CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Il semble difficile, pour ne pas dire impossible, voire présomptueux, d’écrire des choses nouvelles sur la vie et la personnalité de Marguerite Yourcenar, tellement le sujet a été traité, souvent avec bonheur, par des biographes investigateurs, des critiques universitaires savants. Pourtant Henriette Levillain se lance courageusement dans l’aventure en promettant dès son titre une présentation de la carte d’identité d’un auteur aux identités si multiples, qu’elle a soigneusement protégées de ce qu’elle appelle elle-même :
la grossière curiosité pour l’anecdote biographique [qui] est un trait de notre époque, décuplé par les méthodes d’une presse et de media s’adressant à un public qui sait de moins en moins lire. Nous tendons tous à tenir compte non seulement de l’écrivain, qui, par définition, s’exprime dans ses livres, mais encore de l’individu, toujours forcément épars, contradictoire et changeant, caché ici et visible là, et, enfin, surtout peut-être, du personnage, cette ombre ou ce reflet que parfois l’individu lui-même […] contribue à projeter par défense ou par bravade, mais en deçà et au-delà desquels l’homme réel a vécu et est mort dans ce secret impitoyable qui est celui de toute vie.
Le livre se présente curieusement dans une structure alphabétique, entre dictionnaire classique d’auteurs célèbres, dictionnaire amoureux d’écrivain ou simple abécédaire. C’est ainsi qu’il part d’une entrée intitulée « Amie des bêtes » pour finir par « Visionnaire » en passant par des entrées attendues comme « Écologiste », « Historienne/Mémorialiste » ou « Michel » et d’autres, plus originales, comme « Le Corps » ou « Humeurs »…

Jean-Pierre Castellani
Agrégé d’espagnol, professeur des universités, vice-président de la SIEY (Société internationale d’études yourcenariennes). Il a publié : Décrypter la presse écrite espagnole, (PUF, « Major », 2000) ; Goodbye Rabelais, Figures libres & Almodóvar, Yourcenar, Umbral... (Samuel Tastet, 2006) ; Je, Marguerite Yourcenar, d’un « Je » à « L’Autre » (Samuel Tastet, 2011). Il a dirigé des ouvrages collectifs : El embrujo de Shangai : la novela de Juan Marsé y la película de Fernando Trueba (Éditions du Temps, 2003) ; Goya en Burdeos de Carlos Saura (Éditions du Temps, 2005) ; Écriture de soi et autorité (Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2016). Il a codirigé : M. Yourcenar, une écriture de la mémoire (en coll. avec Daniel Leuwers, Sud, 1990) ; M. Yourcenar et l’Art, l’Art de M. Yourcenar (en coll. avec Rémy Poignault, Tours, SIEY, 1990) ; La Langue de l’autre ou la double identité de l’écriture. Littérature et nation (en coll. avec Daniel Leuwers, n˚ 24, université de Tours, 2001) ; Une enfance corse (en coll. avec Leïla Sebbar, Bleu-autour, 2010) ; Mémoire(s) de Corse (Colonna Édition, 2012) ; Les Utopies insulaires : la Corse (Colonna Édition, 2014), Portraits de Corses, figures emblématiques de la Corse d’aujourd’hui, (avec Christine Bottero, Colonna Éditions, 2016).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2017
https://doi.org/10.3917/comm.158.0455
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