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Imperturbables, comme indifférentes à la crise de l’édition, dont on va finir par se demander s’il ne s’agit pas d’une excuse à la frilosité de certains éditeurs, Les Belles Lettres poursuivent la publication, élégante et éditorialement impeccable de l’intégrale de l’Œuvre critique de Barbey d’Aurevilly, dont on peut légitimement supposer qu’il ne s’agit pas de best-sellers ! Après six volumes reprenant la totalité des 26 tomes de Les Œuvres et les Hommes, voici l’intégralité des critiques théâtrales de Barbey, qui confirment que, non content d’être un des romanciers les plus singuliers, habités, visionnaires (au sens strict du terme : qui a des visions, et les impose au lecteur) de son époque, il en était aussi le plus grand critique. Jean-Claude Casanova conserve sans doute un faible pour Sainte-Beuve. Pourquoi pas ? Il l’a lu plus tôt, et on garde toujours une tendresse pour ce qu’on a découvert jeune. De plus il est vrai que pendant près d’un siècle l’œuvre critique de Barbey est restée un secret jalousement gardé par les possesseurs des volumes publiés chez divers éditeurs entre 1860 et 1909. Mais aujourd’hui l’évidence s’impose : Barbey, au même titre que Sainte-Beuve, est le deuxième géant de la critique littéraire française, et doué d’une plume alacre et polémique que Sainte-Beuve n’avait pas toujours.
Cette plume polémique est ce qui fait le prix de ces articles de critique théâtrale, qui couvrent, entre 1866 et 1883, une période assez morne pour le théâtre français…
Titres recensés
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/09/2017
- https://doi.org/10.3917/comm.159.0675
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