CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Lors du procès, la veille de son exécution, le président du tribunal demanda au général Malet « qui étaient les complices de sa conjuration » destinée à déposer Napoléon, l’accusé répondit : « Personne, puisque j’ai échoué. La France entière et vous-même, monsieur le président, si j’avais réussi. » Condamné à la détention perpétuelle, avec le loisir désormais de lire des livres d’histoire, Bo XiLai médite peut-être sur cette répartie, qui aurait pu conclure sa propre histoire pour s’emparer du pouvoir à Pékin.
C’est l’accroche que j’aurais suggérée à son fils, « Cornichon » (GuaGua en chinois), s’il avait accepté la proposition des éditeurs de ce livre de rédiger – depuis l’Amérique du Nord où il réside – la préface de l’édition française mise à jour par Ho Pin et Huang WenGuang.
Ce livre raconte l’ascension et la chute de Bo « Bite-en-l’air », son père, Bo XiLai. Tel aurait dû être le titre souriant de ce très sérieux ouvrage plein de larmes et de sang, en rebondissant sur un jeu de mots populaire parmi les Chinois et leur Web : Bo XiLai/BoQiLai (ce qui veut dire bander) – sobriquet sous lequel était connu, pour sa frénésie sexuelle lors de sa plus grande gloire, l’un des caciques les plus en vue du régime communiste chinois.
Bo XiLai a bien failli devenir le patron de la République populaire de Chine, avant d’entraîner dans sa chute le n° 3 du régime, chef corrompu de toutes les polices et du système judiciaire : Zhou YongKang, son parrain, pour l’aider à prendre le pouvoir suprême, également condamné récemment à la prison à perpétuité…

René Viénet
Renvoyé du CNRS pour la publication dans sa collection « La Bibliothèque asiatique » des Habits neufs du Président Mao, puis une seconde fois pour celle de Révo. cul. dans la Chine pop. (1974). Réalisateur du film Chinois, encore un effort pour être révolutionnaires (1976). Auteur également de La dialectique peut-elle casser des briques ? (1972), Mao par lui-même (1976). A été l’éditeur des livres de Simon Leys, et des dissidents chinois Li YiZhe, Wei Jing-Sheng, jusqu’à son installation à Taiwan en 1979 comme délégué d’une banque et représentant de l’industrie nucléaire française.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 07/09/2017
https://doi.org/10.3917/comm.159.0685
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