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Christopher Clapham, spécialiste reconnu de l’Éthiopie et de la Corne de l’Afrique, relève le défi redoutable d’écrire, en 200 pages, une synthèse analysant l’histoire de la formation et du déclin des États de la région depuis la déposition de Haylä Sellasé (1974), le putsch de Siyaad Barre (1969) et l’indépendance de Djibouti (1977). Pourquoi n’a-t-il pas adopté une transcription plus scientifique des langues éthiopiennes et suivi, en somali, l’orthographe officielle des termes, lieux et patronymes d’autant que, depuis 1972, cette langue est écrite en caractères latins ? Judicieusement, l’auteur a joint, au début du livre, trois cartes : relief, populations et divisions administratives qui introduisent la première partie au titre explicite : The Power of Landscape. À la différence d’autres auteurs, il insiste sur les contraintes de l’étagement du relief pour comprendre la répartition du peuplement et des systèmes de production agricole et agro-pastorale. Une petite réserve : sur une des cartes, les noms des clans-familles (Darood, Issaq) des Somali, certes écrits en italique, risquent d’être confondus avec ceux des peuples (Oromo, Afar). Dommage, en outre, qu’il n’ait pas ajouté une carte de la pluviométrie et du nombre de mois humides. Dans la deuxième partie : Histories of State Creation and Collapse, il est très convaincant quand il montre comment 1991 fut bien l’« année-zéro » de la Corne : la fuite de Mängestu faillit entraîner le démembrement politique de l’Éthiopie tandis que la chute de Siyaad provoqua la division durable de l’État somalien…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 19/09/2019
- https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.27145