CAIRN.INFO : Matières à réflexion

INTRODUCTION

1 Ces dernières années, la mondialisation de l’obésité devient un phénomène de société et non d’individus, cinq cent millions de personnes dans le monde sont touchées par ce fléau. La difficulté à éradiquer cette maladie est relative à son origine multifactorielle (biologique, psychologique, culturelle, sociologique, etc.) et se traduit en particulier par le constat que 60 à 75% des personnes qui font des régimes reprennent le poids perdu (A. Ostermann, 1997 ; G. Apfeldorfer 2002). Les recherches contemporaines indiquent que nous n’avons toujours pas trouvé de « solution miracle » pour soigner ce problème pondéral. Ainsi, pour lutter contre ce fléau, notre gouvernement propose tout un éventail de prise en charge, comme des centres telle que notre M.E.C.S. S [1] dont la mission est d’accueillir et de traiter des adolescents obèses durant une année scolaire, afin de les accompagner dans un processus d’amaigrissement à partir d’une prise en charge multidisciplinaire (Diététique, sportive, éducative et psychologique). Séparés de leur famille, ces adolescents vont bénéficier d’un traitement spécifique dont la méthodologie repose sur une approche « bio-psycho-sensorielle » qui vise l’autonomie du patient par un apprentissage de l’écoute de ses sensations corporelles internes. Notre prise en charge de l’obésité se dissocie du modèle classique diététique, basé sur les régimes hypocaloriques ou l’équilibre alimentaire. Toutefois, nous savons que l’une des grandes difficultés liées à cette pathologie est le manque de stabilité des résultats sur le long terme de nombreux adolescents reprennent les kilos en rentrant chez eux. Ces constats renvoient à ceux décelés également dans notre pratique professionnelle en tant que psychologue clinicienne au sein de cette MECSS. Nous avons constaté, que seule une prise en charge axée sur l’adolescent en dehors du groupe primaire d’appartenance ne suffit pas. Nous en sommes venus à penser qu’une approche thérapeutique de la famille semble complémentaire.

2 Dès lors, comment comprendre ces rechutes, si nous ne faisons pas l’hypothèse d’une résistance plus ou moins consciente du milieu familial. La famille peut présenter face à tout changement de ses habitudes et en particulier l’oralité, des angoisses et des résistances. En effet, n’oublions pas que le lien oral est très primaire dans la constitution des relations entre les individus. Il est originaire aux soubassements des processus d’attachement eux-mêmes. Afin d’expliquer ce phénomène de reprise de poids, nous allons à travers cet écrit définir le rôle et la fonction psychique du symptôme obésité dans le corps familial, en orientant notre réflexion vers une problématique psychosomatique autour de la transmission inter et transgénérationnelle [2].

1. ÉTAT DE L’ART

3 À l’heure actuelle, la plupart des recherches sur l’obésité et la famille relèvent surtout d’une perspective théorique systémique. Nous dénombrons peu d’études axées sur une approche psychanalytique. Bruch dans les années 1940 (dans son livre « Eating Disorders », 1973), accorde déjà de l’importance au système familial. Selon l’auteur, il est inadéquat de voir l’obésité comme une pathologie individuelle.

4 D’une part dans le registre systémique, où, quelques décennies plus tard, plusieurs études ont conclu que les caractéristiques de certaines familles d’enfants obèses correspondent au modèle de la famille psychosomatique (JE. Harkaway, 1986 ; A. Hertzler, 1981). Différentes recherches (S. Beck, 1985, HT. Banis, 1988, I. Lissau, 1994) soulignent que les familles d’obèses comparées aux familles sans obésité sont caractérisées par un nombre plus important de conflits. En 1986, une autre investigation (JE. Harkaway) met en évidence que les frontières au sein de la famille avec obésité ont tendance à être diffuses [3], tandis que les frontières entre la famille et le monde ont tendance à être rigides [4]. De plus, les familles avec un enfant obèse ont davantage de difficultés à exprimer leurs émotions et à s’adapter aux changements associés à l’adolescence. Enfin, en 1990, une étude (LH. Epstein) conclut que le traitement de l’obésité infantile basé sur la famille serait plus efficace qu’un traitement individuel. En 1997, une recherche (M. Friedman) signifie que la crise de boulimie et le grignotage sont liés à une indifférenciation générationnelle. L’ensemble de ces études systémiques montre l’importance de la prise en compte du contexte familial pour le traitement de l’obésité.

5 D’autre part dans une approche psychanalytique, Rubin (1997), évoque la transmission trans-générationnelle comme pouvant être, dans certains cas, à l’origine de l’obésité : le sujet a un sentiment inconscient de culpabilité lié souvent à un décès, dont le deuil a été impossible. Ces obèses ont le fantasme inconscient d’abriter un autre être dans leur corps, ce qui fait qu’ils mangent pour deux. Nous faisons référence aux fantômes incorporés et au trans-générationnel (N. Abraham et M. Torok, 1978). En 2009, l’étude dirigée par Féres-Carneiro et Cintra de Almeida-Prado a permis de définir l’obésité morbide comme une pathologie du narcissisme liée à des troubles de la contenance psychique. Les auteurs prennent appui sur la théorie de Decherf (2003) [5] et s’inspirent de la fonction oméga « responsable » de certains traits psychosomatiques chez le sujet atteint d’obésité morbide.

6 À partir de ces différentes approches de la théorie psychanalytique, nous pensons l’obésité en lien avec l’organisation de la famille, soit comme une défaillance de l’accordage bébé environnement lors de la période orale, ou comme une incorporation trans-générationnelle. Il nous paraît donc intéressant de mettre en perspective cette pathologie avec l’organisation familiale chez l’adolescent obèse à l’aide d’un cas clinique [6] et de certains éléments décelés à travers différents tests [7]. Ainsi, les épreuves projectives individuelles et groupales, du test de l’arbre, du Rorschach, du test de l’arbre généalogique [8] et du « dessin de la maison de rêve » [9], permettent aussi d’appréhender une image du corps individuelle et familiale sous ses différentes formes. Nous repérons, de ce fait, la construction de l’appareil psychique familial et individuel, ce qui nous permet de mieux comprendre la transmission du symptôme obésité dans « le corps familial ».

2. VIGNETTE CLINIQUE

7 Les deux rencontres familiales ainsi que les tests groupaux et individuels, ont pu aider à avoir une représentation du fonctionnement de la famille d’Apolline. Lors de la première rencontre de la famille, seule la mère et la fille sont présentes. Pour la seconde, le fils aîné sera là. Pourtant, la fratrie compte cinq frères et une sœur et une demi-sœur aînée. Le couple parental est toujours uni.

8 Globalement, l’histoire familiale est marquée par la pathologie obésité de leur fille : Apolline et par l’événement marquant de la famille, à savoir l’incendie de leur maison. Et, suite à cet incendie, toute la famille s’est mise à grossir et notamment l’adolescente.

2.1 Apolline

9 Apolline est une adolescente de 14 ans [10]. Elle est la troisième d’une fratrie de six enfants. La jeune fille est la seule pour qui les parents n’ont pas pu se mettre d’accord sur son prénom. Une tierce personne le proposera. Notons qu’elle porte en deuxième prénom celui de sa tante maternelle décédée en couche, avant sa naissance.

10 Nous l’avons rencontrée régulièrement, dans le cadre de sa prise en charge psychologique. L’entrée en relation avec elle est difficile. C’est une jeune fille inhibée. Elle instaure une distance relationnelle par la mise en place de nombreux silences et en répondant aux questions de manière très lapidaire. Elle est fuyante et ne montre rien. Cette distanciation nous empêche d’accéder à son monde interne, comme de pouvoir travailler avec elle son histoire et ses différentes problématiques. Son fonctionnement opératoire se manifeste aussi par une difficulté à exprimer ses émotions (P. Marty, 1963). Faute d’avoir des mots pour dire ses émotions, elle a recours à des comportements visant le corps comme l’hyperphagie. Apolline présente également une pauvreté de la rêverie, une absence de liberté fantasmatique, une pensée focalisée sur la matérialité des événements ainsi qu’une incapacité projective.

11 Au niveau de notre contre transfert, son attitude sera vécue comme agressive, ce qui déclenchera chez nous une forme de rejet, d’agacement vis à vis d’elle, suivi d’un sentiment d’impuissance. Par ailleurs, ce contre transfert négatif est partagé par les différents membres de l’équipe. Elle a également vécu le rejet durant sa scolarité, tant au primaire qu’au collège. Apolline a toujours souffert d’un sentiment de marginalisation et du regard des autres. Durant son séjour, elle vivra des moments de mal être, de tristesse sans qu’elle puisse les comprendre.

12 Elle a pris du poids progressivement au cours de son enfance, ce qui nous amène à faire l’hypothèse d’une obésité de type développementale selon la théorie de Bruch (1973) [11]. Elle est aussi la seule à être en obésité dans sa famille. Toutefois, elle a doublé son poids suite à l’incendie de sa maison il y a un an et demi, événement marquant également la prise de poids de toute sa famille.

13 Depuis qu’elle est au centre, elle dit s’entendre mieux avec sa fratrie. Toutefois, les relations avec ses parents et notamment sa mère restent compliquées. Son départ en internat est vécu par la mère avec inquiétude, cette dernière craignant que sa fille ne lui échappe. Elle trouve qu’Apolline a beaucoup changé depuis son arrivée dans l’institution mais « c’est pas la catastrophe » dit-elle. De même, du côté paternel, le lien semble attaqué par le sentiment de dépossession qu’exprime le père. Ce n’est plus « son Apolline ».

14 Depuis le début de sa prise en charge, le changement corporel opère. L’adolescente a perdu un peu de poids mais elle ne ressent pas cette perte. Cependant, quand elle est chez elle, c’est sa mère qui gère ce que mangent les enfants aux repas. C’est elle qui juge de leurs sensations internes de faim et de satiété pour leur servir la nourriture qu’elle a elle-même préparée. La mère n’écoute pas Apolline, lorsque cette dernière veut limiter sa quantité de nourriture. Elle étend cette stratégie à toute la famille en les servant elle-même, entretenant ainsi l’hyperphagie familiale [12].

15 L’analyse des tests du dessin de l’arbre de Stora, où Apolline fait des feuillages et un tronc disproportionnés et du Rorschach montre que son enveloppe psychique est altérée. Elle possède un Moi-peau mal délimité, fragile et déformable. Son image du corps informe fait de son Moi, un « Moi- peau » que nous avons qualifié de « nébuleux » [13].

2.2 Histoire familiale

16 Lors des rencontres de la famille, nous éprouvons une grande lourdeur et une difficulté à penser les choses sur le moment. Nous observons, dès le début une mère torturée, ayant un grand besoin de parler d’elle, de sa famille, de son couple, sur un fond d’histoire personnelle complexe et douloureuse. Elle prend toute la place, et annihile complètement la dimension familiale de ces entretiens, même s’il est vrai qu’ils ne sont que deux ou trois membres présents.

La rencontre parentale

17 À l’origine du couple, existe une période de trouble. Madame s’est séparée une première fois de son mari, pour vivre avec un autre homme dont elle a eu une fille. Puis elle est revenue vers son mari après cette aventure. Répétant ainsi le mythe familial des femmes dans leur vie affective [14].

L’éducation des enfants

18 Durant leur petite enfance et les étapes qu’ils ont dû traverser pour grandir, selon la mère, tout s’est réalisé sans difficulté pour les six. Elle les assimile les uns aux autres, sans différenciation. Concernant l’alimentation, elle raconte que son ressenti en tant que mère a primé sur les conseils des pédiatres. Être « maman c’est [mon] truc ! » dit-elle. Elle relate le corps à corps sans limite des premiers temps de la vie de ses enfants où elle les nourrissait à la demande, tant qu’ils le souhaitaient et sans chercher à comprendre. Ils ont tous été très tôt à table, pour manger comme tous les autres, et rentrer dans cette logique de non différenciation autour de la nourriture. Elle dit les avoir mis sur le pot dès qu’ils se tenaient bien assis : à « trois mois ». Tout ce qui touche à l’éducation de ses enfants lui est conflictuelle avec les autres (y compris sa propre famille et celle de son mari), car la remise en cause de sa toute-puissance maternelle lui est insupportable.

Dépression maternelle et absence du père

19 Elle a eu une enfance qu’elle qualifie de « pas facile » et ne veut pas la raconter à ses enfants [15]. À douze ans il y a eu une révélation sur sa filiation « par une tierce personne », l’homme qui l’élève depuis toute petite n’est pas son père géniteur. Cet homme la battait. Elle rencontre son vrai père à l’initiative de sa mère au même âge (douze ans). Cette révélation entraîne, à l’adolescence, des relations chaotiques avec son père adoptif et un mal être.

20 Madame est dépressive et a été hospitalisée lors de son dernier épisode. Elle pense que cet épisode est lié au manque de lien avec son père géniteur. Toutefois, elle semble lutter contre sa dépression grâce à la famille qu’elle a construite et qui semble la contenir : « Cette grande famille, c’est la mienne, tout le monde est « très famille » » dit-elle.

Événement marquant

21 Après l’incendie, ils se sont installés juste en face de leur maison, qui est devenue une « carcasse » qui se dégrade de jour en jour. Ce spectacle est continuel pour la famille, ce qui entretient le traumatisme.

Rapport à la nourriture

22 Au niveau des repas une absence de différenciation est évoquée pour tous les jeunes de la fratrie, ils sont « tous pareils ». On ne fait pas non plus de différence entre les générations, enfants et parents mangent tous la même chose. La mère ne délègue pas son rôle par rapport à la nourriture. Si elle ne veut pas faire à manger, personne ne le fait à sa place et ils mangent alors les « restes ».

23 Les repas sont considérés comme très importants pour la famille, ce sont des moments de « convivialité ». À table, la famille écoute les informations, et les enfants ne sont autorisés à parler que « pour des bonnes raisons ». Chacun ayant sa fonction, la mère gère le contenu et le père la dimension formelle du contenant à travers les règles. Par exemple, il décide si les enfants peuvent se servir de l’eau ou sortir de table.

2.3 Le soi familial

Sentiment d’appartenance

24 La nourriture participe largement à ce sentiment, et aide les membres à se vivre comme une grande famille soudée et unie autour de l’alimentaire. La nourriture est un support de singularité, cette famille met en avant une culture culinaire exotique (cuisine réunionnaise) qui est rattachée à des racines paternelles.

25 Un fantasme de corps commun est présent dans la famille. Tous mangent ensemble et la même chose, et la mère gérant les quantités et les besoins de chacun. Cette fonction nourricière maternelle renvoie à un fantasme du « ventre gros », c’est-à-dire de contenir et de n’avoir pas accouché de toute sa famille. Nous pouvons comprendre qu’Apolline en serait l’aspect paradigmatique à travers son obésité. Elle est chargée de représenter l’ensemble du groupe. Au niveau intergénérationnel, la porosité des limites apparaît à travers un déni de la dette filiative par l’existence d’un fantasme d’auto engendrement. La mère se pose alors en créatrice de sa propre famille. Les membres de la fratrie restent dans la même strate générationnelle. Dans cette famille chacun trouve sa place dans un rapport hiérarchique uniquement lié aux âges. C’est une lutte contre l’individuation, chaque membre est automatiquement en lien aux autres. Nous pouvons relever la présence d’un phénomène d’empiétement où la mère vit à travers l’obésité et à la place de sa fille en envahissant son espace privé, en contrôlant ses relations aux autres et ce qu’elle doit penser et manger.

26 Un déni des cycles de la vie familiale apparaît car les adolescents sont assimilés à des petits enfants gardés par les parents. L’autonomisation n’est pas pensable.

Habitat intérieur

27 L’événement marquant de l’incendie de leur maison montre qu’il y avait un étayage sur l’habitat réel, de l’habitat psychique définit par Eiguer (ou de la projection de l’image du corps fantasmatique du groupe sur cet habitat définit par Cuynet). Il y avait un étayage trop fort sur cet habitat et l’incendie va décontenancer la famille, d’où les réactions psychosomatiques. Ils restent dans un même mouvement corporel unique qui est de grossir. Nous découvrons à travers le dessin de la maison de rêve (P. Cuynet, 2005), qui est une épreuve projective spécifique pour révéler l’image inconsciente du corps familial, « un corps commun indifférencié », un « magma incestuel ». Cela se concrétise par l’heure du coucher identique pour tous et de l’ouverture des portes de chambre. Ces éléments montrent l’impossibilité de penser une différenciation, une intimité ce qui renvoie à un déni du sexuel et d’une vie de couple, plongeant la famille dans « une scène primitive incestuelle archaïque ».

Mythologie familiale

28 À un niveau trans-générationnel, deux mythes peuvent être relevés, à des niveaux de conscience différents : le premier à un niveau conscient, soulevé par Madame, indique que les femmes de la famille font les enfants jeunes. Le second, en lien avec le premier mais à un niveau plus inconscient, révèle que les femmes de cette famille ont toutes une ou plusieurs filles aînées d’une première union. Un sentiment trans-générationnel de honte a parcouru cette famille. Quatre femmes sur trois générations sont concernées par cette répétition et Madame n’a pas pu y échapper.

3. ASPECTS DE LA TRANSMISSION TRANSGÉNÉRATIONNELLE, DU CORPS INDIVIDUEL AU CORPS FAMILIAL

29 En ce qui concerne la transmission du symptôme obésité dans le corps familial, ce cas clinique a permis de définir une double polarité qui réside dans un aspect positif lié à une structuration identitaire et défensive pour le corps familial et dans un aspect négatif lié au trans-générationnel.

3.1 Aspect positif du symptôme obésité pour le « corps familial » : Comme structuration identitaire

3.1.1 Corps individuel

30 Avant tout, il convient de rappeler que l’adolescence, selon Braconnier (De Mijolla A., 2002), est le moment de trois transformations : le désengagement des liens parentaux intériorisés au cours de l’enfance ; la découverte par la pulsion sexuelle de l’amour objectal sous le primat des zones génitales et de l’orgasmique ; l’affirmation de l’identité et de la subjectivation. Précisons que le processus de l’adolescence se caractérise par des changements corporels liés à la puberté et à ce que Gutton (1997) nomme le « pubertaire ». La transformation du corps au moment de l’adolescence occupe un rôle central. Elle déclenche un ensemble de phénomènes psychiques où il devient impossible de dissocier l’adolescence et son rapport problématique au corps, les implications psychocorporelles étant liées aux transformations pubertaires. Ces phénomènes provoquent au niveau biologique toute une activité pulsionnelle qui vient rompre l’équilibre et la mise en veille de la sexualité acquise durant la phase de latence. Physiquement et physiologiquement, le corps se transforme. L’ensemble du corps est concerné, que ce soit les organes sexuels, le système nerveux, endocrinien, le squelette, la peau (acné, pilosité…). Cette métamorphose physique impacte la scène psychique, les transformations sont diverses et touchent l’image de soi, l’identité de genre, le narcissisme, les idéaux. L’accession à la génitalité « fonctionnelle » permet au sujet de découvrir la complémentarité des corps sexués, selon Birraux (1994). Toutefois, le trouble ressenti par le Moi du sujet est généré par un développement dysharmonique entre le somatique et le psychique. Il existe souvent un décalage entre la maturité sexuelle physique et sa difficulté d’intégration psychique. Le but final de cette métamorphose est la préparation du corps à la perpétuation de l’espèce humaine.

31 Cependant, le corps des sujets obèses indiquerait un refus d’accéder au corps sexué. Plus précisément chez une adolescente comme Apolline ; face à ce corps sans forme, il est difficile de percevoir ses attributs sexuels marqueurs de féminité tels que la poitrine. Celle-ci est dissimulée sous son obésité. En effet, les propriétés sexuelles du corps féminin comme les hanches, le pubis, les seins s’effacent dans une déformation corporelle. Ce corps viendrait alors signifier un refus de « grandir » et d’accéder au corps sexué et à la génitalité qui en découle. Certaines de ces jeunes filles refuseraient ainsi leur féminité, en s’enveloppant dans leur obésité, pour rester dans un corps d’enfant ou de bébé « asexué ». Par ailleurs, les sujets obèses restent fixés à des stades prégénitaux (oral, anal et phallique) du développement psychique, en l’occurrence l’oralité. Leur sexualité est marquée par la prégénitalité et la satisfaction des pulsions partielles, de leurs zones érogènes relevant de l’auto-érotisme. Ils restent ainsi dans une forme de sécurité interne, figée sur un mode de fonctionnement qu’ils connaissent et qui leur permet de faire face à cette irruption pubertaire et de maintenir une bisexualité.

32 Nous avons constaté durant l’amaigrissement un certain nombre de phénomènes que nous avons articulés à ces théories. Au moment de la perte de poids, certains adolescents traversent des périodes où les montées d’angoisse, l’agressivité et la dépression sont présentes. Nous pouvons aussi lier ces états psychiques au processus même, de l’adolescence. Ce processus d’adolescence se caractérise plus particulièrement dans notre population d’adolescent obèse par une volonté d’amaigrissement et par la métamorphose du corps. Notons que malgré la perte de poids, ces adolescents ne ressentent pas les kilos perdus, ce qui renvoie à la problématique liée à l’image inconsciente du corps (P. Schilder, 1950 ; F. Dolto, 1984) et de la difficulté pour ces sujets d’avoir une conscience de soi, de leur corps et de leurs limites. L’accumulation des problèmes de la puberté et de l’amaigrissement accentue les troubles de l’image du corps chez les obèses. Ils vivent alors une double difficulté (métamorphose corporelle avec critères sexuels qui apparaissent et perte de poids) à comprendre et à maîtriser leur corps.

3.1.2 Corps familial

33 Le corps familial selon Cuynet (2007, p18) « n’est pas à comprendre comme la somme des corps des membres qui constituent la famille, mais la création imaginaire fédérative de configurations produites par l’interfantasmatisation groupale. Ainsi chaque individu est porteur, du corps familial dont il est issu. Selon sa problématique, cela, peut être un handicap ou une base sécurisante ». Ce corps assure ainsi le socle identitaire familiale par « la mise en corps » de sa psyché, en offrant aux différents membres un sentiment d’affiliation : « l’être-en-semble ». Précisons que le corps familial se différencie du corps dans la famille, du fait qu’il dépasse l’objet réel du soma de chaque individu. Il nous faut accepter l’idée que la notion même de corps est déjà une représentation psychique du ressenti somatique, ce dernier étant à mettre dans le registre du réel et donc de l’impensable (Cuynet, 2010).

34 À partir de ces différentes remarques au sujet du corps individuel et familial, nous nous demandons comment le corps familial de notre population d’étude va vivre ce changement psychosomatique chez leur enfant obèse devenant adolescent « en perte de poids ».

35 Benghozi (2007) caractérise le processus adolescent comme une mue de contenant individuel et familial : c’est une sorte « d’adolescence chrysalide », ce qui crée un état temporaire de vulnérabilité pour l’adolescent et le corps familial. Selon l’auteur, quand l’un des membres de la famille est touché par l’adolescence, c’est l’ensemble du groupe familial qui est concerné par le même processus. En ce qui concerne Apolline, qui avait par son obésité une fonction cohésive dans le contrat narcissique, son départ et son amaigrissement va perturber l’homéostasie groupale. Apolline, en perdant du poids, perd une partie de son identité familiale et son appartenance au groupe. Elle rompt un consensus sacrificiel implicite. Tout compte fait, sa perte de poids ne sera que de très courte durée car elle présentera rapidement une résistance à l’amaigrissement. Cette perte de poids engendre une difficulté psychologique, celle de ne plus se reconnaître dans sa propre image. Apolline vit une perte de repère identitaire lié au corps apparent, elle ne se retrouve plus dans ce corps changeant.

36 Nous constatons qu’à chaque retour en week-end, elle ne peut pas mettre en application la méthode diététique qui repose sur le principe d’autonomie corporelle car c’est la mère qui gère le contenant des repas. En effet, la nourriture représente une valeur familiale, le soi familial prend corps autour de la fonction nourricière dans le discours de la mère. Elle contribue au sentiment d’être ensemble et d’appartenir à la même famille et propose une contenance symbolique. C’est autour des représentations communes de la nourriture que cette famille se retrouve. Cet objet donne forme aux liens et tisse la trame intersubjective entre chaque membre. L’objet nourriture devient aussi objet médiateur qui permet aux membres de cette famille une identification des uns aux autres et renforce les liens du groupe en tant que tel. Apolline, par son poids, a une fonction de garantie de ces valeurs et idéaux familiaux, de la cohésion de la famille autour de la nourriture. À titre individuel, l’obésité sert d’enveloppe pour l’adolescente, mais c’est aussi un élément de repère identitaire de nature groupale pour la famille. Cette obésité lui permet d’exister et vient par sa massivité réunir plusieurs problématiques. Ce symptôme sert au fonctionnement psychique d’Apolline et à l’homéostasie familiale, ce qui nous expliquerait la finalité de sa résistance au processus d’amaigrissement.

3.2 Le symptôme obésité comme défense et contenance du groupe familial

37 Notre travail de thèse (Sanahuja, 2009) a permis de mettre en évidence que l’obésité serait liée à un défaut de constitution du contenant psychique, due à une perturbation des relations précoces vis-à-vis de l’objet. Selon nos résultats, le sujet, à travers son obésité mettrait en place une seconde peau psychique réparatrice et compensatrice pour pallier aux défaillances de la première peau psychique [16]. Le défaut de contenant individuel et familial apparaît à travers le symptôme obésité.

38 Nous supposons que la famille résiste à l’amaigrissement d’Apolline par risque de perdre leur défense et contenance. Ainsi, l’obésité de l’adolescente serait la confluence de mécanismes défensifs individuels et groupaux visant à contenir le groupe. Ce symptôme maintiendrait l’homéostasie familiale luttant contre l’effondrement narcissique dépressif de tous. Nous rappelons que suite au traumatisme de la perte de leur maison qui, par répercussion, a déclenché une perte de leur contenant psychique groupal, tous les membres de la famille ont grossi dans la même période, mais Apolline plus que les autres. Notre compréhension de cette réaction psychosomatique atteste d’un besoin compensatoire de nourriture pour réassurer les liens familiaux, dans une tentative de renforcer symboliquement une enveloppe abîmée comme le démontre Eiguer (2004) dans le concept d’habitat intérieur. Ainsi l’obésité représente un symptôme familial qui permet également de lutter contre la dépression et l’effondrement narcissique. Apolline, dans une fonction phorique, se fait porte-parole de la souffrance familiale en perte de contenant. Elle a la nécessité de grossir d’autant plus, qu’elle représente un vécu inconscient au sein de la famille, identifiable au fantasme de « gros ventre » fédérateur. Elle prend ainsi à sa charge le besoin d’être dans une représentation fédérative des fantasmes de tous les membres de sa famille, en affichant l’image du corps du groupe. La présentation du corps obèse d’Apolline serait une allégorie du corps familial qui chercherait désespérément un contenant réparateur de la maison brûlée, illustration rendue par le comportement sans limites de la mère.

39 Nous avons souligné le manque de limites maternelles face aux besoins de ses enfants et ceux d’Apolline. Dès le début de son existence, sa mère la nourrit sans limites et continue à la « gaver » au moment des repas en lui servant de la nourriture en abondance. L’image du corps nébuleuse d’Apolline est en miroir avec celle familiale. Rappelons que l’image du corps de l’enfant est individuelle mais elle se construit aussi avec une image du corps familial sur laquelle les membres de la famille (y compris les fantômes) vont se réfléchir. Ainsi selon Cuynet (2010), le corps individuel se structure sur l’image inconsciente du corps familial déjà là, puis sur les autres groupes par contamination sociale selon Schilder (1950). Nous reprenons l’idée que l’image du corps est un organisateur de la famille, comme Anzieu (1984) l’avait pensé pour le groupe. Nous retrouvons dans la famille d’Apolline un fantasme de corps commun, qui annihile les individualités et qui crée un sentiment d’interpénétration rendant les limites floues : « Un Moi-peau-nébuleux groupal » (son cocon) dans lequel règne la lutte entre la différenciation et l’indifférenciation, cette dernière prenant le dessus. Ce qui s’illustre lors de la réalisation de l’arbre généalogique (Cuynet, 2006) où la mère met tous ses enfants dans une bulle, ceux-ci étant quand même séparés les uns des autres par un trait vertical. Cela fait penser à un seul placenta contenant des quintuplés. Cette porosité des limites est un phénomène fréquent dans la pathologie obésité. Son propre corps serait au service de l’image du corps du groupe. Son corps réel est un support au fantasme de corps commun familial. Le groupe, n’ayant plus de contenant réel, resserre les liens et lutte contre la décorporéisation [17] à travers l’obésité d’Apolline et l’enveloppe psychique groupale grossissante : c’est l’être ensemble qui fait contenance psychique en un tout unique et indifférencié.

3.3 Aspect de la transmission obésité, transmission en « négatif »

40 Dans la famille, au niveau trans-générationnel, une répétition de l’image du corps honteux [15] traverse des générations de femmes, car de manière redondante, chaque génération est marquée par des premières grossesses « illégitimes ». Apolline a une place paradigmatique, car c’est la quatrième génération qui met en scène un corps gros signifiant l’irreprésentable du traumatisme des femmes enceintes hors ou avant mariage (Tisseron, 1995). La honte mise en avant par le corps gros est renforcée par la société qui prône la minceur et vient faire écho à la honte originelle « d’être grosse », de porter un enfant naturel. Encore plus loin dans l’analyse, Apolline porte le prénom d’une tante maternelle, décédée en couche. Par sa place de seconde fille de la fratrie du couple, Apolline a une position analogue à celle de sa tante morte. Elle porterait donc le deuil non fait de sa mère qui s’inscrit dans son propre corps par un mécanisme d’incorporation. Elle prend à sa charge ce qui n’a pas été symbolisé de l’histoire familiale et hébergerait dans son corps obèse, un hôte qui serait sa tante maternelle comme le soutient la théorie de Rubin (1997). Dans ce sens, elle mangerait pour deux mais maigrir serait mettre en danger le fantôme de sa tante, cela apporterait de la culpabilité.

41 L’adolescente, de par son obésité, pourrait prendre la place d’ambassadrice pour les autres absents dont le deuil n’a pas été fait. Le corps devient une sépulture qui se transforme en un espace, un lieu contenant la mort. Un deuil impossible pour la mère, retombant sur sa fille dans une sorte d’incarnation corporelle de ce travail de deuil non accompli.

CONCLUSION

42 L’originalité de cette réflexion, n’est plus de mettre en avant uniquement la problématique du sujet, mais de la comprendre dans un contexte plus large, faisant partie d’une constellation des liens familiaux générant des processus psychoaffectifs qui détermineront en grande partie le vécu et l’image de soi de chaque individu qui compose la famille. Nous faisons l’hypothèse que les rechutes individuelles seraient en grande partie la conséquence de la transmission d’un travail psychique non élaboré, et qui par incorporation se représenteraient à travers des modifications du somatique. Dans ce registre-là, le corps devient la seule forme commémorative d’une histoire intersubjective passée.

Notes

  • [1]
    Cette MECSS est une maison d’enfant à caractère sanitaire et sociale.
  • [2]
    Cette réflexion constitue l’ébauche d’une nouvelle recherche qui vise l’étude de la structure familiale des adolescents obèses et qui mobilise l’université de Franche-Comté (le laboratoire de psychologie) et l’équipe de la Beline (MECSS). Pour cela nous avons bénéficié d’un appel d’offre avec la fondation de France et d’un BQR (Bourse qualité recherche avec l’université).
  • [3]
    Ce qui nous fait penser à un problème d’indifférenciation
  • [4]
    Ce qui nous fait penser à une carapace par rapport au monde extérieur
  • [5]
    Decherf, G. (2003). Souffrance dans la famille. Thérapie familiale psychanalytique d’aujourd’hui, Paris, In Press. La fonction oméga est une défense construite pour lutter contre les angoisses de mort quand elles sont intensives. C’est une fonction nécessaire à la survie de l’individu dans les premiers temps de son développement. La mère et l’environnement familial aident le bébé à gérer ce type d’angoisse pour qu’il puisse se diriger vers la vie. Si le milieu familial n’assume pas cette fonction de gestion des angoisses, le sujet est dominé par des angoisses de mort. L’oméga somatique signifie que le sujet exprime à travers son corps des troubles de la contenance et de la sphère psychique dangereuse.
  • [6]
    Ce cas est issu de la recherche entreprise actuellement sur la famille entre la MECSS et l’Université de Franche-Comté subventionné par la Fondation de France.
  • [7]
    Notons que ces tests font partie de la méthodologie utilisée actuellement dans le cadre de la recherche. Cette méthodologie se décline en deux entretiens familiaux. Dans le premier, deux psychologues (une meneuse et une observatrice) rencontrent la famille autour d’un entretien d’anamnèse et d’une passation d’arbre généalogique. Dans le second elles effectuent un entretien autour de l’habitat et le dessin de la maison de rêve. Puis, parallèlement une psychologue effectue un diagnostic individuel auprès de l’adolescent avec le Test de l’arbre, le Rorschach et le TAT.
  • [8]
    Ce n’est pas le génogramme. C’est un dessin libre et imaginaire dans une approche projective.
  • [9]
    Spatiographie familiale : P. Cuynet épreuve projective élaborée par le laboratoire de psychologie de l’Université Besançon.
  • [10]
    Elle arrive au centre avec un IMC de 37. Elle pèse 106 kg.
  • [11]
    La théorie de Bruch (1973), met en évidence ce manque d’autonomie chez ces patients, qui serait dû à une première relation précoce perturbée vis-à-vis de l’objet. L’origine de sa pensée repose sur la problématique orale. Elle considère l’obésité comme une fixation et une régression au stade oral. Hilde Bruch recense deux formes d’obésité : Une obésité de type développemental en lien avec une fixation au stade oral due à une perturbation de la relation précoce Une obésité traumatique qui surgit à l’occasion d’un conflit. Le sujet a recours à la régression au stade oral. Il retourne à un mode de satisfaction archaïque caractérisé par le bien-être et la satisfaction.
  • [12]
    L’hyperphagie familiale peut se définir par une prise alimentaire excessive durant les repas par l’ensemble ou quelque membre de la famille. La famille est habituée à un apport alimentaire prandial excessif avant tout quantitatif, qui consiste à manger en grande quantité à table, en réponse à une sensation de faim exagérée ou insatiable, à une absence ou à un recul d’apparition de la sensation de satiété.
  • [13]
    Notre travail de thèse nous a permis de définir que ces adolescents obèses ont un moi psychique que nous qualifions de « nébuleux » et dont la principale fonction est protectrice. C’est à dire en analogie avec le corporel, ils utilisent leur image volumineuse pour impressionner l’autre d’une part, puis d’autre part pour créer un espace amortissant (représenté par l’obésité) pour annihiler la violence des stimuli externes et internes (Sanahuja, 2009).
  • [14]
    Nous reviendrons sur ce mythe quand nous aborderons le Soi familial P7
  • [15]
    À ce moment-là, Apolline sort alors de la pièce.
  • [16]
    Nous partons du 6éme postulat qu’A. Ciconne et C. Lhopital (2001) ont emprunté à E. Bick (1975). Ce postulat fait référence à la formation d’une seconde peau qui provient selon Anzieu des « perturbations de l’introjection résultant soit de l’inadéquation de l’objet réel, soit d’attaques fantasmatiques contre lui… ».
  • [17]
    Selon Cuynet la corporéité est la forme psychéisée du corps familial, constamment en construction dans les relations intersubjectives à l’autre, avec la famille et tous les autres groupes.
  • [15]
    En 1930, le divorce et l’enfant naturel étaient très mal vus par la société.
Français

À travers le cas clinique d’une adolescente obèse, en cure d’amaigrissement, nous présentons une approche qui se veut originale en prenant en considération les différents aspects de la transmission psychique du symptôme obésité dans le corps familial ; et cela afin de comprendre en quoi ce peut être un facteur prédisposant à l’obésité et aux résistances face à la perte de poids. La dimension transgénérationnelle serait un des vecteurs originels de compréhension de l’obésité. Le sujet aurait à travers son corps gros une fonction défensive de contenance du groupe familial, dans un tout unique et indifférencié, pour en préserver son identité et son homéostasie. L’enveloppe corporelle malléable du sujet en miroir avec celle de son groupe primaire, serait une tentative ultime de formaliser une représentation impensable liée à la généalogie du corps familial.

Mots-clés

  • Mythologie familiale
  • Corporéité
  • Adolescente obèse
  • Héritage de l’obésité
  • Enveloppe psychique contenante
English

Obesity – Transgenerational Transmission of the Family Body.

This article traces a cure with an obese teenage girl who had embarked on a weight loss programme. Its approach is original in that it takes into consideration different aspects of the psychical transmission of the obesity symptom within the family body and this with an aim to understanding in what ways unconscious factors create a predisposition to obesity and resistance to the idea of losing weight. We argue that the transgenerational dimension is an underlying dynamic in our understanding of obesity. The subject uses their obese body as a means of defending and upholding their image of the family as a unique and homogeneous whole, thus preserving its identity and homeostasis. The compliant bodily envelope of the subject becomes a mirror image of that of the primary family group, in an ultimate attempt to formalise an unthinkable representation of the genealogy of the family body.

Key-words

  • Family Myths
  • Bodiliness
  • Obese Teenager
  • Legacy of Obesity
  • Containing Psychic Envelope

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Almudena Sanahuja
Docteur en psychologie, Psychologue clinicienne, laboratoire de psychologie, Équipe d’Accueil 3188, 30-32, rue Mégevand, 25000 Besançon Cedex, France. Courriel :
sanahujaalmudena@yahoo.fr
Patrice Cuynet
Professeur des universités, psychologie et psychopathologie, laboratoire de psychologie, Équipe d’Accueil 3188, 30-32, rue Mégevand, 25000 Besançon Cedex, France
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/03/2012
https://doi.org/10.3917/cpsy.060.0079
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