Ce travail de thèse se situe dans le champ de la psychologie clinique et de la psychopathologie. Inscrit dans le domaine de la protection de l’enfance, il investigue le domaine complexe du placement familial judiciaire. Dans ce cadre, cette recherche porte sur la dynamique des liens institutionnels et familiaux de l’enfant placé en famille d’accueil selon une démarche complémentariste, en articulant les théories de l’attachement et les théories psychodynamiques.
Aujourd’hui, en France, les mineurs rencontrés dans le domaine de la protection de l’enfance réunissent un ensemble de facteurs de vulnérabilités psychiques potentiellement délétères pour leur développement psycho-affectif, constituant un enjeu de santé publique majeur pour la société (Martin-Blachais, 2017). En effet, les enfants et les adolescents placés judiciairement en famille d’accueil ont subi des traumatismes graves, que cela soit, par exemple, en raison de l’intensité des violences directes ou indirectes subies (violences physiques, sexuelles, psychologiques, sévices, actes de tortures et de barbaries, victime par exposition directe aux violences conjugales), de la négligence majeure et sévère, des situations de handicap (physique ou mental) qui ne sont plus tolérées par les familles, des crises familiales profondes et désorganisatrices (incarcération, hospitalisation psychiatrique), ou encore des événements de vie familiale potentiellement traumatiques (accident de la route, suicide d’un des parents). Les motifs de placement sont donc inscrits, la plupart du temps, dans des environnements familiaux à forte potentialité d’expression psychopathologique (David, 2004)…