CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1L’éducation est un des droits de l’homme fondamentaux reconnus par tous, et c’est un facteur essentiel au bien-être des individus et au développement économique des pays. Il existe un consensus mondial sur l’importance de l’éducation, notamment l’éducation de base, comme un préalable au développement durable [Hugon, 2007]. En effet, une éducation de qualité contribue à réduire la pauvreté et à améliorer la qualité de vie sociale. L’un des Objectifs (objectif 2) du Millénaire pour le développement (OMD) visait l’enseignement primaire universel. Ainsi, depuis l’an 2000, des politiques éducatives ont été mises en œuvre dans de nombreux pays afin d’améliorer la scolarisation des enfants. On peut citer, entre autres, l’amélioration de l’offre scolaire, la gratuité de la scolarisation primaire, la dotation en fourniture scolaire, etc. Malgré les progrès réalisés, l’objectif de la scolarisation universelle n’a pas été atteint en 2015 dans plusieurs pays comme cela était souhaité. La région la plus en retard est l’Afrique subsaharienne [Unesco, 2014]. Les raisons de ce retard sont multiples. Les études sociodémographiques qui se sont intéressées aux déterminants de la scolarisation en Afrique subsaharienne mettent en évidence une grande diversité de déterminants de la scolarisation des enfants [Chabi, Attanasso, 2015 ; Diaz Olvera et al. 2010 ; Eloundou-Enyegue, Williams, 2006]. On distingue les déterminants liés à l’offre scolaire de ceux liés à la demande scolaire.

2L’offre scolaire joue un rôle très déterminant dans la scolarisation des enfants [Lange, Pilon, 2000]. En effet, la disponibilité des infrastructures scolaires, leurs équipements et leur accessibilité financière sont susceptibles d’influer sur la scolarisation des enfants [N’Diaye, 2013 ; Kobiané, Bougma, 2009]. Il est bien documenté que plus l’école est éloignée du domicile, moins les enfants ont des chances d’être scolarisés [Rakoto-Tiana, 2011 ; Kobiané, Pilon, 2008 ; Adjiwanou, 2005]. De plus, la qualité de l’école, notamment les qualifications du corps enseignant, est aussi un facteur déterminant de la décision des familles d’envoyer ou de maintenir leurs enfants à l’école [MENA, 2017 ; Kobiané, Bougma, 2009].

3Si l’offre scolaire joue un rôle primordial dans l’amélioration de la scolarisation des enfants, les parents et la famille jouent le rôle décisif pour déterminer les chances d’entrée et de maintien à l’école d’un enfant [Lloyd, Blanc, 1996]. Aussi la demande scolaire qui renvoie aux comportements, aux aspirations et aux attentes des parents vis-à-vis de l’école est très déterminante pour la scolarisation des enfants. En raison des stratégies éducatives, des normes de genre et des représentations sociales de l’école en Afrique subsaharienne, pendant longtemps les garçons avaient plus de chance d’être scolarisés que les filles [Grant, Behrman, 2010]. Mais ces dernières années, ces inégalités entre garçons et filles se sont considérablement réduites dans beaucoup de pays africains. Selon le statut familial, de façon générale, les enfants du chef de ménage ont plus de chance que les autres de fréquenter l’école [Nganawara, 2016 ; Bougma, 2014 ; Adjiwanou, 2005]. D’ailleurs, la co-résidence avec les parents biologiques est un facteur favorable à la fréquentation scolaire des enfants [Delaunay et al., 2013 ; Rakoto-Tiana, 2011]. Les recherches montrent aussi que les orphelins ont moins de chance de fréquenter l’école que les autres enfants [MENA, 2017 ; Gnoumou Thiombiano, Le Grand, Kobiané, 2013].

4À l’instar d’autres pays africains, le Burkina Faso a déployé d’importants efforts en faveur de l’éducation de base au cours des deux dernières décennies. Ainsi, la loi d’orientation de l’éducation du Burkina Faso adoptée en 2007 stipule que l’enseignement de base est obligatoire et gratuit (article 6) pour les enfants âgés de 6 à 16 ans. De même, les politiques éducatives inscrites dans le contexte international de la promotion de l’éducation pour tous ont été mises en œuvre en vue d’accroître les taux de scolarisation et d’améliorer la qualité de l’éducation. Dès le début des années 2000, un plan décennal de développement de l’enseignement de base (PDDEB) a été élaboré et mis en œuvre durant la période 2002-2011 [Kobiané et al., 2011]. Le PDDEB visait, entre autres, à accroître l’offre d’éducation de base, à réduire les inégalités de toutes sortes et à améliorer la qualité de l’enseignement. Plus spécifiquement, en s’inscrivant en droite ligne des objectifs visés par le cadre d’action de Dakar, le PDDEB visait à porter le taux brut de scolarisation à 70 %, avec un effort particulier pour la promotion de la scolarisation des filles et des enfants des zones rurales les plus défavorisées. L’évaluation du PDDEB a révélé que l’accent a été particulièrement mis sur l’accès au primaire. Ensuite, le Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB), dont la mise en œuvre est en cours, a été élaboré pour la période 2012-2021 afin de poursuivre les efforts pour le développement de l’éducation et pour l’atteinte de la scolarisation universelle. L’objectif visé par le PDSEB est de mettre en place les conditions favorables à un développement accéléré et durable du secteur éducatif au Burkina Faso. Le PDSEB prend en compte le développement de l’enseignement post-primaire. Dans ce sens, la stratégie du continuum en éducation de base actuellement mise en œuvre vise à offrir la chance à tous les sortants du primaire de fréquenter le post-primaire et à assurer l’enseignement de base obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans.

5Selon le rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous (EPT) de 2013-2014, le Burkina Faso faisait partie des 14 pays où l’on comptait encore un grand nombre d’enfants non scolarisés [Unesco, 2014]. Le taux brut de scolarisation au niveau du cycle primaire était de 83 % pour l’année scolaire 2013-2014 [MENA, 2014] et celui du post-primaire était encore plus faible avec 40,2 % pour la même période [MESS, 2013]. Beaucoup d’enfants burkinabè d’âge scolaire (6-16 ans) sont en dehors de l’école : 51,4 % en 2014, soit en termes absolus 2 634 300 enfants [MENA, 2017]. Par ailleurs, la mise en œuvre des politiques éducatives a permis de réduire les inégalités entre garçons et filles dans l’accès à l’enseignement primaire. Mais des inégalités persistent au niveau des cycles supérieurs au primaire. Aussi, l’un des objectifs du développement durable (objectif 4) qui vise l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité est très pertinent pour le Burkina Faso. Pour atteindre cet objectif, une bonne connaissance des inégalités et des facteurs associés à la scolarisation des enfants est nécessaire.

6De nombreux travaux de recherche ont porté sur les facteurs associés à l’accès et à la fréquentation scolaire dans l’enseignement primaire en Afrique subsaharienne. En revanche, peu de recherches ont porté spécifiquement sur les déterminants scolaires et les inégalités en matière de scolarisation au cycle post-primaire. Cela est en partie inhérent au fait que, pendant longtemps les efforts ont été centrés sur le primaire, peu d’attention a été accordée au post-primaire par les États et les organisations internationales (Banque mondiale, Unicef, etc.). L’objectif de cette étude est d’analyser l’évolution de la scolarisation post-primaire au Burkina Faso au cours des deux dernières décennies, d’examiner les inégalités dans ce cycle de l’enseignement (inégalité entre les sexes et entre les milieux urbain et rural) et de relever les facteurs associés à l’accès au cycle post-primaire au Burkina Faso. Compte tenu de l’évolution de la scolarisation du fait des efforts consentis par l’État et ses partenaires ces dernières décennies, le Burkina Faso se prête bien à cette analyse. L’analyse de l’évolution de la scolarisation au post-primaire permet de mettre en évidence l’effet des politiques éducatives mises en œuvre au cours des deux dernières décennies. Dans un premier temps, nous présentons une synthèse de la littérature sur les facteurs associés à la scolarisation des enfants en Afrique. Dans un deuxième temps, les données et les méthodes d’analyse utilisées sont exposées. Les résultats des analyses sur l’évolution des indicateurs de scolarisation et des inégalités au post-primaire ainsi que les facteurs qui y sont associés sont ensuite exposés avant la conclusion.

Les facteurs associés à la scolarisation des enfants en Afrique

7Les travaux de recherche relèvent une grande diversité des facteurs associés à la scolarisation des enfants en Afrique, ces facteurs se situent à la fois au niveau de l’offre et de la demande scolaire. L’offre scolaire, qui traduit les effets des politiques éducatives mises en œuvre par les États, comprend non seulement l’ensemble des infrastructures éducatives (salles de classe, tables, bancs, etc.), mais aussi la disponibilité et la qualité du personnel enseignant, le matériel didactique, etc. La proximité des infrastructures scolaires, leurs équipements, les qualifications du corps enseignant, etc., influencent la scolarisation des enfants [N’Diaye, 2013 ; Kobiané, Pilon, 2008]. La proximité de l’école est associée à une très forte scolarisation des enfants [Rakoto-Tiana, 2011].

8Les variables contextuelles telles que le milieu de résidence et la région administrative sont aussi des déterminants de la scolarisation des enfants. Les travaux de recherche réalisés en Afrique Subsaharienne montrent que les enfants du milieu rural ont nettement moins de chance de fréquenter l’école que ceux du milieu urbain [Nganawara, 2016 ; Baya et al., 2015 ; Bouaré et al., 2012 ; Bonini, 2011]. Le désavantage des enfants du milieu rural par rapport à ceux du milieu urbain s’explique en partie par l’inégale répartition des infrastructures scolaires entre ces deux milieux ; le milieu urbain étant généralement mieux doté en infrastructures scolaires que le milieu rural. Au Burkina Faso, par exemple, les enfants du milieu rural ont deux fois plus de risque d’être hors de l’école que ceux du milieu urbain [MENA, 2017]. L’urbanisation contribue aussi à réduire les écarts entre filles et garçons en matière de scolarisation. On note aussi des inégalités entre régions administratives quant à la scolarisation des enfants, certaines régions étant plus favorisées que d’autres [Gnoumou Thiombiano, Kaboré, 2017 ; MENA, 2017 ; Bonini, 2011].

9La demande d’éducation est en grande partie déterminée par les ressources économiques des parents et des ménages. Bien que ces dernières années des politiques de gratuité de l’école aient été mises en œuvre dans plusieurs pays d’Afrique Subsaharienne comme au Burkina Faso, dans les faits, la scolarisation des enfants engendre des coûts directs et indirects pour les ménages et les parents. Aussi la faiblesse des ressources économiques des parents est un facteur négativement associé à la fréquentation scolaire des enfants [Baya et al., 2015 ; Bougma, 2014 ; Kobiané, Calves, Marcoux, 2005]. Les enfants les plus favorisés en matière de scolarisation sont ceux qui appartiennent aux ménages les plus aisés [Gastineau et al., 2015 ; Kuépié, Shapiro, Tenikue, 2013 ; Rakoto-Tiana, 2011]. De nombreuses études réalisées au Burkina Faso et dans d’autres pays africains ont montré que l’amélioration du niveau de vie des ménages s’accompagne d’un accroissement des probabilités de scolarisation des enfants [Bougma, 2014 ; Bouaré et al., 2012 ; Wayack Pambè, Pilon, 2011]. Par ailleurs, une augmentation du niveau de vie du ménage diminue le désavantage des filles par rapport aux garçons en matière de scolarisation [Kobiané, 2007 ; Zoundi, 2006].

10L’instruction des parents ou du chef de ménage a un effet positif sur la scolarisation des enfants. Le risque pour un enfant d’être hors de l’école est d’autant plus faible que le niveau d’instruction du chef de ménage ou des parents est élevé [Gastineau et al., 2015 ; Wayack Pambè, Pilon, 2011]. Les parents instruits ont des compétences pour encadrer leurs enfants dans leurs études, en suscitant en eux des ambitions scolaires et professionnelles élevées [Nganawara, 2016]. Le sexe du chef de ménage détermine aussi sa propension à inscrire et à maintenir les enfants à l’école. Les enfants appartenant aux ménages dirigés par les femmes ont une plus grande chance de fréquenter l’école que ceux résidant dans les ménages où le chef est un homme [Baya et al., 2015 ; Wayack Pambè, Pilon, 2011]. Ce résultat s’expliquerait par le fait que les femmes-chefs de ménage investissent en général davantage que les hommes dans leurs enfants en matière d’éducation. Une autre hypothèse est que les femmes s’inséreraient mieux dans les réseaux sociaux, et qu’elles bénéficieraient mieux de leur appui pour la prise en charge de leurs enfants [Townsend et al., 2002]. Certains facteurs culturels tels que la religion déterminent les perceptions des individus vis-à-vis de l’école et par conséquent, leurs comportements quant à la scolarisation de leurs enfants. La littérature montre, par exemple, que les chrétiens scolarisent mieux leurs enfants que les musulmans [MENA, 2017 ; Bougma, 2014].

11La composition du ménage, notamment le nombre élevé d’enfants de moins de 6 ans dans le ménage, a une influence négative sur la scolarisation des enfants d’âge scolaire, particulièrement les filles [Baya et al., 2015 ; Wayack Pambè, Pilon, 2011 ; Adjiwanou, 2005]. L’une des hypothèses explicatives du désavantage scolaire des filles est qu’elles sont souvent sollicitées pour s’occuper des enfants en bas âge et pour accomplir les tâches domestiques. Par exemple, à Madagascar où les tâches domestiques sont partagées de façon relativement équitable entre les sexes, la présence de jeunes enfants dans le ménage n’influence pas la fréquentation scolaire des filles [Rakoto-Tiana, 2011]. Mais de façon générale, le travail des enfants est négativement associé à leur fréquentation scolaire [MENA, 2017 ; Baya et al., 2015].

12Toutefois, il faut souligner que la plupart des études se sont intéressées au niveau primaire ou à l’éducation de base dans son ensemble, peu de recherches ont porté spécifiquement sur le cycle post-primaire. Pourtant, la grande diversité des déterminants de la scolarisation des enfants est probablement un facteur d’inégalité entre eux, surtout à partir du cycle post-primaire où les frais liés à la scolarisation des enfants sont davantage élevés.

Données et méthodes

Données

13Les données proviennent de trois enquêtes ménages réalisées par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du Burkina Faso respectivement en 2003, 2009 et 2014. Il s’agit de l’enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages (EBCVM, 2003), de l’enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages (EICVM, 2009-2010) et de l’enquête multisectorielle continue (EMC, 2014) sur les conditions de vie des ménages. Ces enquêtes ont concerné respectivement un échantillon de 8 500 ménages, 8 404 ménages et 10 800 ménages au plan national. Les données de l’EBCVM de 2003 donnent une image de la situation au début de la mise en œuvre du PDDEB, et celles de l’EICVM de 2009 donnent un point intermédiaire d’observation entre 2003 et 2014, permettant une meilleure observation de l’évolution de la scolarisation. Les données de ces enquêtes ménages présentent l’avantage d’être représentatives aux plans national, régional et par milieu de résidence (urbain, rural). Lors de chaque enquête, des données ont été collectées sur la scolarisation des membres du ménage, âgés de 3 ans et plus, notamment sur la fréquentation scolaire de l’année scolaire ayant précédé l’enquête (classe fréquentée, résultats obtenus) et sur le niveau d’instruction atteint. Ces données permettent de calculer les indicateurs de scolarisation au post-primaire, d’examiner l’évolution de l’éducation post-primaire et de relever les inégalités (entre les sexes et entre milieux urbain et rural) dans la scolarisation des enfants. Les indicateurs calculés sont : le taux brut d’admission, le taux brut de scolarisation, le taux net de scolarisation et le taux brut d’achèvement. L’analyse de ces indicateurs permet de mettre en évidence les évolutions dans l’éducation en matière d’accès, de participation et de maintien. Toutes choses qui donnent des indications quant aux politiques éducatives mises en œuvre durant la période des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et aux perspectives pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) en matière de scolarisation.

14Les données de l’EMC de 2014 sont utilisées pour l’analyse des facteurs associés à l’accès au post-primaire. Contrairement aux données des statistiques scolaires régulièrement produites par le ministère chargé de l’éducation de base, cette enquête ménage fournit des informations sur les caractéristiques individuelles (âge, sexe, lien de parenté avec le chef de ménage) des membres du ménage ainsi que sur l’environnement familial (sexe, religion, niveau d’instruction et statut matrimonial du chef de ménage, niveau de vie du ménage) et sur le contexte (région administrative et milieu de résidence du ménage). Pour les membres du ménage âgés de moins de 18 ans, des informations ont été collectées sur la survie des parents biologiques et leur résidence dans le ménage. La diversité des thèmes abordés lors de l’enquête offre ainsi la possibilité de saisir les facteurs associés à la scolarisation. Toutefois, comme toutes les enquêtes ménages, peu de données ont été collectées sur l’offre scolaire. Seule l’information sur le temps mis pour atteindre l’école secondaire la plus proche du ménage a été collectée lors de l’enquête.

Méthodes

15Les indicateurs de scolarisation ont été calculés à l’aide de méthodes d’analyse descriptives en utilisant les formules habituelles de calcul. Le taux brut d’admission au post-primaire est une mesure de l’accès à la première année du cycle post-primaire (classe de 6e). Il permet de mesurer la capacité du système éducatif à accueillir la population en âge d’être scolarisée en première année du post-primaire. Le taux brut de scolarisation se calcule en rapportant l’effectif total des élèves du post-primaire (tous âges confondus) à l’effectif total de la population ayant l’âge officiel d’être scolarisée dans ce cycle. Le taux net se calcule de façon similaire, mais le numérateur correspond à l’effectif des élèves qui ont effectivement l’âge officiel d’être scolarisés au post-primaire (12-16 ans). Le taux net de scolarisation donne donc la proportion des enfants qui ont l’âge officiel d’être scolarisés au cycle post-primaire et effectivement scolarisés à ce cycle. Le taux brut d’achèvement est le rapport entre l’effectif des élèves nouvellement admis en dernière année du post-primaire (classe de 3e) et l’effectif total des enfants ayant l’âge d’être à ce niveau (à savoir 15 ans). Le taux brut d’achèvement permet d’apprécier la capacité du système éducatif burkinabè à amener les enfants jusqu’en classe de 3e comme le prévoit la loi d’orientation de l’éducation.

16La méthode de la régression logistique binaire a été utilisée pour l’analyse des facteurs associés à l’accès au post-primaire. Étant donné que la variable dépendante est dichotomique, cette méthode est adaptée à l’analyse [Fox, 1999]. La régression logistique permet d’expliquer une variable dépendante dichotomique (prenant les valeurs 1 ou 0) par un ensemble de variables indépendantes. La variable à expliquer ici est l’accès des enfants au cycle post-primaire de l’enseignement. Ce qui est modélisé dans la régression logistique c’est le rapport des chances, ou odds ratio en anglais, qui est le rapport de deux probabilités : la probabilité que l’événement survienne (P) et la probabilité que celui-ci ne survienne pas (1-P). Les odds ratio s’interprètent en termes d’écart par rapport à une modalité de référence.

Variables d’analyse

17La variable dépendante de l’analyse multivariée est l’accès au post-primaire. Elle est codée 1 pour les enfants qui ont eu accès au cycle post-primaire et 0 pour les autres. À partir de la revue de la littérature et en tenant compte des données disponibles, plusieurs variables indépendantes ont été considérées dans les analyses. Le sexe de l’enfant permet de comparer les chances d’accès au post-primaire des garçons et des filles. Trois variables ont été retenues pour saisir l’environnement familial des enfants : statut familial, co-résidence avec les parents biologiques et statut d’orphelin. Pour le statut familial des enfants, deux groupes ont été pris en compte : enfants du chef de ménage et autres enfants. Ce dernier groupe rassemble les enfants apparentés au chef de ménage et ceux non apparentés. Il n’a pas été possible de considérer distinctement ces deux catégories d’enfants compte tenu du faible effectif des enfants non apparentés au chef de ménage. La variable co-résidence avec les parents biologiques distingue quatre groupes d’enfants : ceux qui résident avec leurs deux parents biologiques, ceux qui vivent avec l’un des parents biologiques (père ou mère), ceux qui n’ont aucun parent biologique dans le ménage et ceux dont la situation est inconnue. Le statut d’orphelin distingue les enfants non orphelins, les orphelins (des deux parents, de père ou de mère) et ceux dont le statut est inconnu.

18Plusieurs caractéristiques du chef de ménage sont également prises en compte dans les analyses. Il s’agit du sexe, du statut matrimonial (célibataire, marié monogame, marié polygame, divorcé/séparé/veuf), du niveau d’instruction (aucun, primaire, secondaire et plus) et de la religion (musulmane, catholique, protestante, animiste et autres) du chef de ménage. Afin de saisir l’environnement du ménage, la variable nombre d’enfants âgés de 0 à 5 ans et temps pour atteindre la source d’eau la plus proche sont prises en compte. Cette dernière variable permet de mesurer l’effet de la sollicitation des enfants pour la corvée d’eau sur leur scolarisation. La variable temps pour atteindre l’école secondaire la plus proche permet de saisir l’offre scolaire au post-primaire. Les variables contextuelles telles que la région administrative et le milieu de résidence sont incluses dans l’analyse afin de comparer les régions et les milieux de résidence (urbain, rural) quant à l’accès au post-primaire.

19L’effet du travail des enfants sur leur participation scolaire est bien connu, mais cette variable n’a pas pu être prise en compte. Lors de l’enquête, la question sur le travail au cours des 7 derniers jours a été posée pour les membres du ménage âgés de 15 ans et plus. Il est donc difficile de tenir compte de cette variable qui n’a concerné qu’une partie de l’échantillon d’analyse. De plus, il est difficile de mettre cette participation de l’enfant au travail au cours des sept derniers jours précédant l’enquête avec sa chance d’accéder au post-primaire. Par ailleurs, comme toutes les données transversales, ces données ne permettent pas de tenir compte des caractéristiques des individus et du ménage pendant la période au cours de laquelle les décisions sont prises en matière de scolarisation de l’enfant. Mais étant donné que très peu de variables d’analyse changent au cours du temps, cela ne remet pas en cause les résultats obtenus.

20Le cycle post-primaire concerne en principe les enfants âgés de 12-16 ans, mais compte tenu des retards scolaires, l’échantillon d’analyse comprend les enfants âgés de 12 à 18 ans au moment de l’enquête, soit au total 11 750 enfants. Les données montrent qu’au plan national, près de 71 % des enfants d’âge du post-primaire n’ont pas accès à ce cycle. Près de 7 enfants sur 10 sont des enfants biologiques du chef de ménage, plus de la moitié des enfants (57,7 %) vivent avec leurs deux parents biologiques et environ 8,1 % sont des orphelins. Par ailleurs, un enfant sur dix (10,3 %) vit dans un ménage dirigé par une femme (15,6 % en milieu urbain), 82 % des enfants vivent dans un ménage dont le chef n’a aucun niveau d’instruction et 77,4 % vivent en milieu rural. Près de 7 enfants sur 10 habitent dans un ménage situé à au moins 30 minutes de l’école secondaire la plus proche, et 18 % des enfants vivent dans des ménages situés à la même durée de la source d’eau la plus proche (tableau A1 en annexe).

Évolution des indicateurs de scolarisation au post-primaire

21Dans cette section, nous analysons l’évolution des indicateurs de scolarisation au post-primaire : taux d’admission, taux brut de scolarisation, taux net de scolarisation et taux brut d’achèvement. Les résultats montrent une augmentation des indicateurs de scolarisation entre 2003 et 2014. Au cours de cette période, le taux brut d’admission au post-primaire est passé de 19 % en 2003 à 23 % en 2009, puis à près de 35 % en 2014. La même tendance s’observe pour le taux brut de scolarisation au post-primaire, et les progrès sont plus importants pour cet indicateur. En effet, le taux brut de scolarisation est passé de 19 % en 2003 à presque 44 % en 2014, soit un gain de près de 25 points en 10 ans. Cependant, le taux net de scolarisation est distinctement plus faible, et sa progression est plus lente. De 7,8 % en 2003, le taux net de scolarisation au post-primaire est passé à environ 18 % en 2014. Ce faible niveau du taux net de scolarisation s’explique en partie par les retards scolaires d’un grand nombre d’enfants. Le taux brut d’achèvement du post-primaire est également faible. Il est passé de 18,3 % en 2003 à 28 % en 2014, gagnant 10 points en 10 ans. Pourtant, avec la politique de la scolarisation obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans en vigueur depuis 2007, beaucoup d’élèves devraient achever au minimum le cycle post-primaire. Ces données traduisent la faible performance du système scolaire burkinabè.

22Malgré les progrès réalisés, les indicateurs demeurent toujours faibles comparativement à d’autres pays africains. Moins d’un enfant sur deux fréquente le post-primaire au Burkina Faso. Toutefois, on note que les progrès réalisés sont plus importants entre 2009 et 2014, période qui correspond à la mise en œuvre du PDSEB, plus précisément à la seconde phase du projet enseignement post-primaire (PEPP 2 : 2006-2013). En effet, c’est surtout le PDSEB qui a mieux ciblé les enjeux du post-primaire.

Graphique 1 – Évolution des indicateurs de scolarisation au post-primaire au Burkina Faso à partir des enquêtes ménages

tableau im1

Graphique 1 – Évolution des indicateurs de scolarisation au post-primaire au Burkina Faso à partir des enquêtes ménages

Source : auteurs à partir des données de base EBCVM 2003, EICVM 2009, EMC 2014.

Inégalité de genre dans la scolarisation au post-primaire

23Les résultats montrent une évolution des inégalités entre garçons et filles au cours du temps, et les situations sont diversifiées selon l’indicateur considéré (graphique 2). Pour le taux brut d’admission, on note des inégalités entre les sexes en 2003 : 20 % pour les garçons et 18 % pour les filles. En 2009, les garçons avaient toujours plus de chance que les filles d’accéder au post-primaire (25,9 % pour les garçons, contre 19,5 % pour les filles). Mais en 2014, la tendance s’est inversée, et le taux brut d’admission des filles était plus élevé que celui des garçons : 36,7 % pour les filles, contre 32 % pour les garçons. Cet avantage des filles est sans doute lié aux politiques d’accélération de la scolarisation des filles, notamment avec l’octroi de bourses d’études aux filles, et à l’accroissement de l’offre scolaire qui a permis le rapprochement de l’école des élèves et favorisé la scolarisation des filles. C’est presque la même tendance qu’on observe pour le taux brut de scolarisation. De plus, en 2014 il n’existe presque plus d’inégalités entre les sexes en ce qui concerne les taux brut et net de scolarisation au post-primaire. En 2014, le taux brut de scolarisation était de 44 % pour les garçons et 43 % pour les filles. Cependant, en matière d’achèvement du post-primaire, les garçons sont nettement plus favorisés que les filles. En 2014, le taux brut d’achèvement était de 30 % pour les garçons et 26 % pour les filles.

24Les résultats montrent que ces dernières années, la mise en œuvre des politiques éducatives a permis de réduire considérablement les inégalités entre les sexes en matière d’accès au cycle post-primaire, mais le problème de maintien à l’école se pose, et les filles sont plus défavorisées que les garçons.

Inégalité entre milieux urbain et rural dans la scolarisation au post-primaire

25Comme on pouvait s’y attendre, quel que soit l’indicateur considéré, les enfants vivant en milieu urbain sont plus favorisés que ceux du milieu rural. Toutefois, bien que se situant à des niveaux très faibles, les indicateurs en milieu rural ont une tendance à l’augmentation. En revanche, en milieu urbain, le taux brut d’admission et le taux brut d’achèvement ont baissé entre 2003 et 2014. Ces taux sont passés respectivement de 72,6 % à 64,4 % et de 70,8 % à 63,5 % entre 2003 et 2014 (graphique 3). Cette baisse des indicateurs de scolarisation en ville s’explique en partie par l’évolution de l’espace urbain et aussi par l’exode rural. En effet, il est bien connu que l’offre scolaire au post-primaire est meilleure en milieu urbain qu’en milieu rural [MEF, 2015]. Mais en raison de la communalisation, au fil du temps, l’espace urbain a englobé les espaces ruraux environnants moins dotés en offre scolaire et ayant une faible participation scolaire au post-primaire, et a entraîné, de fait, une baisse des taux d’admission dans ce milieu. Par ailleurs, l’exode rural conduit des jeunes ruraux déscolarisés en ville, ce qui augmente les effectifs des enfants en âge d’être scolarisés au post-primaire et entraîne une baisse du taux brut d’achèvement.

tableau im2
Graphique 2 – Évolution des inégalités entre les sexes au post-primaire au Burkina Faso à partir des enquêtes ménages
Source : auteurs à partir des données de base EBCVM 2003, EICVM 2009, EMC 2014.

26Les résultats de l’analyse descriptive traduisent une faible performance du système éducatif burkinabè à accueillir les enfants d’âge scolaire et à maintenir les élèves jusqu’à la fin de l’éducation de base. L’analyse multivariée permettra de confirmer les résultats obtenus en matière d’inégalité entre les sexes et les milieux de résidence en matière de scolarisation au post-primaire après contrôle par d’autres facteurs.

Facteurs associés à la scolarisation au post-primaire

27Trois modèles de régression logistiques ont été réalisés afin d’observer les facteurs associés à la scolarisation des enfants au plan national (modèle 1) et selon les milieux de résidence urbain (modèle 2) et rural (modèle 3). Selon les résultats des analyses, les variables significativement associées à l’accès au post-primaire sont le statut familial de l’enfant, la corésidence avec les parents biologiques, le niveau d’instruction et la religion du chef de ménage, le niveau de vie du ménage, la distance à l’école secondaire la plus proche, la région administrative et le milieu de résidence. La variable nombre d’enfants de moins de 6 ans est aussi significative en milieu urbain (tableau 1).

tableau im3
Graphique 3 – Évolution des inégalités entre milieux urbain et rural au post-primaire au Burkina Faso à partir des enquêtes ménages
Source : auteurs à partir des données de base EBCVM 2003, EICVM 2009, EMC 2014.

28Les résultats de l’analyse multivariée confirment ceux de l’analyse descriptive concernant les inégalités entre les sexes. Quel que soit le milieu de résidence, il n’existe presque plus de différence significative entre garçons et filles quant à l’accès au post-primaire. Mais des inégalités existent entre le milieu urbain et les zones rurales, et entre les régions administratives du pays. En effet, comme cela a déjà été observé dans de nombreux travaux, les enfants vivant en milieu urbain ont nettement plus de chance de fréquenter le post-primaire que ceux du milieu rural. Le désavantage des enfants du milieu rural par rapport à ceux du milieu urbain s’explique en partie par l’inégale répartition de l’offre scolaire entre ces deux milieux de résidence. Malgré la politique scolaire spécifique qui a ciblé les zones rurales les plus défavorisées en matière de scolarisation, les villes sont mieux dotées en infrastructures scolaires publiques et privées que les zones rurales. Le milieu urbain offre ainsi plus d’opportunités en matière de scolarisation des enfants que le milieu rural [MENA, 2017]. Ce résultat est conforme à ceux obtenus dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne [Nganawara, 2016 ; Bonini, 2011 ; Adjiwanou, 2005].

29En comparant les 13 régions administratives, on constate que les enfants des régions du Sahel, de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Centre Nord, du Centre Ouest, des Cascades et des Hauts Bassins ont moins de chance de fréquenter le cycle post-primaire que ceux de la région du Nord où les indicateurs de scolarisation au post-primaire sont moyens, et les différences sont statistiquement significatives. Les quatre premières régions sont parmi les régions où l’on dénombre les plus importantes proportions d’enfants en dehors de l’école au Burkina Faso : Sahel (80,5 %), Est (72,4 %), Centre Nord (63,9 %) et Boucle du Mouhoun (57,3 %) [MENA, 2017].

30Comme cela a été observé dans d’autres recherches [Bougma, 2014 ; Wayack Pambè, Pilon, 2011], les autres enfants du ménage (apparentés et non apparentés au chef de ménage) ont nettement moins de chance d’accès au cycle post-primaire que les enfants biologiques du chef de ménages, et les différences sont significatives, quel que soit le milieu de résidence. Au plan national, ces enfants ont 33 % moins de chance que les enfants biologiques du chef de ménage, d’accéder au post-primaire, ils ont respectivement 39 % et 29 % moins de chance en milieu urbain et rural. En milieu urbain, les enfants autres que ceux du chef de ménage pourraient être des aides familiales ou des domestiques qui ont généralement peu de chance d’être scolarisés.

31La corésidence avec les parents biologiques est aussi déterminante pour la scolarisation des enfants. Son effet est significatif en milieu urbain où les enfants dont aucun parent biologique ne réside dans le ménage ont 43 % moins de chance de fréquenter le post-primaire que ceux qui vivent avec leurs deux parents biologiques. Mais les différences entre ces deux groupes d’enfants ne sont pas significatives en milieu rural. Selon Nganawara [2016], en accueillant d’autres enfants, les ménages urbains s’assurent d’une main-d’œuvre gratuite, d’où le désavantage scolaire de ces enfants quant à la scolarisation. Les orphelins ont aussi moins de chance de fréquenter le post-primaire que les non-orphelins, même si les différences ne sont pas statistiquement significatives, et cela, quel que soit le milieu de résidence. Le désavantage des orphelins concernant la scolarisation a déjà été observé dans d’autres recherches menées au Burkina Faso [Gnoumou Tiombiano, Legrand, Kobiané, 2013 ; Kobiané, Calvez, Marcoux, 2005].

32Quel que soit le milieu de résidence, plus le niveau d’instruction du chef de ménage est élevé, plus les enfants ont des chances de fréquenter le post-primaire. Cet avantage est plus marqué en milieu rural où les enfants vivant dans des ménages dont le chef a un niveau d’instruction secondaire ou plus ont 2,7 fois plus de chance de fréquenter le cycle post-primaire que ceux des ménages dont le chef n’a aucun niveau d’instruction. Ce résultat est conforme à ceux d’autres recherches qui ont mis en exergue la relation entre la scolarisation des enfants et le niveau d’instruction du chef de ménage [Baya et al., 2015 ; Wayack Pambè, Pilon, 2011].

33Quant au niveau de vie du ménage, les données montrent que plus le niveau de vie augmente, plus les enfants ont la chance de fréquenter le post-primaire, et les différences sont plus importantes en milieu urbain où les enfants des ménages très riches ont près de 4 fois plus de chances d’accès au post-primaire que ceux des ménages très pauvres. L’une des explications est que les ménages nantis sont capables de prendre en charge les frais liés à la scolarisation des enfants contrairement à ceux moins nantis. De plus, à l’inverse des ménages pauvres qui recourent à la contribution de tous les membres de la famille y compris les enfants pour leurs besoins, l’apport du travail des enfants est moins capital pour les ménages nantis [Baya et al., 2015].

34Concernant la religion, comme cela a été observé dans d’autres recherches [Bougma, 2014], les enfants qui vivent dans les ménages dont le chef de ménage est chrétien (catholique ou protestant) ont plus de chance de fréquenter le post-primaire que ceux qui résident dans les ménages dont le chef est musulman. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que l’école occidentale est perçue par les musulmans comme une source d’acculturation susceptible d’inculquer aux enfants des valeurs et des comportements contraires à ceux enseignés par la religion musulmane [MENA, 2017 ; Meunier, 2008].

35Le temps mis pour atteindre l’établissement le plus proche permet de saisir l’effet de l’offre sur la fréquentation scolaire au post-primaire. Les résultats vont dans le même sens que d’autres recherches [N’Diaye, 2013 ; Kobiané, Pilon, 2008], plus le temps mis pour atteindre l’établissement post-primaire le plus proche est élevé, moins les enfants ont de chance de fréquenter l’école, quel que soit le milieu de résidence. Par ailleurs, il est bien connu que la sollicitation des enfants pour l’accomplissement des tâches ménagères comme la corvée d’eau constitue un obstacle à leur scolarisation. Toutefois, même si les résultats vont dans ce sens, les différences ne sont pas significatives.

36En milieu urbain, plus le nombre d’enfants âgés de moins de 6 ans augmente, moins les enfants d’âge du post-primaire ont des chances de fréquenter l’école. Cela s’expliquerait par le fait que les enfants scolarisables, notamment les filles, sont sollicités pour s’occuper des enfants en bas âge [Baya et al., 2015 ; Adjiwanou, 2005]. Aussi, plus un ménage a des enfants en bas âge, plus les enfants d’âge scolaire, notamment les filles, sont sollicités et privés de fréquenter l’école. Par ailleurs, la présence d’enfants en bas âge peut occasionner plus de dépenses d’entretien et contraindre par conséquent le chef de ménage à ne maintenir dans le système scolaire que les enfants réalisant de bons résultats scolaires [Baya et al., 2015].

Tableau 1 – Facteurs associés à la scolarisation des enfants au post-primaire : niveau national et selon le milieu de résidence (résultats de la régression logistique)

VariablesBurkina FasoUrbainRural
Sexe de l’enfant (féminin)
Masculin1,0330,9881,051
Statut familial (enfants du CM)
Autres enfants0,667***0,606**0,708**
Co-résidence avec les parents (deux parents résidents)
Père ou mère résident1,0580,9641,082
Aucun parent ne réside0,7780,572*0,946
Situation inconnue1,4170,9621,978*
Statut d’orphelin (non-orphelin)
Orphelin0,8170,9030,812
Statut inconnu1,0201,8730,652
Sexe du CM (Masculin)
Féminin0,8840,7940,912
État matrimonial du CM (marié monogame)
Marié(e) polygame0,9361,0160,925
Célibataire (jamais marié(e)1,707*1,7901,513
Divorcé(e)/séparé(e) veuf (veuve)1,2721,4811,135
Niveau d’instruction du CM (aucun)
Primaire1,554***1,2811,742***
Secondaire et plus1,902***1,524*2,675***
Religion CM (musulmane)
Catholique1,304**1,1111,363**
Protestante1,856***1,867**1,857***
Animiste et autre religion1,0051,0241,050
Nombre d’enfants de 0-5 ans du ménage
Nombre d’enfants0,9850,903*1,004
Niveau de vie du ménage (très pauvre)
Pauvre1,410**1,799**1,360*
Moyen1,497**2,135**1,423**
Riche1,765***2,214***1,814***
Très riche2,196***3,982***1,692**
Nombre de minutes pour atteindre l’école secondaire la plus proche (0-14 minutes)
15-29 minutes0,9360,9090,889
30-44 minutes0,795*0,8510,773
45-59 minutes0,566***0,580*0,549***
60 mn et +0,375***0,495**0,381***
Nombre de minutes pour atteindre la source d’eau la plus proche (0-14 minutes)
15-29 minutes0,9550,7781,025
Plus de 30 minutes0,9831,1300,992
Régions de résidence (nord)
Hauts Bassins0,731*0,7280,683*
Boucle du Mouhoun0,610**0,8980,561**
Sahel0,237***0,419***0,225***
Est0,627**1,0100,583**
Sud-Ouest0,8390,554*0,880
Centre Nord0,568**0,7580,538**
Centre Ouest0,735*0,7250,743
Plateau central0,9571,0310,979
Centre Est0,8730,7380,945
Centre0,7840,571**1,391
Cascades0,707*0,8780,624*
Centre sud1,1950,6921,363
Milieu de résidence (rural)
Urbain1,721***
tableau im4tableau im5

Tableau 1 – Facteurs associés à la scolarisation des enfants au post-primaire : niveau national et selon le milieu de résidence (résultats de la régression logistique)

Source : auteurs à partir des données de base EMC 2014 ; * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001.

37À la suite des résultats des modèles selon le milieu de résidence, une analyse des inégalités entre les sexes dans chaque milieu a été effectuée. Six modèles de régressions ont été réalisés pour chaque sexe au plan national et en milieux urbain et rural afin de relever les facteurs associés à la scolarisation des garçons et des filles au post-primaire pour chaque milieu de résidence. Il apparaît clairement des différences entre garçons et filles quant aux facteurs associés à la scolarisation au post-primaire (tableau 2). Les facteurs spécifiquement associés à la scolarisation des garçons sont le statut d’orphelin et le nombre d’enfants de moins de 6 ans dans le ménage. Au plan national, les garçons orphelins ont 41 % moins de chance de fréquenter le post-primaire que les non-orphelins. En milieu urbain, plus le nombre d’enfants de moins de 6 ans dans les ménages est élevé, moins les garçons ont de chance de fréquenter le post-primaire.

Tableau 2 – Facteurs associés à la scolarisation des enfants au post-primaire selon le sexe et par milieu de résidence (résultats de la régression logistique)

VariablesBurkina FasoUrbainRural
GarçonsFillesGarçonsFillesGarçonsFilles
Statut familial (enfants du CM)Autres enfants0,8600,574***0,8560,502**0,8660,629**
Co-résidence avec les parents (deux parents résidents)
Père ou mère résident1,1680,8881,2580,7181,1110,970
Aucun parent ne réside1,0480,612**0,9040,437**1,1010,785
Situation inconnue1,8801,0781,4400,6832,0951,756
Statut d’orphelin (non-orphelin)
Orphelin0,589**1,1290,5801,3560,7140,981
Statut inconnu0,9621,0591,7851,8820,7560,604
Sexe du CM (Masculin)Féminin1,1660,7251,3630,531*1,1160,816
État matrimonial du CM (Marié monogame)
Marié(e) polygame0,9660,9061,2260,8960,9130,933
Célibataire jamais marié(e)1,2192,185*0,8303,2151,3291,514
Divorcé(e)/séparé(e) veuf (veuve)0,9801,5000,9622,153*0,9111,242
Niveau d’instruction du CM (aucun)
Primaire1,493**1,610***1,1861,4071,729**1,745**
Secondaire et plus2,307***1,787**1,650*1,625*3,715***2,170**
Religion CM (musulmane)
Catholique1,2151,349*1,0191,1711,319*1,366*
Protestante2,443***1,3583,580**1,3282,297***1,377
Animiste et autre religion1,0080,9771,3270,8331,0551,033
Nombre d’enfants de 0-5 ans du ménage
Nombre d’enfants0,9790,9940,854*0,9481,0031,005
Niveau de vie du ménage (très pauvre)
Pauvre1,379*1,456*2,099*1,6901,3231,415*
Moyen1,490*1,525**2,661**1,880*1,3771,482*
Riche1,780***1,806***2,128*2,522**1,970***1,690**
Très riche2,348***2,289***4,855***4,038***1,714*1,829**
Nombre de minutes pour atteindre l’école secondaire la plus proche (0-14 minutes)
15-29 minutes0,9090,9500,7980,9410,9550,847
30-44 minutes0,677**0,9460,7720,8920,686*0,929
45-59 minutes0,500***0,636*0,408**0,7280,530**0,590*
60 mn et +0,373***0,377***0,279***0,6670,404***0,370***
Nombre de minutes pour atteindre la source d’eau la plus proche (0-14 minutes)15-29 minutes0,770*1,2210,592*0,9950,8201,332*
Plus de 30 minutes0,9041,0881,1131,2140,8911,112
Régions de résidence (nord)
Hauts Bassins0,691*0,7330,529*0,8800,6970,637
Boucle du Mouhoun0,592*0,632*0,6881,1490,556*0,562*
Sahel0,231***0,225***0,493*0,306***0,212***0,224***
Est0,574*0,6970,6761,4310,548*0,623
Sud-Ouest1,1140,520**0,6170,479*1,1760,528*
Centre Nord0,510**0,616*0,551*0,9960,488**0,571*
Centre Ouest0,7260,7330,500*1,0030,7730,717
Plateau central0,8371,0731,3280,7980,8291,136
Centre Est0,8960,8160,6800,7790,9700,874
Centre0,8230,7510,535*0,606*1,3911,366
Cascades0,7700,601*0,9060,6750,6590,574
Centre sud1,2461,1360,8710,543*1,3631,312
Milieu de résidence (rural)Urbain1,522***1,933***
tableau im6tableau im7

Tableau 2 – Facteurs associés à la scolarisation des enfants au post-primaire selon le sexe et par milieu de résidence (résultats de la régression logistique)

Source : auteurs à partir des données de base EMC 2014 ; * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001.

38En revanche, pour les filles, ce sont le statut familial, la corésidence avec les parents biologiques, le sexe et l’état matrimonial du chef de ménage qui sont spécifiquement associés à leur scolarisation au post-primaire. Quel que soit le milieu de résidence, les autres filles du ménage ont moins de chance de fréquenter le post-primaire que les enfants biologiques du chef de ménage. L’effet de la corésidence avec les parents est surtout significatif en milieu urbain, confirmant la présence des filles dans les ménages urbains comme main-d’œuvre d’appoint [Nganawara, 2016]. Le sexe et l’état matrimonial du chef de ménage constituent des facteurs importants d’accès des filles au post-primaire en ville. Les filles vivant dans les ménages dirigés par une femme ont nettement moins de chance de fréquenter le post-primaire que celles des ménages ayant un homme à leur tête. En revanche, les filles des ménages dont le chef est divorcé ou veuf ont 2 fois plus de chance de fréquenter le post-primaire que celles vivant dans des ménages dont le chef est marié monogame.

39On note aussi des différences selon la région. Par rapport à la région du Nord, les régions où les garçons ont moins de chances d’accès au post-primaire sont différentes de celles des filles. Ce sont les régions des Hauts Bassins, de l’Est et du Centre Ouest pour les garçons et celles du Sud-ouest et du Centre sud pour les filles. Les différences régionales d’urbanisation pourraient expliquer l’accès différencié au post-primaire. Ainsi les régions les plus urbanisées tendront vers les chances d’accès du milieu urbain.

Conclusion

40Il ressort des analyses que des progrès importants en matière de scolarisation des enfants au cycle post-primaire ont été réalisés au Burkina Faso. Toutefois, les indicateurs montrent que le niveau de scolarisation au post-primaire demeure faible et que le problème du maintien reste présent. Ce sont des défis à relever pour assurer une éducation de base à tous les enfants. On constate aussi que, comme au primaire, il n’existe plus de différence significative entre garçons et filles en matière d’accès au post-primaire. Ce résultat est sans doute lié à l’effet de la mise en œuvre des programmes d’accélération de la scolarisation des filles par l’État et ses partenaires. Toutefois, lors d’entretiens qualitatifs réalisés auprès d’acteurs du système éducatif, il a été souligné l’existence d’inégalités entre garçons et filles quant à la scolarisation au post-primaire dans certaines régions administratives du pays. En effet, lors de l’étude sur les enfants et les adolescents en dehors de l’école au Burkina Faso en 2017, dans la région de l’Est, par exemple, les acteurs ont souligné que les pesanteurs socioculturelles telles que le mariage précoce font que les parents préfèrent toujours scolariser plus les garçons que les filles [MENA, 2017]. La prise en compte des situations spécifiques des régions est nécessaire pour relever les défis de la scolarisation universelle.

41Les facteurs associés à la scolarisation des enfants au cycle post-primaire sont d’ordre socio-économique, culturel et contextuel avec toutefois des spécificités selon le sexe et le milieu de résidence. Au plan socio-économique, comme pour le cycle primaire, le capital éducatif du chef de ménage et le niveau de vie du ménage sont très déterminants quant à la scolarisation des enfants au cycle post-primaire. Les enfants vivant dans les ménages dont le chef est instruit et ceux des ménages nantis ont nettement plus de chance de fréquenter le post-primaire que les autres. Au plan familial, les enfants (surtout les filles) autres que ceux du chef de ménage et ceux qui ne résident pas avec leurs parents biologiques dans le ménage ont moins de chance de fréquenter le post-primaire que les autres. Ces résultats sont conformes à ceux d’autres travaux antérieurs réalisés en Afrique Subsaharienne [Kuépié, Shapiro, Tenikue, 2013]. Contrairement au cycle primaire où les recherches montrent que les enfants vivant dans les ménages dirigés par une femme ont plus de chance de fréquenter l’école que ceux des ménages dont le chef est un homme, au niveau du post-primaire, on note des spécificités selon le sexe. Les filles vivant dans les ménages dirigés par une femme ont moins de chance de fréquenter ce cycle que celles des ménages ayant un homme à leur tête.

42Au plan culturel, les résultats vont dans le sens d’autres recherches en montrant que les enfants vivant dans les ménages dont le chef est musulman ont moins de chance de fréquenter le post-primaire que ceux des ménages dirigés par un chrétien. Ces résultats semblent traduire des différences quant à l’acceptation de l’école formelle par les groupes religieux. L’école occidentale est souvent perçue par les musulmans comme une source d’acculturation susceptible d’inculquer aux enfants des valeurs contraires à ceux de la religion musulmane [MENA, 2017 ; Meunier, 2008].

43En ce qui concerne le contexte, on note que les enfants vivant dans les zones rurales sont toujours défavorisés par rapport aux enfants du milieu urbain. En effet, les filles en milieu urbain ont doublement plus de chance d’accéder au post-primaire que les filles en milieu rural, alors que cette différence est moindre entre les garçons en milieu urbain (1,5 fois plus de chances) et ceux du milieu rural. Ces résultats interpellent les autorités sur le besoin de poursuivre l’amélioration de l’offre scolaire en quantité et aussi en qualité au post-primaire, surtout dans les zones rurales, afin de rapprocher davantage les établissements des ménages. En effet, si d’énormes progrès ont été réalisés en matière d’offre éducative, il existe encore une insuffisance d’établissements du post-primaire et certains sont sous abris précaires, particulièrement avec la mise en place du continuum de l’éducation de base, ce qui n’encourage pas la scolarisation des enfants. L’augmentation de l’offre scolaire permettrait de rapprocher l’école des enfants scolarisables et de réduire les coûts liés à leur scolarisation. Les résultats montrent que plus l’école est éloignée du ménage, moins les enfants ont des chances de fréquenter le post-primaire. Mais comme au Sénégal [Lewandowski, 2011], il faut ajouter à cela la déception des parents face à une école qu’ils jugent incapable d’instruire correctement leurs enfants pour leur permettre d’accéder à un emploi décent.

44Avec la massification de l’éducation, le secondaire reste un goulot d’étranglement pour le système éducatif burkinabè. Le rythme actuel de croissance de la population burkinabè pose des défis en matière de scolarisation. Pour répondre aux défis de la scolarisation des enfants au moins pour l’enseignement de base obligatoire, il faut tenir compte des facteurs significativement associés à cette scolarisation. Les régions défavorisées devraient être ciblées pour améliorer leur niveau de scolarisation. Cependant, si l’accès à l’enseignement de base est une condition indispensable pour permettre aux jeunes de contribuer efficacement au développement du pays, la qualité de l’éducation est aussi nécessaire pour améliorer l’acquisition des connaissances et des compétences et renforcer le capital humain. L’utilité d’investir dès à présent dans la scolarisation de qualité des enfants afin de bénéficier d’un dividende démographique lorsque cette population sera active est donc évidente. Les prochaines politiques éducatives devraient mettre un accent particulier sur la qualité de l’éducation et s’arrimer avec des politiques d’emploi efficaces, afin de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et leur pleine participation au développement du pays.

Annexe

Tableau A1 : Répartition (en %) des enfants de 12-18 ans selon certaines caractéristiques

VariablesNational (%)Urbain (96)Rural (%)
Accès au post primaire
Non70,549,880,9
Oui29,550,219,2
Sexe de l’enfant
Masculin50,246,451,3
Féminin49,853,648,7
Statut familial
Enfants du CM66,863,967,6
Autres enfants33,236,132,4
Co-résidence des parents
Deux parents résidents57,74960,3
Père ou mère résident12,11212,1
Aucun parent ne réside18,324,716,4
Situation inconnue11,914,311,2
Statut d’orphelin
Non orphelin77,271,778,8
Orphelin8,19,67,7
Statut inconnu14,718,713,6
Sexe du CM
Masculin89,784,491,2
Féminin10,315,68,8
État matrimonial du CM
Marié(e) monogame49,964,445,7
Marié(e) polygame41.720,847,8
Célibataire (jamais marié(e))1,93,21,5
Divorcé(e)/séparé(e)/veuf (veuve)6,611,65,1
Niveau d’instruction du CM
Aucun8257,689,1
Primaire10,317,58,1
Secondaire et plus7,724,92,7
Religion du CM
Musulmane61,667,459,9
Catholique20,625,119,3
Protestante5,45,95,3
Animiste et autre religion12,41,615,5
Niveau de vie du ménage
Très pauvre20,15,124,5
Pauvre21,18,724,6
Moyen19,913,121,9
Riche20,425,119
Très riche18,64810
Nombre de minuts pour atteindre l’école secondaire la plus proche
0-41 mn19,2549,1
15-29 mn15,524,312,9
30-44 mn14,513,814,7
45-59 mn9,84,511,3
60 mn et +41,13,552
Nombre de minutes pour atteindre la source d’eau la plus proche
0-14 mn66,488,160
15-29 mn15,57,817,8
Plus de 30 mn18,14,222,2
Régions de résidence
Hauts Bassins10,810,810,8
Boucle du Mouhoun9,99,99,9
Sahel6,36,36,3
Est888
Sud Ouest4,14,14,1
Centre Nord8,48,48,4
Centre Ouest8,78,787
Plateau central5,25,25,2
Nord8,38,38,3
Centre Est8,38,38,3
Centre13,113,113,1
Cascade4,14,14,1
Centre Sud4,74,74,7
Milieu de résidence
Urbain22,6
Rural77,4
Effectifs??????
tableau im8tableau im9

Tableau A1 : Répartition (en %) des enfants de 12-18 ans selon certaines caractéristiques

Source : auteurs à partir des données de base EMC 2014.
Français

Résumé

L’article examine l’évolution de la scolarisation et les inégalités au post-primaire au Burkina Faso ainsi que les facteurs qui y sont associés. Trois enquêtes ménages réalisées entre 2003 et 2014 ont été mobilisées. Le taux brut d’admission au post-primaire a presque doublé durant cette période. Les progrès sont plus importants pour le taux brut de scolarisation. Par contre, le taux net de scolarisation et le taux brut d’achèvement du post-primaire sont restés faibles. La mise en œuvre des politiques éducatives a permis de réduire les inégalités entre les sexes en matière d’accès au cycle post-primaire, mais le problème de maintien à l’école se pose avec plus d’acuité chez les filles, illustrant ainsi la faible performance du système éducatif. Les facteurs associés à la scolarisation au post-primaire sont d’ordre socio-économique, culturel et contextuel, avec toutefois des spécificités selon le sexe et le milieu de résidence. Le statut familial de l’enfant, la corésidence avec les parents biologiques, le niveau d’instruction et la religion du chef de ménage, le niveau de vie du ménage, la distance à l’école secondaire la plus proche, la région et le milieu de résidence sont des variables significativement associées à l’accès au post-primaire.

Mots-clés

  • éducation
  • enseignement post-primaire
  • inégalité
  • genre
  • urbain
  • rural
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Bilampoa Gnoumou Thiombiano
Institut supérieur des sciences de la population, université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso).
Idrissa Kaboré
Institut supérieur des sciences de la population, université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 17/06/2019
https://doi.org/10.3917/autr.083.0025
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