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Le pacte Molotov-Ribbentrop du 23 août 1939, court texte de sept articles sur le fondement duquel Hitler et Staline se sont partagé l’Europe, fait toujours l’objet de controverses, celles-ci s’étant ravivées récemment entre la Russie et la Pologne. On oublie souvent de mentionner son titre, « pacte de non-agression », qui interdisait à chacun des signataires de se joindre à des puissances tierces se lançant à l’assaut de l’autre. En fait, c’est sur la base du Protocole secret, texte encore plus court, de quatre articles, que partage il y eut. Un partage d’ailleurs déséquilibré puisque le Reich occupa la Norvège, le Danemark, la Belgique, la Hollande, le Luxembourg et le nord de la France, soit 800 000 km2 ; alors que Staline s’en tira moins bien avec la moitié de la prise d’Hitler, soit 422 000 km2. Mais la grande différence était que Staline était mieux placé pour absorber effectivement ses gains, puisqu’il s’agissait d’anciens territoires auxquels la Russie n’avait jamais renoncé, tous contigus à la frontière occidentale de l’URSS. Celle-ci les sauvegarda et étendit même son domaine après 1945, ce qui a fourni a posteriori un argument aux dirigeants soviétiques pour justifier ce pacte dont ils sont sortis comme les grands bénéficiaires. On sait que Molotov, dit « Cul-de-Pierre » pour sa capacité à rester assis et à négocier durant des heures, en fut l’artisan principal, et qu’il a nié jusqu’à sa tombe l’existence du Protocole secret, quatrième partage de la Pologne, dont Moscou ne reconnut l’existence qu’en décembre 1989…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 11/03/2022
- https://doi.org/10.3917/comm.177.0217
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