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Évoquer Stanley est pour moi, comme pour beaucoup, une voix, chaude, expressive, ponctuée d’un rire sonore, presque enfantin, découverte dans le petit centre à la fois amical et studieux de Bryant Street en 1971, dont il était l’un des fondateurs, et dont il est demeuré l’animateur. Puis ce fut le collègue, mais surtout l’ami, au sourire inimitable, revu à Cambridge ou à Paris, dans un échange jamais interrompu, malgré la distance de l’océan.
Je ne parlerai pas du travailleur inlassable ouvert à tous ceux qui souhaitaient ses conseils, dans son grand bureau du Centre couvert de papiers et de livres, du vrai savant, connaisseur passionné de l’histoire de France, analyste lucide du passé et du présent, mais du passionné amoureux de sa culture sous toutes ses formes, dont il communiquait à ses amis la richesse : peinture, poésie, gastronomie, cinéma, paysages, musique. Son panthéon comprenait des auteurs, comme Camus, des cinéastes, comme Renoir ou Rohmer, des peintres comme Monet, des hommes politiques, au premier rang desquels le général de Gaulle, mais aussi son ami Michel Rocard qu’il avait connu à Sciences Po.
Ce professeur, vu souvent comme un Américain, ce qu’il doit quelque peu à son prénom, Stanley, était profondément Français dans l’âme, ce « binational animal », comme il aimait à le dire, était marqué par sa jeunesse et par la Méditerranée, près de laquelle il avait passé des années heureuses à Nice, au début de sa venue en France avec sa mère, dans les années 30. Cela avant que le souci de ses études les ait amenés à vivre à Neuilly, rue Soyer…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/09/2017
- https://doi.org/10.3917/comm.159.0015
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