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Le « Grand Remplacement » traduit avant tout une grande peur idéologisée depuis la fin du xixe siècle, la peur de la fin d’un monde. Ce monde censé être en voie de disparition est constitué d’une population de souche européenne et d’une civilisation, qu’elle soit dite française, européenne ou occidentale. L’expression désormais sloganisée de « Grand Remplacement » fonctionne comme le thème central d’un mythe répulsif ou d’une utopie négative, d’une contre-utopie ou d’une dystopie, baptisée par ses promoteurs contemporains « remplacisme », qui constitue un puissant récit mobilisateur. Ce thème se présente comme la description d’un processus en cours ou le récit de ce qui est en train d’arriver : la disparition du peuple français et de la culture française. L’objectif déclaré de ceux qui recourent à ce récit catastrophiste dans le champ politique est d’empêcher le « Grand Remplacement » de se produire, ou plus exactement de le stopper, car il aurait déjà commencé depuis près d’un demi-siècle.
Lorsqu’ils s’adressent aux Français, les militants anti-remplacistes se proposent de les dissuader de consentir à leur disparition physique et culturelle, à leur « suicide ». C’est là supposer que la mort de la France est une mort volontaire ou acceptée, impliquant une résignation. Puisqu’il s’agit d’une question de volonté et de prise de décision, les anti-remplacistes appellent les Français à prendre les mesures requises pour éviter la « mort de la France », les trois premières mesures étant l’arrêt total de l’immigration, l’expulsion des immigrés jugés indésirables (irréguliers, délinquants, islamistes, etc…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/03/2022
- https://doi.org/10.3917/cite.089.0177
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