CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Le 27 octobre 2013, à Bois-d’Arcy (Yvelines), une marche blanche a eu lieu en mémoire d’une jeune femme assassinée. Le 30 novembre, 700 personnes ont participé à une marche blanche dans la petite ville de Livron, dans la Drôme, pour apporter leur soutien à la famille de deux enfants tués par leur père. Quelques jours plus tard, plus de 10 000 personnes étaient présentes lors de la marche silencieuse qui se déroula à Échirolles (dans la banlieue de Grenoble), en mémoire de Sofiane et de Kevin, deux jeunes gens lynchés par des membres d’une bande voisine. À Millau (Aveyron), le 7 décembre, près de 3000 personnes, soit le septième de la population totale de la ville, ont rendu hommage à une jeune fille de 14 ans poignardée par un forcené. Le 13 décembre, 2000 personnes (un habitant sur 6) se sont rassemblées dans la petite ville de Woippy (Moselle) pour rendre un dernier hommage à un directeur d’école sauvagement assassiné.

2Il ne s’agit là que de quelques exemples, presque pris au hasard, de ce qui constitue désormais un véritable fait de société. Chaque week-end, plusieurs marches blanches ont lieu en France. Depuis l’affaire Dutroux [1], l’expression est utilisée pour désigner une marche organisée autour de la mort d’une victime de fait divers, principalement lorsque celle-ci est un enfant, un adolescent, ou une femme, lorsqu’elle a succombé à une action des forces de l’ordre ou encore lorsque les circonstances de sa disparition n’ont pas encore été élucidées.

3Des marches blanches sont également organisées pour rendre hommage à des adultes assassinés, à des victimes d’erreurs médicales, d’accidents de la route, de règlements de comptes, ou de tentatives de cambriolages. En 2010, une marche a même eu lieu dans le département de l’Aisne pour les animaux maltraités.

4C’est à la couleur des vêtements dont s’étaient revêtus les participants au mouvement de protestation populaire [2] Marche Blanche, né en Belgique à la suite de l’affaire Dutroux et de l’arrestation de plusieurs pédophiles, que les marches blanches doivent leur nom. Le 20 octobre 1996, à Bruxelles, plusieurs centaines de milliers de personnes [3], mobilisées par des parents d’enfants disparus, se sont réunies en mémoire des victimes de Marc Dutroux et en signe de protestation contre l’incurie des pouvoirs publics qui pendant des années s’étaient montrés incapables d’arrêter les agissements des pédophiles. Vêtus de blanc, les « marcheurs », à qui il avait été demandé de garder le silence, de ne proférer aucun slogan, tenaient dans les mains des ballons blancs [4]. Le blanc symbolisait à la fois la neutralité, l’innocence et la paix. Les organisateurs veillèrent à ce que toute récupération politique fût empêchée.

5Ce sont les médias belges, et non les organisateurs de la manifestation eux-mêmes, qui ont forgé et diffusé l’expression de « marche blanche » (certains préférèrent parler de « marche silencieuse »), laquelle est ainsi devenue, après la marche monstre de Bruxelles, une expression générique pour désigner un certain type de manifestation publique, et du même coup un véritable fait de société.

6À côté des ballons et des fleurs (traditionnellement associées à la mort), les marches blanches exhibent des symboles d’amour et d’innocence comme des peluches, des cœurs (déclinés sous toutes les formes), et des roses blanches.

7Le caractère relativement récent de ces démonstrations publiques, joint à leur extension et à leur prolifération, doit être interrogé. Il convient, pour ce faire, de replacer le phénomène dans un contexte historique plus large que les quinze dernières années pour comprendre en quoi consiste sa nouveauté et voir ce qu’elle signifie.

8L’histoire contemporaine a connu trois types de marche collective, qui ont chacun un sens social et politique spécifique : les marches de conquête, les marches de revendication et les marches de protestation. Même si elle comporte, comme nous le verrons, une dimension protestataire et revendicative, la marche blanche n’entre dans aucune de ces trois catégories, et c’est pourquoi elle constitue un phénomène d’un type nouveau.

9Les marches de conquête sont des marches agressives, dérivées des campagnes militaires, qu’elles poursuivent par d’autres moyens. L’histoire du siècle écoulé nous en donne plusieurs exemples, la marche de Mussolini sur Rome et la Longue Marche [5] des communistes chinois étant les plus célèbres. La marche blanche est aux antipodes de la marche guerrière, elle est totalement pacifique. Elle est aux antipodes aussi de l’attroupement des lyncheurs qui réclament des têtes, et c’est souvent à peine si elle demande justice. Dans une société ravagée par la concurrence et la défiance réciproque, elle se veut l’image rassérénée d’un consensus enfin retrouvé.

10Les manifestations de rue qui protestent ou revendiquent sont généralement bruyantes, leur clameur est leur raison d’être, avec leur visibilité. Les marches blanches sont des manifestations silencieuses, comme le sont les moments de prière en commun dans les églises. À cette différence près, qui est certes considérable, que cette manifestation se déroule en dehors de tout cadre institutionnel, partisan, syndical ou religieux. Même si elle véhicule des traces de religiosité, la marche blanche n’est pas de nature religieuse, l’espace social où elle s’inscrit est bien celui de la sécularisation. Le fait que les marches blanches honorent des morts ou des disparus ne saurait les identifier pour autant à des processions funéraires. Le corps des victimes n’y est jamais présent - sinon symboliquement par des objets ou des photographies. Les marches blanches représentent un moment de pause : c’est le cas surtout des marches blanches organisées pour soutenir un commerçant inculpé pour avoir tué un cambrioleur ; alors leurs confrères baissent leurs rideaux métalliques.

11La couleur blanche de la marche belge de 1996 traduisait la volonté de neutralité politique et le refus de récupération politique affichés par ses organisateurs. La marche blanche est une marche sans slogans ni pancartes [6], elle diffuse des signes muets, dont la charge affective de ce fait n’est que plus forte. L’image tient lieu de discours car il ne s’agit pas de revendiquer, du moins pas directement, mais d’exprimer son émotion : d’où l’effigie des petites victimes (lorsqu’il s’agit d’enfants assassinés) sur les tee-shirts des manifestants. Pour les parents qui participent, en tête du cortège, aux marches organisées en mémoire de leurs enfants assassinés, c’est un véritable chemin de croix, qui intensifie l’émotion collective [7].

12La mixité sociale est une caractéristique des marches blanches, même si les participants appartiennent majoritairement aux classes populaires. Alors que les manifestations de protestation et de revendication mettent en scène le plus souvent des groupes homogènes, donc spécifiques (les électeurs de gauche ou de droite, les ouvriers, les enseignants, les homosexuels…), les marches blanches mêlent les sexes, les âges et les professions, et on y participe volontiers en famille lorsque c’est la mémoire d’enfants assassinés qui est honorée.

13Les causes du phénomène et de sa montée en puissance dans l’espace public sont forcément multiples et d’ordre différent. Les grands moyens d’information constituent, sinon la cause première, du moins la principale cause occasionnelle. Ce sont en effet les médias, et plus particulièrement les télévisions en continu qui préparent et cultivent à grande échelle le terrain émotionnel d’où vont sortir les marches blanches. À ce facteur de départ, s’ajoute la cause occasionnelle de ce qu’il est désormais convenu d’appeler les « réseaux sociaux [8] », lesquels ont la capacité d’agréger une multitude d’émotions individuelles en mobilisation collective.

14Mais pour qu’une mobilisation collective ait lieu, il faut qu’elle parvienne à enclencher des mécanismes (inconscients) d’identification et de projection sans lesquels l’affectivité reste sans objet. Très souvent, les organisateurs de marche blanche n’ont qu’un rapport très éloigné, symbolique et imaginaire, avec les victimes auxquelles ils rendront hommage en compagnie de milliers de leurs concitoyens. Ainsi l’initiatrice de la marche blanche qui a eu lieu à Saint-Mandé (Val-de-Marne) le 15 décembre 2013, ne connaissait pas personnellement la fillette de 15 mois abandonnée par sa mère sur la plage de Berck à la marée montante, mais cette mère et cette enfant habitaient Saint-Mandé, et elle les avait croisées. Ce sont sans doute les mécanismes de l’identification et de la projection qui sont les causes psychiques (inconscientes) de la mobilisation d’une foule d’anonymes pour une marche blanche. La puissance d’une émotion ressentie à la nouvelle d’un fait divers provient en effet moins de son désastre objectif que de sa résonance subjective. Si, sur les quelques centaines d’homicides perpétrés en France chaque année, seuls une dizaine secoueront émotionnellement un large public, c’est parce que la grande majorité de ces crimes (les règlements de comptes entre trafiquants de drogue, par exemple) rend pratiquement impossibles les processus d’identification et de projection.

15Les marches blanches témoignent de l’importance acquise, dans l’imaginaire collectif, depuis deux ou trois décennies, par la figure de la victime. C’est cette figure qui fédère, par-delà leurs différentes modalités, les marches blanches faites en hommage d’enfants assassinés et celles faites en soutien de commerçants homicides, car dans ces affaires, ce sont eux qui sont perçus comme les premières victimes, et non les cambrioleurs tués. Et s’il arrive qu’inconsciemment certains participants à ces manifestations s’identifient davantage à la mère qui a tué son enfant qu’à celui-ci, c’est parce que cette femme peut apparaître, elle aussi, comme une victime : faut-il qu’une femme en soit arrivée à un profond degré de désespoir pour qu’elle aille jusqu’à cette extrémité ! La condition nécessaire pour l’enclenchement d’une marche blanche est l’existence d’une victime manifeste. Si les milliers de naufragés de Lampedusa ne suscitent pas de marche blanche et n’en susciteront probablement jamais, ce n’est pas d’abord parce que personne ne les connaît, mais surtout parce qu’ils n’apparaissent pas comme des victimes. Une autre condition est nécessaire : il faut des assassins (qu’ils soient réels, présumés ou simplement potentiels [9]) pour qu’une marche blanche ait lieu. La marche blanche est une manifestation publique d’empathie grâce à laquelle des gens qui se sentent victimes d’injustices et d’humiliations dans leur vie privée et professionnelle extériorisent sans le savoir leur mal-être en s’identifiant, elles qui sont des victimes sans assassin, à des victimes assassinées.

16Paradoxalement, les marches blanches signalent une persistance de l’émotion vécue en commun au moment même de l’histoire de la culture où, la montée de l’individualisme et le déclin des grandes institutions aidant, les occasions de recueillement collectif se font de plus en plus rares. Désormais, en effet, les cérémonies funéraires escamotent la mort et le deuil. Les inhumations ont lieu « dans la plus stricte intimité » et les crémations, qui les remplacent peu à peu, ont pour effet de subtiliser la mort. Étonnante société que celle où la mort d’inconnus bouleverse davantage que celle des proches ! Mais on peut aussi voir là comme un retour du refoulé. Sans rituel, en effet, la mort redouble d’horreur. Une émotion longtemps comprimée se déchargerait ainsi collectivement à l’occasion d’un fait divers.

17Apparemment, les marches blanches sont de purs événements émotionnels, sans revendications politiques [10]. De fait, les banderoles et les slogans y sont rares, sinon absents. Mais cet apolitisme n’est que de surface. Car derrière la démonstration de soutien, ou à côté d’elle, les marches blanches véhiculent, au moins implicitement, cette forme de colère rentrée ou de ressentiment, que l’on appelle depuis quelques années du terme vague et galvaudé d’« indignation [11] ». La pensée magique du « plus jamais ça ! » circule comme un message récurrent dans les marches blanches, qui sont aussi une espèce de rite de conjuration. Le blanc est une couleur édénique qui signale le fantasme d’un monde sans mal ni violence.

18L’indignation feutrée des marches blanches est sociale, et elle s’adresse à deux collectifs différents. Elle s’en prend d’abord implicitement à une société d’individus froids, narcissiques et repliés sur eux-mêmes : notre société. Les marches blanches, qui réunissent les habitants d’un quartier ou d’une petite ville (il n’y a jamais eu de marche blanche importante à Paris [12]), véhiculent les valeurs chaudes de l’entre-soi. Lorsqu’une affaire criminelle locale est répercutée par les médias nationaux et abondamment entretenue par les médias régionaux, c’est toute une ville qui se trouve en état de choc. Seulement, qu’une société ne se retrouve plus qu’à l’occasion d’un assassinat, dans la tristesse et la douleur, ne manque pas de faire symptôme.

19Les marches blanches représentent par ailleurs, et de façon tout à fait consciente cette fois, l’indignation de la société civile face à des drames révélateurs de l’impuissance supposée des pouvoirs publics. Certes, il arrive que des responsables politiques (maires, ministres) participent à des marches blanches, comme cela a été le cas en novembre 2011, au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) [13], mais c’est par calcul politique, pour apaiser les esprits et court-circuiter les critiques, justement. Lors des marches blanches, ce sont les pouvoirs publics, les grands corps de l’État (le gouvernement, la police, la justice…) qui sont au banc des accusés et la population qui défile en victime. L’absence de formulation politique rationnelle fait de ces manifestations une expression du populisme, lequel est caractérisé par son émotivisme réactif [14]. Le soupçon de connivence entre les responsables politiques, la police, la justice et les médias est un élément central du populisme contemporain [15]. Les participants aux marches blanches sont supposés savoir car les rumeurs et les apparences ont été comprises comme des faits avérés [16]. Alors que l’enquête a à peine commencé, pleine d’embûches et d’obscurités, comme il arrive presque toujours dans les affaires de ce genre, l’émotion s’est déjà investie sur des victimes certaines et des coupables présumés. Les lenteurs et les palinodies de l’enquête et de l’instruction, elles aussi inévitables, alimenteront le complotisme et conforteront rétroactivement la paranoïa de la vérité cachée [17]. Une émotion, en effet, est irréfutable, et comme elle exerce un chantage à l’inhumain (comment rester neutre ? ne pas compatir ?), elle agit objectivement comme un principe de terreur.

20On voit, à l’occasion des faits divers qui ont eu le plus de résonance sociale, et des manifestations auxquelles ils donnent lieu, à quel point la relation qu’une fraction importante de la population entretient aujourd’hui avec les médias peut être malsaine car faite d’un mélange de naïveté (les rumeurs et les hypothèses les plus hasardeuses sont volontiers prises pour des faits objectifs), de défiance radicale (les sondages montrent qu’une bonne partie des citoyens ne fait absolument pas confiance aux grands moyens d’information), et de paranoïa (il y a des « vérités » qui sont cachées).

21Tout se passe comme si le silence des marches blanches était une protestation muette contre une loi du silence et un laxisme généralisés. En Suisse, une association, née à la suite d’affaires de pédophilie, réclame un renforcement des dispositifs chargés de lutter contre la pédocriminalité et reprend les revendications habituelles aux partis populistes [18].

22Apparemment, les marches blanches sont consensuelles car elles se présentent comme apolitiques et reposent sur l’affect. Rien de tel que l’émotion, en effet, pour transcender les clivages politiques, éthiques et confessionnels. Mais là encore il ne s’agit que d’un élément de surface. Les marches blanches ont presque toujours lieu dans des petites villes, avons-nous dit, et lorsqu’elles se déroulent dans des villes plus grandes, c’est un quartier particulier, et lui seul, qui est concerné. Mais, significativement, ces marches sont blanches aussi du point de vue ethnique. Même lorsque les immigrés et descendants d’immigrés de couleur ne sont pas impliqués dans ces drames qui suscitent autant d’émotion, ils sont presque totalement absents des manifestations faites en hommage à des enfants blancs. Dans la foule de 3000 à 4000 personnes, qui a marché dans les rues de Marignane, en août 2013, pour rendre hommage à un homme de 61 ans tué pour avoir voulu s’opposer à deux malfrats venus cambrioler un bureau de tabac, il n’y avait que des Blancs, alors que la population de la ville comprend une forte proportion de personnes d’origine étrangère. Sur un immense drap blanc, en tête du cortège, avaient été écrits en grosses lettres ces mots : « Merci pour tes valeurs ». En revanche, lorsqu’une marche blanche a lieu en l’honneur d’un délinquant tué par un commerçant ou par les forces de l’ordre, ou encore mort pour avoir voulu échapper à celles-ci, alors les participants sont presque toujours d’origine sahélienne ou maghrébine. Le caractère racialiste des marches blanches, observable depuis le début, est un signe très inquiétant des tensions qui travaillent notre société.

23Il a souvent été dit que le vote populiste (sans oublier l’abstention populiste) est le fait de gens qui se sentent seuls et abandonnés par les pouvoirs publics, et qui ne reconnaissent plus leur monde dans leur société. Les marches blanches sont une manifestation populiste de rue, et c’est pourquoi, derrière les figures mythiques de la victime et de l’assassin, qui semblent ne renvoyer qu’à une scène imaginaire, nous avons bien affaire ici à un fait politique et social, symptomatique des malaises et du mal-être de notre société.

Notes

  • [1]
    Marc Dutroux a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1996, en Belgique, après avoir été reconnu coupable d’enlèvements, de séquestrations, de viols et d’assassinats sur la personne de plusieurs enfants.
  • [2]
    Certains observateurs préfèrent parler de rassemblement citoyen pour minimiser voire annuler la dimension protestataire de cette manifestation.
  • [3]
    Les estimations vont de 385 000 à 650 000. Lancée par six familles de victimes, la marche du 20 octobre 1996 représenta le plus grand rassemblement de rue en Belgique depuis la Seconde Guerre mondiale (voir Laurence Boussaguet, La Marche blanche : des parents faces à l’État belge, Paris, L’Harmattan, 2004).
  • [4]
    Lâché, le ballon blanc peut être interprété comme symbolisant l’âme de la victime montant au ciel, mais il est probable que pour la plupart des participants, ce sens n’est pas conscient.
  • [5]
    Certes, la Longue Marche a d’abord été un mouvement de repli, mais sa finalité politique, dès le départ, a bien été la conquête du pouvoir.
  • [6]
    À Bellegarde (Gard), en novembre 2011, la marche blanche en hommage à Océane (une fillette de 8 ans, violée et assassinée) était précédée d’un grand drap blanc rectangulaire tenu par cinq ou six personnes (en tenue blanche) et sur lequel étaient écrites les trois lettres RIP (« Resquiescat in pace », « Repose en paix ») encadrées par un cœur et des ailes d’ange.
  • [7]
    C’est pourquoi un certain nombre de parents des victimes refusent de participer à ces manifestations. Beaucoup parmi eux s’abstiennent aussi par crainte des débordements ou de la récupération politique. Il faut préciser enfin que la majorité des enfants assassinés le sont par leurs propres parents.
  • [8]
    On voit ce que peut avoir d’abusif la dénomination de « réseau social » pour désigner un moyen de communication de bouche à oreille par voie informatique. Un réseau social devrait avoir une certaine consistance politique et culturelle, et une certaine permanence dans le temps, ce que n’ont ni Twitter ni Facebook.
  • [9]
    Tels apparaissent les cambrioleurs armés, même d’une arme factice.
  • [10]
    Ce n’est pas toujours le cas, loin s’en faut. Comme nous allons le voir, nombre d’organisateurs de ces marches ne cachent pas le caractère politique de celles-ci.
  • [11]
    Des sondages, réalisés en 1997 en Belgique, quelques mois après la grande marche blanche, ont montré qu’une infime minorité de la population belge faisait confiance aux institutions et aux médias (lesquels, par représailles, ont dénigré le mouvement, et minoré son importance).
  • [12]
    En février 2013, une marche blanche a été organisée à Paris en mémoire de deux policiers tués par un chauffard, mais ce sont des membres du personnel de police qui ont organisé cette manifestation, et la plupart des participants faisaient partie de ce personnel.
  • [13]
    Marche blanche organisée à la mémoire d’Agnès, une jeune fille assassinée par un élève de son lycée. Les parents de la victime n’y ont pas participé.
  • [14]
    Voir Dominique Reynié, Populismes : la pente fatale, Paris, Plon, 2011.
  • [15]
    Sur la pertinence de ce concept de populisme, voir Christian Godin « Qu’est-ce que le populisme ? », in Cités numéro 49, Paris, Puf, 2012, pp. 11-25.
  • [16]
    On a pu voir, à Clermont-Ferrand, en 2012, la tristesse et la compassion se métamorphoser en colère lorsque fut révélée la culpabilité des parents de la petite Fiona, qui avait disparu, en 2012, et pour qui une marche blanche réunissant plusieurs milliers de participants avait été organisée.
  • [17]
    Pour les jeunes solidaires de banlieue, il est impossible qu’un de leurs copains soit mort par accident en tentant d’échapper à la police. Il a forcément été tué. Les « versions de la police » sont a priori tenues pour fausses.
  • [18]
    Augmentation des moyens financiers et du nombre d’agents pour lutter contre cette forme de criminalité, imprescriptibilité des crimes pédophiles, obligation pour les institutions travaillant dans le milieu de l’enfance d’exiger des travailleurs sociaux la délivrance d’un extrait du casier judiciaire, aggravation des peines pour les auteurs d’actes pédophiles.
Christian Godin
Maître de conférences habilité à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Ses publications, qui comportent une trentaine de titres, se répartissent en quatre catégories : les ouvrages académiques, les ouvrages propédeutiques, les essais et les ouvrages de vulgarisation.
La Totalité est une sorte d’encyclopédie philosophique organisée autour de l’idée de totalité (Seyssel, Champ Vallon 1997-2003). Il aussi publié des ouvrages sur la nature, la justice, la guerre, le racisme, ainsi qu’un Dictionnaire de philosophie, (Paris, Fayard/Éditions du temps, 2004).
Parmi les essais, Faut-il réhabiliter l’utopie ?, Négationnisme et totalitarisme (Nantes, Éditions Pleins Feux, 2000), Au bazar du vivant - entretien avec Jacques Testart (Paris, Seuil, 2001), La Fin de l’humanité (Seyssel, Champ Vallon, 2003), Le Triomphe de la volonté (Seyssel, Champ Vallon, 2007), L’Homme, le Bien le Mal (entretien avec Axel Kahn, Stock, 2008).
Christian Godin est également l’auteur de La Philosophie pour les Nuls (Paris, First, 2007), plusieurs fois réédité.
Mis en ligne sur Cairn.info le 19/09/2014
https://doi.org/10.3917/cite.059.0169
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