Une quinzaine d’années après le rapport discutable de l’Inserm sur l’efficacité des psychothérapies (2004), ce livre vient enfin clarifier les enjeux méthodologiques et épistémologiques de l’évaluation de l’efficacité clinique de la psychanalyse. Cet ouvrage nuance des avis trop répandus. L’essai clinique randomisé (ecr), méthode objectivante, n’est pas le seul moyen d’évaluation de l’efficacité d’une psychothérapie. Et même par ces méthodes scientifiques, la psychanalyse s’avère significativement efficace.
L’auteur, après avoir signalé la précocité de l’évaluation de la psychanalyse émergeant en 1917, distingue plusieurs vagues d’évaluation. La deuxième est menée dans les années 1960 et répond à la critique montante, après-guerre, quant au statut de la scientificité de la psychanalyse. Ce sont des études de suivi rétrospectives avec évaluation par des pairs externes au traitement. Si ces recherches attestent d’une bonne efficacité de la psychanalyse, elles ne sont pas sans limite.
À travers la troisième génération de recherche se consolide la méthodologie. Un programme met notamment en œuvre une étude longitudinale sur trente ans portant sur des dizaines de patients, dont les suivis sont évalués selon plus de cent cinquante critères. Cette étude de grande ampleur va elle aussi déboucher sur des questions inattendues ; elle tend en effet à atténuer l’opposition entre l’interprétation analytique visant à des changements structurels et les techniques plus actives qui obtiendraient des changements plus superficiels…