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Annie Benveniste : Peux-tu nous dire comment tu as vécu le fait de devenir française ?Wenjing Guo : Ce n’est pas une décision simple, elle a nécessité un travail interne. Ma première demande était très pragmatique. Pour obtenir un contrat doctoral de trois ans, j’avais besoin de solliciter une permission de séjour de plus d’un an. Claude Guéant était au ministère de l’Intérieur ; j’ai alors rencontré des difficultés pour renouveler mon titre de séjour « étudiant » qui n’était délivré que pour une durée d’un an. Je devais retourner en Chine pour faire les enquêtes de terrain dans le cadre de ma thèse. Mais le renouvellement du titre de séjour peut durer longtemps entre la prise de rendez-vous en ligne six mois à l’avance, le dépôt du dossier, l’arrivée du récépissé qui lui n’est souvent délivré que pour trois mois. J’étais partie jusqu’ici pour un séjour de six mois chaque année pendant trois ans. Deux fois, je suis partie sans mon nouveau titre de séjour d’étudiante d’une durée d’un an, avec le seul récépissé valable trois mois, lequel a expiré avant mon retour en France. Il me fallait demander un visa de retour auprès de l’ambassade de France en Chine. Toutes ces complications m’ont poussée à me renseigner sur les diverses possibilités de séjour plus stables : obtenir une carte de résident de dix ans (nécessitant cinq ans de séjour avec un titre de séjour autre qu’étudiant) ou faire une demande de naturalisation. À ce moment-là, je n’avais pas prévu que la Chine n’acceptait pas la double nationalité…
Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/05/2020
- https://doi.org/10.3917/chime.096.0063
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