Cités : Qui est l’association L214 Éthique et animaux ?Brigitte Gothière : C’est une association à but non lucratif fondée il y a une dizaine d’années maintenant dont je suis co-fondatrice avec Sébastien Arsac et d’autres. Initialement, je suis une ancienne professeur d’électricité. La question animale m’a fait dévier de mon parcours bien tracé : j’ai considéré que c’était une question majeure à laquelle il fallait consacrer du temps et de l’énergie. On élève, on tue, et on pêche des êtres doués de sensibilité sans être en état de nécessité vitale. Ça représente aujourd’hui plus de 70 milliards d’animaux terrestres, et plus de 1 000 milliards d’animaux aquatiques, qui sont ainsi exploités partout dans le monde, juste pour la consommation alimentaire chaque année. Sous cet angle, ça devient une question de société, pas juste une question de choix individuel. Pour faire émerger cette question de société, il nous fallait l’amener dans le débat public. Chez L214, on ne croit pas tellement au grand soir, à la révolution qui va pouvoir se faire en un tour de main. Alors, nous essayons d’avancer pas à pas : chaque pas arrive à faire reculer les cruautés qu’on inflige aux animaux et le nombre d’animaux exploités. D’où notre positionnement clairement abolitionniste. Notre travail consiste notamment à faire supprimer les pires formes d’élevage, de transport ou d’abattage, mais peut aussi porter sur le développement du véganisme par exemple. L214 tire son nom de l’article L214-1 du Code rural de 1976. Il reconnaît pour la première fois les animaux comme des êtres sensibles devant être placés dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de leur espèce…