mairie de Paris inaugure l’espace naturiste du parc du Bois de Vincennes. Le symbole est fort. Autant d’ailleurs que la médiatisation qui entoure l’évènement. Au-delà, cette décision témoigne du vent de renouveau qui souffle sur le naturisme depuis déjà quelques années. Essor des effectifs, rajeunissement des pratiquants, surface médiatique augmentée, renouvellement des recherches universitaires à son propos en sont quelques-uns des signes tangibles. Reste que l’ouverture de la zone naturiste au cœur de la petite couronne témoigne des liens tissés entre naturisme et écologie. Et pour cause, celle-ci a fait l’objet d’une proposition déposée par le Groupe écologiste de Paris (GEP) lors du conseil de Paris du 26 septembre 2016. Proposition adoptée le jour même. Si cette alliance entre naturisme et écologie peut paraître au premier abord toute naturelle, l’importance accordée à la nature étant au cœur de ces mouvements, elle n’en demeure pas moins source d’interrogations. Ce lien mérite d’autant plus d’être questionné que de récents travaux sont venus renouveler nos connaissances quant au déploiement précoce d’une sensibilité écologique. On pensera à la thèse d’Alexis Vrignon sur la naissance de l’écologie politique au cœur des années 1968 (2017). On pensera encore aux travaux de Jean-Baptiste Fressoz sur l’histoire du risque industriel. Ceux-ci témoignent de l’acuité des débats et des mobilisations au début du XIXe siècle autour de la question de la pollution dans les villes. Ils invalident par-là même « l’hypothèse d’un éveil écologique contemporain » (Fressoz, 2012 : 13), soulignant la réflexivité des sociétés passées sur la question du rapport entre l’homme et son environnement.

2 On mentionnera également les écrits stimulants d’Arnaud Baubérot (2014) et François Jarrige (2015), étudiant l’essor d’une pensée écologique au sein des mouvements anarchistes de la fin XIXe et du début du XXe siècle. Sous la plume de Jarrige, Emile Gravelle et Henri Zisly, deux personnages clés du mouvement anarchiste naturien né à la fin du XIXe siècle, apparaissent ainsi comme des pionniers de l’écologie politique. Précurseurs de la décroissance, critiques infatigables de la société industrielle et de consommation, ils plaident pour un retour à une vie naturelle, simple, austère. Il en va de même concernant Louis Rimbault, une autre figure de l’anarchisme individualiste, à l’origine d’une colonie végétalienne. On pourra enfin évoquer les travaux relatifs à « l’écologie corporelle » (Andrieu, 2011 ; 2017) qui proposent de nouveaux prismes d’analyse, une nouvelle lecture des productions du passé visant à réaffirmer les liens entre l’homme et la nature. Ils témoignent de la multiplicité des voies empruntées pour faire corps avec la nature et repenser les rapports entre l’homme et son environnement.

3 Notre propos se veut plus circonscrit. Il s’agit en effet de s’interroger sur le cheminement de l’idée de protection de la nature, de préservation de l’environnement, au sein des mouvements naturistes français. Par suite, dans quelle mesure le naturisme contribue-t-il à l’émergence d’une conscience écologique et à la formalisation de l’écologie politique ? Quel est dès lors le positionnement des naturistes alors que se structure le mouvement écologique sur le plan politique à la fin des années 1960 (Vrignon, 2017). Comment les discours produits au sein du mouvement écologique sont reçus au sein du mouvement naturiste, structuré autour de la Fédération Française de Naturisme depuis 1950. Quels sont les liens qui se tissent entre ces organisations ? Pour aller plus loin, quelles sont les motivations qui déterminent les rapprochements observés. Tiennent-elles simplement de la proximité idéologique, aux influences réciproques qui se nouent au fil du temps, ou répondent-elles à d’autres enjeux ? Enfin, quelles sont les spécificités de l’écologie naturiste ? Telles sont quelques-unes des interrogations qui nous guideront tout au long de ce texte. Concernant la méthodologie adoptée, nous adosserons nos analyses à la lecture des productions naturistes de la période concernée.

Les prémices d’une mobilisation au XIXe siècle

4 Remarquons tout d’abord que les mouvements naturistes participent pleinement à l’éveil écologique qui sourd en Europe au XIXe siècle. Ils en sont tout à la fois un symptôme et un des moteurs. Ils héritent en effet du naturisme médical, inventé au XVIIIe siècle, l’idée d’une stricte observance des lois de la nature ; une nature qui sait mieux que quiconque trouver les voies de la guérison – natura medicatrix. Cependant, face à l’accélération de l’histoire, aux bouleversements interrompus des repères qui caractérisent le premier XIXe siècle (Fureix, Jarrige, 2015), cette idée se traduit avec eux par la volonté non seulement de renouer avec la nature mais, plus encore, de retourner à elle. Les perspectives médicales sont ainsi progressivement complétées, puis supplantées par des perspectives sociales, sociétales. Guidés par un même idéal, partageant les mêmes sensibilités, se structurent ainsi de petits groupes d’individus, puis des mouvements plus larges, à dessein de promouvoir des programmes de réforme des modes de vie. Les pays germaniques sont pionniers en la matière. Cette évolution s’y produit dès les années 1860, alors que le phénomène touche la France vers la fin du siècle, timidement encore. Organisations anarcho-naturistes, Société végétarienne de France, mais aussi champ de l’éducation physique et des sports y deviennent alors des lieux privilégiés de diffusion des idées et des pratiques naturistes réformistes (Villaret, 2005).

5 A bien y regarder, les discours naturistes qui émergent au XIXe siècle présentent au moins trois versants qui concourent à l’éveil d’une sensibilité écologique. Tout d’abord ils contribuent à repenser les rapports entre l’homme et son environnement. Ce faisant, ils alimentent les réflexions autour de la question qui anime les milieux scientifiques de l’époque, à savoir : « l’unité matérielle du monde. » (Acot, 1988 : 190) Avec des auteurs comme Priessnitz, Rikli, Kneipp, les Drs Albert Monteuuis, Georges Rouhet, la nature et ses éléments sont appréhendés comme des sources indépassables de vitalité. Comparé à un arbre puisant sa force dans la terre, l’eau mais aussi l’atmosphère, l’individu est « réintégré » dans son milieu naturel (Rikli, 1905). Ces nouvelles représentations déterminent tout un ensemble de pratiques allant des bains d’air, d’eau, de soleil, de lumière à la nudité en passant par le végétarisme et les exercices physiques réguliers, exécutés en plein air. Elles justifient l’adhésion à une médecine naturelle, condamnant le recours à la vaccination et aux médications chimiques. Sur fond d’avènement de la modernité (Charle, 2011), elles véhiculent une certaine méfiance, voire défiance, vis-à-vis du progrès scientifique. Sentiment partagé comme le montre la réception de l’ouvrage d’Eugen Huzard La fin du monde par la science, paru en 1855. L’idée qu’il fut un temps où l’homme vivait en symbiose avec la nature et atteignait par là même son plein épanouissement, se déploie avec force.

6 Ensuite, cette nature synonyme de santé, d’équilibre, de bien-être s’affirme aussi comme source de beauté, d’esthétique. Beauté des paysages naturels qui ceignent notamment certaines structures naturistes ou les établissements de cure implantés en bord de mer ou dans les montagnes. Beauté aussi des corps « naturels » que l’on redécouvre à partir des statues antiques, des tableaux du Moyen-âge, des images de « sauvages ». Beauté enfin des corps nus avec, notamment, le Schönheitsbewegung promu en Allemagne par Karl Wilhelm Diefenbach et la revue Die Schönheit.

7 Enfin, cette conscience écologique en gestation se traduit par la critique acerbe que les naturistes font de la société. Les conditions de vie sont passées en revue et condamnées sur l’autel de la nature opposée à l’artifice. Rien n’est oublié : vêtement, logements, conditions de travail, transports, alimentation, soins médicaux. La ville focalise les attaques (Baubérot, Bourillon, 2009). Elle est désignée comme l’origine de tous les maux dont souffre l’humanité. De fait, suivant Hippocrate et sa « théorie des climats », c’est à elle que les pionniers du naturisme attribuent la « dégénérescence de la race », ce fantasme qui obsède alors médecins, militaires et hommes politiques. Non seulement, avec ses immeubles encaissés, ses routes pavées puis goudronnées, les cités modernes privent l’homme de la nature, mais elles concentrent également les pollutions : fumées, poussières, immondices, eaux souillées par les usines et les abattoirs. Kneipp s’interroge ainsi en 1891 : « Mais si, comme dans les villes, le plein jour et la lumière du soleil ne pénètrent pas dans les habitations et dans les ateliers, comment ces agents exerceront-ils une action bienfaisante sur la santé et la vigueur des hommes ? » (Kneipp, 1891 : 9) En dernier lieu, la cité est le milieu propice à l’expression de conventions sociales malsaines, dévoyées.

8 Si ces différents points témoignent d’une conscience écologique qui chemine au sein des adeptes et promoteurs du naturisme, l’idée d’une protection de la nature n’y a pas véritablement éclos alors que se tiennent à Paris, en 1895 une convention à dessein de protéger les oiseaux bénéfiques à l’agriculture et, en 1909, le Congrès international pour la protection des paysages (Acot, 1988 : 222). Celle-ci s’envisage plutôt indirectement, à travers, par exemple, la lutte contre les pollutions ou encore la volonté de réintroduire la nature dans les cités. On la trouve exprimée, plus expressément, au sein des mouvements anarcho-naturistes comme les Naturiens avec leur mise en garde à propos des conséquences de l’expansion du capitalisme et de la société industrielle sur l’environnement. Emile Gravelle, naturien de la première heure, dénonce ainsi « les fléaux dits naturels (avalanches, éboulements, inondations, sécheresse), [comme] la conséquence des atteintes portées par l’homme à la Nature » (Gravelle, 1897 : 4). Ce réquisitoire est adossé à la conviction que l’homme doit vivre en symbiose avec le milieu naturel qui l’entoure. Sur ce dernier point, illustré par la colonie de Vaux active entre 1903 et 1907, les expérimentations qui se déroulent alors dans les milieux dits libres, lui donnent corps. Pour F. Jarrige, ces réflexions et ces réalisations font des anarchistes naturiens des précurseurs en matière d’écologie politique (2016 : 29). Avec le mouvement végétarien et ses accointances naturistes, ou encore le médecin culturiste et naturiste Rouhet, on pourra également évoquer des sensibilités que heurtent profondément les souffrances animales imposées par l’homme. En 1913, fustigeant tour à tour la corrida, les conditions d’abattage des animaux d’élevage, le Dr. Rouhet poursuit sa harangue en s’élevant « contre cet acte de cruauté abominable qu’est la vivisection ». Et de conclure : « Nous ignorons le but de la nature ; nous ne savons pas pourquoi ‘nous sommes sur la terre’, comme dit Cazalis ; nous devons donc avoir le respect des choses créées, ainsi que le proclament les bouddhistes » (Rouhet, 1913 : 6).

Un ferment : la politisation de la nature entre les deux guerres

9 Les années 1920 voient les tendances précédemment évoquées s’affirmer en France. A la différence de la période précédente, elles sont désormais portées par de solides organisations, nées à la faveur du conflit. Mouvement hébertiste, Société naturiste française, Société naturiste de France, Trait d’union, Ligue vivre comptent parmi les plus importantes. La guerre a en effet catalysé le phénomène naturiste. Elle a convaincu certains de ses protagonistes, déjà actifs avant le conflit, de franchir le pas en ouvrant des structures, en lançant des mouvements. Elle a aussi amené à lui de nouvelles générations de pratiquants traumatisés par le drame mondial et critique quant à la société qui a conduit à cette catastrophe. Cette évolution fait voler en éclats le carcan médical qui présidait jusqu’alors aux destinées du naturisme français, à de rares exceptions près comme dans le cas des anarcho-naturistes. Elle participe à l’éveil d’une conscience politique mettant la nature au premier plan comme solution à tous les problèmes. Avec comme enjeu la refondation de l’humanité, la nature se politise donc. Tout d’abord parce qu’il s’agit de transformer la société par le bas, sans attendre l’intervention de l’état, du « politique ». Le changement doit s’engager avant tout à titre individuel. Il repose ainsi sur la prise de conscience de la responsabilité de chacun. La dimension collective y est bien sûr étroitement associée. Elle justifie la mise en place d’organisations sur le modèle fédéral, que ce soit avec les centres hébertistes ou les clubs gymniques de la Ligue vivre.

10 Nature politisée ensuite, parce qu’il s’agit également de faire pression sur les autorités publiques à tous les niveaux, communal en premier lieu. Dans cet objectif, Kienné de Mongeot, s’efforce de transformer ces centres gymniques en Organisations sociales Vivre en 1933. Cette évolution s’inscrit dans ce qu’il nomme la « croisade contre les fléaux sociaux ». Le leader de la Ligue vivre joue également sur la corde économique lorsqu’il demande aux adhérents des sections de lutter « contre les spéculateurs et les commerçants vendant des produits falsifiés ou d’origine douteuse » en privilégiant « les commerçants, membres de notre Croisade, ayant une conscience professionnelle indiscutable » (Kienné de Mongeot, 1936). Avec Héliopolis, qui sort de terre dès 1932 (Villaret, 2014), les Drs Durville pensent avoir trouvé la solution : fonder de toutes pièces une commune naturiste qui servira tout à la fois d’exemple et de modèle concernant la mise en œuvre de la réforme de la vie qu’ils appellent de leurs vœux. Un autre cap a été franchi en 1930. Le Parti social de la santé publique, fondé par le député radical Justin Godart, accueille le programme réformiste défendu par la Ligue vivre mais également son chef de file. Kienné de Mongeot est investi par le nouveau parti en vue des élections législatives de 1932. Dans ces années, les différents mouvements naturistes prennent ainsi des colorations qui couvrent l’échiquier politique, allant de l’extrême gauche à l’extrême droite. Celles-ci sous-tendent, notamment, les conflits qui caractérisent les relations entre leurs leaders.

11 Quoi qu’il en soit, cette conscience politique vient ajouter une touche supplémentaire à la sensibilité écologique qui se déploie au sein des milieux naturistes, structurée encore autour des trois versants précédemment évoqués. De fait, l’idée que l’homme est inséparable de son environnement se perpétue, tout en se formalisant toujours plus. Pour ce faire, les nouvelles connaissances scientifiques sont convoquées. Les religions aussi. En effet, afin de souligner le caractère inséparable de l’homme d’avec la nature, de faire l’analogie entre le microcosme et le macrocosme, l’individu et le cosmos, certains promoteurs, comme le Dr. Carton, puisent directement dans la religion chrétienne et l’ésotérisme. Ce dernier écrit dans son ouvrage La science occulte et les sciences occultes, paru en 1935 : « Le microcosme, l’homme, est une symbiose et une synthèse hiérarchisées. L’homme est solidaire de la nature entière. Il est le couronnement de la nature terrestre qu’il résume en lui, dans sa constitution trinitaire (corps, vie, esprit) et quaternaire des 4 tempéraments qui sont une manifestation de son unité individuelle de direction, bilieuse, sanguine, nerveuse, lymphatique. » (162)

12 D’autres, viennent enrichir leur proposition en s’appuyant sur les philosophies indiennes, orientales. Dans le cas de Jacques Demarquette, promoteur du Trait d’union, la théosophie, constitue le soubassement d’un naturisme qui se veut « intégral » (Demarquette, 1928). Le retour à la nature est non seulement corporel mais il devient aussi profondément spirituel : « Enfin notre effort vers le « mieux être » trouvera son achèvement dans l’extension à notre vie spirituelle de notre volonté d’harmonie avec le tout par un effort de réintégration de notre petite vie séparée au sein de la Grande Vie Universelle ! » (Demarquette, 1935 :133-134) Sur le second volet, force est de constater que le sillon de l’esthétique naturiste est creusé en profondeur et que celle-ci rencontre un succès notable. Les réflexions esthétiques mais aussi artistiques sont au cœur de la démarche de la plupart promoteurs du naturisme. Sur ce point, les cas de Kienné de Mongeot ou de Georges Hébert (Philippe-Meden, 2017) sont exemplaires. Le naturisme se définit ainsi comme une culture corporelle certes, mais, plus largement, humaine. L’élévation spirituelle qu’appellent de leurs vœux les leaders naturistes est travaillée de façon privilégiée au moyen des arts. Danses bien sûr mais aussi sculptures, peintures, littératures sont ainsi convoquées à la condition que ces productions mettent en scène la nature et soient jugées « naturelles ». Des peintres et des photographes se spécialisent. Des œuvres littéraires et poétiques s’écrivent (Dunan, 1930). Hébert, Kienné de Mongeot et bien d’autres encore invitent ainsi leurs contemporains à contempler les statues de l’Antiquité grecque, censées illustrer le corps idéal, naturellement développé. Celles-ci sont mesurées et les poses reproduites par les naturistes. De fait, l’iconographie dans les revues naturistes détient une place centrale. Le terme de beauté y est également omniprésent. De nouvelles normes sont ainsi diffusées : hommes et femmes doivent être athlétiques. Les naturistes n’ont d’autre choix que d’être des ascètes et des athlètes de la nature, ce qui n’est pas sans troubler certains pratiquants et pratiquantes, trop éloignés des canons corporels valorisés.

13 Enfin, les naturistes sont plus que jamais mobilisés autour de la dénonciation de la « civilisation artificielle des ‘villes tentaculaires’ » (Demarquette, 1928 : 36). Le programme réformiste des Drs Durville mentionne ainsi la suppression des fumées, du bruit, des usines dans les villes et la création de cité de nature dans les banlieues (Durville, non daté (1935) : 20). Pour Demarquette, il faut bannir les « industries nécessitant pour leur force motrice ou pour le chauffage des foyers brûlant un combustible quelconque (bois, charbon, alcool, pétrole, mazout, essence, benzine...) qui rejettent dans l’air ambiant des gaz nauséabonds et malsains » (1935 : 35). Les gaz d’échappement des voitures sont également pointés du doigt. L’éducation n’est pas oubliée. L’école publique doit ainsi s’ouvrir plus franchement à la nature, tant sur le plan pédagogique que des conditions d’études. L’exemple est donné par l’éducation nouvelle ainsi que par les classes et écoles de plein air, structurées autour du Comité national des écoles de plein air et des colonies scolaires permanentes depuis 1922. Le monde du travail n’échappe pas au réquisitoire naturiste. Charles-Augustes Bontemps, fidèle de Kienné de Mongeot, s’en prend non seulement aux conditions antihygiéniques de travail mais, plus encore, à « l’emprise mécanique » (Bontemps, 1930 : 99) : « L’homme devient l’esclave des rouages qu’il a créés […]. Du haut en bas de l’échelle, la machine ordonne, discipline, contraint. L’homme ne la dirige plus qu’en lui obéissant. Il ne peut plus penser sa propre vie, il pense en fonction de la machine. » (ibid., 100) Et de conclure : « Nous ne voulons plus vivre pour la machine. » (ibid., 101)

14 Durant ces années, un cap est donc franchi concernant les sensibilités écologiques et, dans une moindre mesure, l’idée d’une préservation de l’environnement. Celle-ci est portée, tout particulièrement au sein des milieux anarcho-naturistes dont on a pu apprécier le caractère précurseur. Sophie Zaïkowska en apporte le témoignage, lorsqu’elle présente, et reprend à son compte, le programme défendu par Victor Lorenc, qu’elle a intimement côtoyé entre 1913 et 1924 (Varela, 2015). On y insiste sur la « nécessité de ne plus entraver le développement d’une faune (chasse des oiseaux), d’une flore, d’une fertilité et d’un climat (déboisement), favorable à l’homme » (Zaïkowska, 1929 : 18). La protection de la nature fait aussi son chemin à la faveur de l’essor des centres naturistes, implantés dans la banlieue verte des villes ou à la campagne. Ceux-ci viennent rejoindre les colonies anarchistes, comme celle ouverte en 1923 par Louis Rimbault à Luynes (Baubérot, 2014). La nudité, adoptée par certains, « facilite [d’ailleurs] la communion avec la nature […]. Nu, l’homme reprend sa place dans la nature nue et il semble que celle-ci fête le retour de l’enfant prodigue (Nadel, 1929 : 37). On redécouvre la beauté de paysage que l’on souhaite préserver, mais aussi, parfois et non sans ambigüités, améliorer. Pour Demarquette « il est grand temps qu’on s’occupe non seulement de protéger les paysages mais encore de les organiser. Il faut créer des architectes paysagistes qui traiteront chaque vallée, chaque plateau, chaque site comme un sujet artistique […]. (1935 : 135).

15 L’éveil écologique s’appuie aussi sur des considérations alimentaires qui se traduisent dans la promotion, depuis déjà plusieurs années, d’une cuisine naturelle (Monteuuis, 1907) reposant sur une « agriculture individuelle ». La majeure partie des centres, en effet, disposent de leur jardin potager. On invite tous les naturistes à faire de même dans leur propriété, quand ils en ont une. Il s’agit par là même de profiter des effets vitalisants des aliments naturels. Les naturistes opposent en effet leur alimentation naturelle, à base de légumes et de fruits fraichement cueillis, à la nourriture industrielle, chimique, concentrée et mise en conserve. Signe des temps, les maisons d’alimentation naturiste, comme Madolin, fleurissent, les boulangeries proposant un pain naturel également. Les préoccupations alimentaires rejoignent la défense d’une médecine naturelle, insistant sur la prévention. Avec les anarcho-naturistes, le refus de l’exploitation de l’homme par l’homme se poursuit par celui de l’animal par l’homme. Demarquette, quant à lui, dénonce l’immoralité d’une alimentation carnée reposant sur le « meurtre des animaux » (1935 : 82)

Le tournant des années 1960

16 Les années d’immédiat après-guerre ne marquent pas de changements sensibles quant à la sensibilité écologique des naturistes et le discours qui la sous-tend. Certes l’obsession d’une dégénérescence de la race est délaissée, le terme de race étant désormais négativement connoté. Mais les voies tracées auparavant se prolongent. Les horreurs du conflit mondial inclinent certains à creuser toujours plus le versant spirituel, pacifiste et internationaliste de leur naturisme. C’est le cas notamment de Demarquette avec sa nouvelle organisation, la Famille universelle ou de Kienné de Mongeot et sa Société gymnosophique internationale qui défend « un véritable humanisme, encadrant la gymnité intégrale » (Kienné de Mongeot, 1959 : 4). Kienné de Mongeot s’efforce alors de rassembler les personnes préoccupées « d’amélioration mentale et animées par l’amour de la beauté vraie en toutes choses, par l’amour de la nature, par le goût de l’intelligente discipline de laquelle découle l’ordre, la propreté et l’élégance » (1958 : 22). Cette orientation se traduit au travers d’une mobilisation précoce face à la multiplication des essais nucléaires après-guerre. Au sein de la revue Vivre d’abord lancée par Kienné de Mongeot, Marcel Hervieu, fidèle compagnon de route, mène la charge. Si le nucléaire focalise les attentions, la guerre bactériologique n’est pas oubliée. Elle « figure en bonne place dans ce palmarès des efforts accomplis par physicien et chimiste de toutes nations pour coopérer au suicide collectif de la race humaine » (Hervieu, 1954 : IX). Le naturisme se révèle un foyer de lutte contre le nucléaire. Le pacifisme prôné se traduit aussi dans les revendications en faveur de la reconnaissance du statut d’objecteur de conscience. Dans ce but, la revue organise un referendum intitulé « l’objection de conscience, crime contre la patrie ou réaction salutaire contre le bellicisme » (Hervieu, 1951 : 21).

17 Changement important, la Fédération française de naturisme (FFN), en gestation entre les deux guerres, voit finalement le jour en 1950. Après deux années de rudes négociations entre les principales organisations naturistes ses statuts sont enfin déposés. En 1949, La vie au soleil, devenue organe officiel de la jeune fédération, avait donné la primeur de la définition du naturisme devant faire consensus : « Pour nous le naturisme est l’ensemble des préceptes qui orientent l’homme vers une vie naturelle. Comme corollaire, nous ajouterons que c’est une réaction contre les excès de modes d’existence devenus trop artificiels, et, comme principe fondamental ; chaque fois que l’homme enfreint les lois de la nature, celle-ci se retourne contre lui, tôt ou tard. C’est là, la cause de la plupart des maux dont nous souffrons, dans tous les domaines, individuel et social, et sur tous les plans : physique, mental, moral. » (1949 : 3) Si la Fédération devait être, à son origine, le creuset des diverses formes de naturisme, qu’elles soient gymnique, végétarienne, spirituelle, sportive, etc., l’approche nudo-naturiste s’impose rapidement. Désormais naturisme rime avec nudité et quête d’une vie en harmonie avec la nature. La Fédération s’engage alors dans une politique ambitieuse visant à promouvoir un naturisme social en empruntant le chemin de crête des loisirs de masse. Elle soutient l’ouverture de grands centres de vacances, comme celui de Guyenne Montalivet (1950) ou de Saint-Chéron (Héliomonde, 1961), implantés au sein de vastes espaces naturels. Mais c’est à Héliopolis que les premières actions concrètes en matière de protection de la nature sont prises. Il est vrai que les habitants de la première commune naturiste de France ont été très tôt confrontés à la difficile gestion des ressources naturelles dans un espace insulaire. Il a fallu en effet affronter la sécheresse et le risque d’incendie. En 1934, par exemple, les puits s’assèchent, déclenchant la colère des Levantins. Par ailleurs, les préoccupations esthétiques ont guidé le choix des constructions afin de respecter la beauté du site et au-delà l’idéal naturiste d’une vie saine, en harmonie avec la nature. Le succès de l’île repose en effet sur ses chemins de randonnées, confrontant le promeneur à « l’admirable panorama qui s’offre à la vue, lorsqu’on touche au but, […] un spectacle dont on ne se lasse jamais » (Audebert, non daté (1938) : 13). En 1947, l’association des Amis de l’île du Levant est fondée pour faire face aux promoteurs immobiliers et aux politiques publiques d’aménagement. Alors que l’île panse les plaies laissées par la guerre, l’enjeu premier est de veiller à ce que son cadre idyllique ne soit pas défigurée.

18 Durant ces années, la sensibilité des naturistes à l’écologie s’affirme, fort probablement, à la faveur des liens étroits qui se tissent ou se renforcent entre la FFN et les organisations de pleine nature : auberges de jeunesse, Camping club de France, Compagnons Campeurs de France, Touring club de France… Inversement, il est probable que les naturistes participent à l’éveil écologique, selon l’approche naturiste, de ces organisations. La participation de la FFN au salon du plein air, qui a lieu chaque année, et autres salons de la pleine nature facilite échanges et rencontres. Comme le montre A. Vrignon (2017), cette sensibilité progresse encore à partir de la question de l’alimentation couplée à celle de l’agriculture. Henri-Charles Geffroy poursuit la tradition en lançant en 1948 une coopérative adossée à la revue naturiste qu’il a fondée deux ans plus tôt : La Vie Claire. En 1964, l’association Nature et Progrès se focalise sur l’agrobiologie, offrant une alternative à la méthode de Raoul Lemaire et Paul Boucher garantissant une agriculture libérée des pesticides.

19 Mais c’est à la fin des années 1960 que le tournant écologique est pris au sein de la FFN. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, la révolution culturelle portée par la jeunesse issue du baby-boom participe à mettre la nature au-devant de la scène, politique notamment. Les réflexions portées par les anarcho-naturismes, véhiculées plus largement dans les milieux libertaires, prennent une visibilité nouvelle. Elles perdent leur caractère marginal sur fonds de contestation de la société capitaliste, industrielle vectrice d’exploitation et d’aliénation. Les interrogations identitaires, existentielles qui caractérisent les années 1968 concourent également à faire de la nature, et du retour à elle, la trame sûre donnant sens et valeur à l’existence. Une nature qui devient le symbole de la liberté retrouvée, de l’émancipation. Les centres naturistes accueillent ainsi toute une nouvelle génération de pratiquants, en quête de liberté, d’authenticité mais aussi de plaisirs. Des pratiquants politisés également. Sous l’impulsion d’André Birre, l’association Nature et progrès prend un tournant politique dès 1967 en promouvant une approche « biopolitique » (Vrignon, 2017 : 67). La deuxième raison de ce tournant est interne au mouvement naturiste. La démocratisation du naturisme, mais aussi sa commercialisation accélérée depuis la fin des années 1950 ont fragilisé les bases idéologiques sur lesquelles la FFN a été construite. L’héritage rigoriste de l’entre-deux-guerres est ainsi contesté. Les dirigeants de la FFN s’efforcent dès lors de redéfinir le naturisme, de le mettre au goût du jour sans renoncer aux idéaux formulés par les pionniers. Poursuivant cette quête identitaire, ils trouvent dans l’écologie en pleine affirmation un point d’appui, plus encore, un marqueur permettant de faire le lien entre le passé et le présent du mouvement. En novembre 1968, l’éditorial de La vie au soleil scande la reconfiguration du naturisme autour de l’écologie. Il est intitulé : « Protection de l’homme et protection de la nature. » (Lecocq, 1968) De fait, le naturisme est désormais perçu comme étant indissociable de l’action de protection de la nature. L’homme ne peut se penser dissocié de son environnement. En conséquence de quoi, protéger la nature « en tant que milieu naturel ou s’épanouit la vie humaine », c’est aussi protéger l’homme dans son intégrité mentale, physique, « en tenant compte des vérités biologique et cosmiques » (ibid. : 3). Fort de son parcours universitaire, Marc-Alain Descamps s’impose bientôt comme l’un des nouveaux théoriciens du naturisme, spécialiste des réflexions philosophiques, éthiques et écologiques. Pour lui, les choses sont claires : « sans naturisme pas de défense de la nature ! » (1975 : 17) C’est notamment grâce à lui que le terme d’écologie trouve sa voie dans La vie au soleil. En décembre 1974, il est l’auteur de l’article « écologie humaine et naturisme » (1974 : 8-11).

20 Dans les années 1970, la grande majorité des numéros de La vie au soleil abordent la problématique environnementale, écologique, à travers ses multiples déclinaisons. L’agriculture biologique y trouve un lieu d’exposition privilégié (Morin Leztissac, 1974 : 18-20), d’autant plus que ses pionniers, en la personne de Raoul Lemaire et Jean Boucher, ne cachent pas leur dette envers les théories naturistes du Dr. Carton (Boucher, 1968 : 2). Cela va de pair avec l’adhésion aux médecines naturelles, douces, avec les pamphlets contre l’exploitation intensive au moyen d’engrais chimiques, la déforestation, la pollution. La lutte contre le nucléaire trouve également sa place. La revue se transforme à l’occasion en encyclopédie de la nature, détaillant faune et flore au gré d’articles scientifiques et pédagogiques. En 1973, la FFN participe au colloque « Loisirs actifs de plein air, protection de la nature et environnement », organisé à la demande du Ministère de l’Environnement et du Secrétariat d’état à la Jeunesse, aux sports et aux loisirs. Après les salons de pleine nature, c’est au sein des salons de protection de la nature que la FFN trouve sa place, comme au salon PROTECNA de 1972.

21 Reste que l’écologisme des naturistes ne se paye pas seulement de mots. Il s’appuie sur une mobilisation constante et des actions concrètes. Premier exemple, en 1971, les licenciés de la FFN sont invités à adhérer à la Société Nationale de Protection de la Nature. En 1972, les lecteurs de La vie au soleil sont sollicités pour signer la charte de la nature rédigée sous la direction de Philippe Saint-Marc, pionnier de l’écologie. L’enjeu est de contraindre l’état à la faire appliquer. La campagne présidentielle de 1974 voit ainsi La vie au soleil apporter son soutien aux défenseurs du parti de l’écologie conduit par René Dumont. Ce soutien se révèle indéfectible, tout particulièrement, lorsqu’au début des années 1980 le mouvement écologique connait une passe difficile. On déplore alors que « le mouvement militant lui-même ne cesse de s’affaiblir » (de Miller, 1982 : 20), ses principaux organes de liaison interne, comme Gueule ouverte ou Le Sauvage ayant disparu faute, notamment, d’abonnés suffisants. Sur près de deux pages, La vie au soleil présente ainsi les différentes revues écologistes tout en enjoignant ses lecteurs à s’y abonner. Cet engagement se poursuit au travers des structures naturistes mêmes. En 1974, le centre naturiste de Villata, en Corse, devient l’association correspondante de la Société Nationale de Protection de la Nature. Un mot d’ordre : « ne pas laisser trace de son passage » (1974 : 7) dans les espaces naturels. La FFN revendique son statut d’association écologiste et s’inscrit dans la promotion du développement durable (Barthe-Deloizy, 2003 (a)). En 1982, est créée en son sein la Commission Nature. Son but : diffuser dans tout le mouvement les principes de la protection de la nature, développer une meilleure connaissance de l’environnement. Avec les années 1990, la FFN déploie ses actions en direction des instances européennes dévolues à la problématique environnementale. Conventionnée par la Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe, elle propose ainsi dès 1998 des programmes éducatifs de sensibilisation à l’environnement en direction des jeunes naturistes. La FFN poursuit sa mobilisation en promouvant les centres de vacances répondant à l’écolabel clef verte, développé par l’association Teragir. En parallèle, elle développe son propre label : naturisme et terroir.

Conclusion

22 La seconde moitié du XIXe siècle voit se mettre en place les grands axes doctrinaux naturistes qui sous-tendent l’essor des préoccupations relatives à la protection de la nature au sein de ce mouvement. Parmi les plus importants, on citera la critique de la société moderne incarnée par la ville, la focalisation sur le recouvrement de la santé grâce à une alimentation et une médecine naturelles. La formalisation d’une esthétique naturelle, prenant notamment les corps comme voie d’expression, fait partie de cette rhétorique naturiste, tout comme l’idée, centrale, que l’homme est inséparable de la nature au sein de laquelle il trouve les sources irremplaçables de sa vitalité et de son épanouissement. Ces lignes idéologiques témoignent d’un nouveau rapport au monde. Elles s’affirment entre les deux-guerres et préparent l’aggiornamento du naturisme qui se dessine à la fin des années 1960 en lien avec l’écologie. De fait, au tournant du XXe siècle, la « figure idéale du naturiste » portée au sein des mouvements naturistes est celle d’une personne investie dans la préservation de l’environnement à tous les niveaux (Barthe-Deloisy, 2003 (b) :160).

23 Comme on a pu en juger, les grands bouleversements qui marquent le XXe siècle avec, en particulier, les guerres et les pandémies, confortent la diffusion des idées et représentations naturistes auprès du grand public tout en favorisant l’essor d’une conscience politique au sein des organisations. Là se trouve une des matrices de l’écologie politique. Pour aller plus loin, on peut parler, sans prendre trop de risques, de la contribution du naturisme à l’éveil et au réveil écologiques des populations. Nous rejoignons ainsi les analyses d’A. Vrignon sur l’apport du naturisme à la genèse de l’écologie (2017 : 73), tout en insistant sur la complexité du phénomène, notamment du point de vue de la lecture politique que l’on peut en faire. En effet, le « naturisme » ne parle pas d’une seule voix. Le socle doctrinal autour duquel se retrouvent les différentes organisations naturistes ne doit pas cacher leurs spécificités, spécificités liées à des sensibilités politiques qui vont de l’extrême gauche à l’extrême droite. Ensuite, il est édifiant de constater que certains mouvements rassemblent des individus, et des approches du naturisme, dont l’ancrage politique est radicalement opposé. La Ligue vivre fait ainsi se côtoyer des personnes profondément investies dans les milieux libertaires, comme Bontemps ou le couple Jeanne et Eugène Humbert, alors que d’autres membres, à l’instar du Dr. Fougerat de Lastours s’inscrivent dans la droite catholique et réactionnaire. La synthèse doctrinale qui en est issue reflète ses divers emprunts. L’influence des idées à l’honneur à droite de l’échiquier politique se concentre à travers la vision critique d’une société décadente et la caractérisation d’une dégénérescence de la race. Mais on y retrouve aussi les apports des courants libertaires dénonçant l’assujettissement de l’homme vis-à-vis de la machine. Toutes les sources de progrès, y compris industriels, ne sont pas d’ailleurs systématiquement rejetées. De plus, les objectifs poursuivis, notamment internationaliste et pacifistes, ainsi que les idées qui sous-tendent le modèle social préconisé empruntent à l’occasion aux courants libertaires. L’apport naturiste à l’écologie y puise sa complexité et aussi une de ses spécificités.

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Sylvain Villaret
Sylvain Villaret est maître de conférences au département STAPS de l’Université du Mans. Il est membre du laboratoire TEMOS UMR 9016. Il a publié différents ouvrages sur l’histoire du naturisme (2005, 2006), la presse sportive (2011) et les politiques sportives municipales (2020).
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 11/03/2022
https://doi.org/10.3917/corp1.019.0035
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