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La pandémie qui se poursuit en 2021 avec toutes sortes de variants à la vitesse de contamination fulgurante met à rude épreuve les gouvernements optant pour des gestions aussi diverses que toujours contestées. Le virus fait faillir la fonction thérapeutique imaginaire qui est un attribut de l’État, quelle que soit sa forme, autoritaire ou démocratique, répressive ou laxiste, en appelant à la science ou à des divinités et esprits de toutes sortes. L’État est en effet supposé prendre soin de « son peuple », le soigner dans des périodes de menace et la santé est le premier champ où on escompte son efficacité. Celle-ci est attendue au nom de la responsabilité du pouvoir politique de protéger la population des épidémies. Ainsi au royaume d’Abomey, le roi était mis à mort lorsque se déclenchait une épidémie qui signalait une faute, un défaut de puissance contre la maladie. Aujourd’hui on parlerait d’incompétence technique, mais le pouvoir demeure chargé de sauvegarder ses sujets et la société contre les ravages de la maladie ; la mort est un signe de l’impuissance du pouvoir et d’effondrement de la légitimité de sa fonction. Tout pouvoir doit vaincre la maladie sinon il est perdu, disqualifié.
Face aux contraintes mises en place par les États, des dissensions apparaissent. Le confinement semble avoir fait l’objet d’un relatif consentement de la part de la majorité des gens. Les autres ont subi ou triché. Mais la vaccination à grande échelle déclenche des mouvements de refus individuels nombreux ainsi que de vastes protestations collectives qui manifestent l’existence d’une opposition et d’un rejet d’une partie non négligeable de la population…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/01/2022
- https://doi.org/10.3917/chime.099.0239
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