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En quelques semaines, à vrai dire en quelques jours, du 23 juillet, date de l’ultimatum austro-hongrois à la Serbie, jusqu’au 1er août, date de la déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie, le monde a basculé dans la guerre, une guerre continentale comme l’Europe n’en avait pas connu depuis 1815. Quelques jours où tout, ou presque, se passe dans le secret des chancelleries, à coups d’entretiens et de télégrammes ; quelques jours où tout n’est qu’histoire diplomatique.
Ces journées enfiévrées, souvent ces nuits sans sommeil, où ministres et ambassadeurs se révèlent incapables d’éviter ce qu’ils ne veulent pas, ne sont compréhensibles que par rapport à l’histoire diplomatique qui a précédé et qui a dessiné la carte des intérêts, des rapports de forces et des craintes des uns et des autres. C’est cette double problématique que tente de décrire cet article : l’échec des efforts de fin juillet 1914 à la lumière des événements qui l’ont précédé.
En première lecture, les faits sont clairs. Après l’assassinat, le 28 juin, à Sarajevo, du prince-héritier par des terroristes d’origine serbe, l’Autriche-Hongrie aurait utilisé ce prétexte pour régler son compte à la Serbie devenue une menace pour sa stabilité intérieure. L’Allemagne lui aurait donné carte blanche. La Russie, ne pouvant accepter l’humiliation d’un allié slave, avait mobilisé. Dès lors, l’engrenage était irrésistible : l’Allemagne, dont la stratégie militaire reposait sur la nécessité d’écraser la France avant que la Russie n’ait eu le temps de mener à bien sa mobilisation, se trouvait contrainte d’attaquer d’abord celle-ci…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/03/2014
- https://doi.org/10.3917/comm.145.0004
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