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La recherche des causes de la Première Guerre mondiale a été un temps un des sujets favoris des historiens. Il s’agissait, en effet, d’expliquer l’inexplicable, l’effondrement soudain d’une civilisation dans un conflit dont les conséquences immédiates ou lointaines ont orienté l’histoire du xxe siècle.
Les uns s’engageaient dans l’entreprise pour innocenter ou accuser, pour défendre leur propre pays ou, au contraire, avec la montée du pacifisme, pour en condamner le bellicisme. Les autres y voyaient l’occasion d’incriminer en bloc un système économique et social dont la logique intrinsèque conduisait, de manière inévitable, au désastre.
Les passions des premiers et les certitudes des seconds se sont estompées au fil des autres catastrophes qui ont marqué le siècle de fer qu’aura été le xxe siècle. Nul ne nie que la Grande Guerre n’ait été la matrice de beaucoup de ces malheurs mais on se satisfait aujourd’hui, le plus souvent, d’y voir un événement d’une telle ampleur qu’il est illusoire de le réduire à une ou même plusieurs causes. L’histoire, de son côté, s’est détournée des événements pour étudier les structures et cultive une modestie méthodologique qui la fait hésiter désormais à suivre le chemin des causalités supposées.
Or, si la fin des années 30 a vécu à l’ombre d’une guerre qui semblait poindre à l’horizon et n’a surpris personne, en revanche, la Première Guerre mondiale a éclaté non dans un ciel serein mais dans une Europe où nul ne s’attendait à un conflit à l’échelle du continent…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 13/06/2014
- https://doi.org/10.3917/comm.146.0244
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