CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 Le développement du marché de l’eau de boisson conditionnée en Afrique est un phénomène relativement récent. Il pose de façon pragmatique la question de l’égalité d’accès à une eau potable de qualité et soulève une multitude de facettes qui s’interpénètrent. Celles-ci rejoignent les grandes problématiques associées à la pénurie, à l’exploitation et à la distribution de l’eau sur ce continent et concernent aussi bien des aspects environnementaux et de santé publique que des choix en matière de gouvernance et de politique d’investissement [Niasse et al., 2006 ; Merino, 2008] Depuis les années 1980, déclarées « décennie mondiale de l’eau », cette question de l’accessibilité à une eau de qualité et à moindre coût soulève débats et polémiques à travers le monde. Plusieurs logiques s’affrontent qui font écho à des réalités de terrain complexes et diverses [Cans, 2001 ; Descroix, 2003 ; Larbi Bouguerra, 2003 ; Jaglin, 2005]. L’aménagement du réseau hydrographique, l’irrigation agricole, ou encore les forages de puits, s’inscrivent comme des priorités nationales et internationales sur fond d’aléas climatiques et parfois d’incertitudes politiques. Dans les zones à forte concentration urbaine, le problème du traitement des eaux usées comme celui de la mise en place et de l’entretien d’un réseau de distribution d’une eau répondant aux normes de sécurité sanitaire reviennent avec insistance [Diagne, 2008].

2 L’eau à boire est partie intégrante de ces préoccupations, tout en se situant en marge, et cela, pour des raisons qui sont d’ordre socioculturel et historique. Sur l’ensemble des volumes d’eau en jeu, l’eau de « boisson » représente une part minime. La quantité d’eau effectivement bue par habitant est d’autant plus difficile à évaluer qu’elle se fond dans la catégorie de l’eau à usage domestique. Celle-ci, tirée d’un puits, d’une citerne, d’une borne-fontaine ou du robinet, est multifonctionnelle puisqu’elle sert à laver le linge, à cuisiner, à faire sa toilette, à arroser les plantes, tandis qu’une petite fraction seulement est ingérée, un acte qui la rattache au domaine alimentaire des habitants, et qui sans doute la prédisposait à se transformer au moins partiellement, en un produit commercial, par le biais de conditionnements spécifiques. Cette transformation correspond elle-même à un processus qui a pris naissance en Europe occidentale, dans la continuité de l’engouement des cures thermales, au XIXe siècle. Entre nécessité vitale et souci thérapeutique, l’eau « bonne à boire » oscille aujourd’hui entre plusieurs représentations qui sont déclinées à des degrés divers dans les discours publicitaires. Celle d’un élément insipide permettant d’étancher la soif, celle d’une substance dotée de propriétés médicamenteuse, et celle d’une boisson à part entière, source de plaisir gustatif et de bien-être [Raboud-Schüle et al., 2005]. En outre, les progrès des connaissances dans le domaine des maladies et des épidémies transmises par l’eau de consommation ont permis de souligner la nécessité, pour tout individu, en particulier les nourrissons et les femmes enceintes, de boire une eau parfaitement saine. Cependant, boire de l’eau est un acte individuel qui s’inscrit comme une nécessité du quotidien, sur fond d’inégalité socio-économique profonde entre les individus. Dans les pays d’Afrique en particulier, en période de forte chaleur, acheter des petites unités d’eau à boire sous forme de bouteille ou de sachet devient souvent la seule alternative possible lorsque les systèmes de distribution collective sont défaillants.

3 Une approche anthropologique devient intéressante, car elle permet de porter un regard sur des contextes géoculturels variés, situés en marge des grilles du modèle occidental, qui connaissent depuis quelques années une transformation des modes consommatoires de l’eau. En effet, comment s’effectue le passage d’une eau « gratuite » mais aléatoire à une eau conditionnée, « payante » mais supposée saine ? Les succès respectifs que connaissent actuellement l’eau embouteillée et l’eau en sachet correspondent-ils vraiment à une disparité socio-économique ? Quelles sont les conséquences de la consommation d’eau en bouteille sur les pratiques de gestion des déchets ? À travers ce type de question, il est apparu intéressant d’aborder le thème de l’eau à boire à partir des divers contenants qui leur sont associés, tandis que le choix d’un premier terrain d’enquête s’est porté sur le Sénégal, à Dakar même et dans ses environs. Depuis le début des années 2000, en effet, le marché de l’eau minérale au Sénégal a connu de profondes transformations comme le montrent quelques rares travaux, déjà anciens, sur la question [Ndiaye, 2001-2002]. Sur un marché intérieur dominé par des eaux d’importation essentiellement d’origine française sont venues s’imposer des productions minéralières locales moins onéreuses, et donc plus largement accessibles aux habitants des classes moyennes. La bouteille d’eau en plastique s’est effectivement banalisée dans le quotidien, mais parallèlement au mode de conditionnement de l’eau de boisson par ensachage plastique, plutôt destiné aux quartiers d’habitations périphériques de Dakar et bien au-delà.

Magasin de revente de récipients usagers, quartier de la Medina, Dakar. La bouteille d’1,5 l. coûte 100 FCfa, le même prix que pour une bouteille en verre. Les récipients de 10 l., en haut, à gauche, valent 150 FCfa. À titre de comparaison, les bouteilles de marque « Kirène » d’1,5 sont vendues 500 FCfa, celles de 10 l., 1000 FCfa.

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Magasin de revente de récipients usagers, quartier de la Medina, Dakar. La bouteille d’1,5 l. coûte 100 FCfa, le même prix que pour une bouteille en verre. Les récipients de 10 l., en haut, à gauche, valent 150 FCfa. À titre de comparaison, les bouteilles de marque « Kirène » d’1,5 sont vendues 500 FCfa, celles de 10 l., 1000 FCfa.

© Manuel Valentin, novembre 2009.

4 Au cours de cette enquête menée essentiellement en milieu urbain et périurbain, la méthode a consisté à privilégier l’observation et les rencontres, aussi bien en nouant des contacts avec différents acteurs tels que des restaurateurs et des directeurs ou gérants de sociétés minéralières locales qu’avec de simples consommateurs. La question de l’eau de boisson a sans doute facilité les contacts car le sujet intéresse. Il ne comporte aucun tabou et les gens donnent volontiers leur avis sur cette question qui touche leur quotidien, aussi bien alimentaire qu’environnemental. La dimension post consommatoire de l’eau embouteillée ou ensachée a constitué l’autre volet important de la mission. Elle a conduit à effectuer plusieurs visites dans les quartiers dakarois réputés pour leur savoir-faire en matière de récupération et de recyclage, ainsi qu’à observer divers types de déchetteries, depuis l’amoncellement de bord de route aux décharges sauvages. L’idée étant d’évaluer les impacts respectifs de la consommation de l’eau embouteillée et ensachée, à partir des déchets matériels générés.

L’émergence du marché de l’eau conditionnée

5 Le principe du conditionnement de l’eau, en tant que produit commercial n’est pas fondamentalement contesté, ni en Occident, ni en Afrique. Par son traitement et son emballage, l’eau devient un « produit » alimentaire qui l’isole du vaste ensemble « eau potable ». Par rapport à l’eau du robinet, cette eau embouteillée représente un produit complémentaire et optionnel, dont l’unique fonction est d’être bue. La montée en flèche du chiffre d’affaire des industries minéralières au cours des dernières décennies indique que l’on est passé d’un caractère anecdotique et marginal à un phénomène durable de grande ampleur. Le succès du plastique PET (Polyéthylène téréphtalate), mis au point à la fin des années 1980, a certainement contribué à cet essor. Beaucoup plus léger et moins cassant que le verre, il s’est également imposé aux autres matières plastiques comme le PVC (Polyvinyle de chlore) qui a comme inconvénient majeur de dégager du chlore en se consumant. De fait, actuellement, toutes les bouteilles d’eau en plastique mises sur le marché sont en PET.

6 Omniprésente et bien visible, la bouteille d’eau symbolise les processus de privatisation et de marchandisation de ce bien naturel et nécessaire à la vie, qui était jusqu’à présent inscrit dans une logique de partage et de gratuité. L’embouteillage justifie un prix de vente qui la rend prohibitive pour les classes sociales à faible revenu, entraînant de fait une inégalité d’accès de cette eau alimentaire et saine entre les individus. Cet obstacle financier qu’impose le choix de l’embouteillage explique sans doute l’essor d’autres modes de conditionnement de l’eau autres que celui de la bouteille, en particulier dans les régions où le réseau de distribution public est défaillant, ou à l’état embryonnaire. C’est ainsi que l’on observe le développement, depuis près d’une décennie, de la technique de l’ensachage plastique de l’eau, dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie tandis que se maintiennent des pratiques plus anciennes de consommation d’eau.

7 En parallèle à cette dimension économique et sociale, le conditionnement de l’eau destinée à l’alimentation génère une quantité industrielle d’objets matériels uniformes, conçus à partir de quelques modèles seulement. Fabriqués en usine, les bouteilles, les sachets et les autres catégories de récipients associés au conditionnement de l’eau exercent un impact de plus en plus visible sur les sociétés, par rapport à leurs habitudes de consommation d’eau, mais aussi par rapport à leurs environnements. La bouteille d’eau et le sachet n’ont pas le même statut selon qu’ils apparaissent, par exemple, dans la sphère domestique ou professionnelle. Leur signification en tant que contenant s’avère également différente encore lorsque leur contenu d’origine a été consommé. L’un et l’autre n’offrent pas le même potentiel de réutilisation et de recyclage, mais tous les deux sont susceptibles de devenir des déchets parmi d’autres, en particulier sur le bord des routes. L’incidence visuelle plutôt négative qu’ils ont sur le paysage urbain et périurbain suscite des réactions parfois extrêmes, du côté des pouvoirs locaux. L’interdiction de la vente de l’eau en sachet par la municipalité de Kinshasa en 2010 en est un exemple intéressant car à travers le sachet d’eau en plastique se révèle un équilibre complexe entre les nécessités biologiques du quotidien des populations à moyens et faibles revenus, les défaillances d’un système de distribution collective d’eau potable et l’impact de la composante matérielle d’un produit commercial sur l’environnement. La plupart des sites internet qui font état de ce problème dans les grandes métropoles africaines évoquent les sacs et les sachets en plastique en terme de nuisance, tout en leur reconnaissant une certaine utilité.

8 Au Sénégal, les observations et les recherches effectuées lors de l’enquête ont permis de mettre en évidence trois modes d’accessibilité à l’eau « de boisson ». Le premier procède en droite ligne de pratiques anciennes et traditionnelles, faisant usage de poteries ou de jarres à eau, ou plus couramment, de récipients en plastique. Maintes fois décrite, elle ne sera évoquée que sur quelques aspects significatifs. Le second, qui se développe dans la seconde moitié du XXe siècle, correspond à l’eau embouteillée. Elle connaît d’abord une phase d’importation exclusive avant de donner lieu, à partir des années 1990, à une production locale destinée aux classes moyennes, pour le compte de grandes sociétés nationales. Le troisième correspond à l’émergence de l’ensachage mécanisé de l’eau, dont l’essor, situé dans la première décennie du XXe siècle, est amené à se poursuivre dans les prochaines années. Ces trois modes de consommation se chevauchent dans le temps et si l’on est tenté de faire correspondre chacun à des niveaux de catégories sociales différentes, l’enquête de terrain montre une réalité plus nuancée. Toutes les personnes rencontrées, ont au moins une fois goûté de l’eau minérale naturelle en bouteille, ce qui leur confère un élément de comparaison avec l’eau conditionnée sous d’autres formes ainsi qu’avec l’eau du robinet. Celle-ci, lorsqu’elle est accessible, demeure l’eau de référence. Elle est perçue comme une nécessité vitale du quotidien. Elle est en effet à usages multiples (lessive, toilette, cuisine...), ce qui la distingue de l’eau en bouteille ou en sachet, exclusivement destinée à être bue. Cette spécialisation fonctionnelle de l’eau conditionnée, qui implique à terme une démarche consciente et volontaire du consommateur, résulte d’un changement progressif dans la perception culturelle de l’eau produite localement. Cette évolution est parfaitement sensible chez les populations du centre urbain de Dakar, plus exigeantes en matière de qualité gustative et plus attentive à l’hygiène alimentaire.

9 Le mode de conditionnement signe en quelque sorte la qualité et la fiabilité de son contenu. De l’eau du robinet à la bouteille, en passant par le sachet en plastique, s’instaure une échelle de confiance dans la qualité de l’eau à boire, tandis que les pratiques plus anciennes de consommation d’eau suscitent paradoxalement un attachement territorial, tout en présentant un statut à part, puisqu’elles sont détachées de toute pensée commerciale. C’est pourquoi on peut dire que les pratiques modernes de conditionnement que sont l’embouteillage et l’ensachage instaurent une nouvelle image de l’eau de boisson. Calibrée ou formatée à travers des modèles de capacité différente, elle est payante, et son accès se fait à travers les réseaux de distribution commerciaux formels et informels. Les ressemblances s’arrêtent là. Si l’eau en bouteille est présente à peu près partout, de la grande enseigne de supermarché au petit détaillant de quartier, en passant par les stations services, en revanche, l’eau en sachet est surtout vendue dans les petits commerces de proximité, dans les quartiers populaires urbains de Dakar (La Médina, Rebeuss...) par exemple, mais aussi bien au-delà, de la capitale. L’ambulantage est une pratique qui, bien qu’attestée au Sénégal, n’a pu être observée au cours de la mission, faute de temps, mais sans doute aussi en raison de la présence, dans les zones étudiées, d’un réseau de petits commerces suffisant, Par contre, l’eau en bouteille est proposée dans les restaurants et les hôtels, ce qui n’est absolument pas le cas pour l’eau ensachée.

L’eau en bouteille

10 Les années 1990 ont vu le marché des eaux minérales se développer à travers le monde. Au Sénégal, comme dans bon nombre de pays du Tiers-monde, l’eau produite localement jouissait d’une réputation peu enviable. Les Occidentaux s’en méfiaient, préférant importer des bouteilles, en l’occurrence, de France. Aujourd’hui encore, dans la rubrique « santé », les guides touristiques recommandent fortement de boire de l’eau en bouteille et d’emmener dans sa trousse à pharmacie des comprimés, telles les pastilles de chloramine, destinées à stériliser l’eau. Pour certains, le jugement est sans appel puisqu’il « vaut mieux boire de l’eau filtrée ou minérale même dans les grandes villes où celle-ci est traitée » [Rémy, 2003, p. 202]. Pendant longtemps, cette eau en bouteille importée, d’abord en verre, puis en plastique PET, était considérée par les populations locales comme une commodité superflue et inaccessible. C’était l’eau des Européens, du « Blanc », lesquels préféraient payer cher une eau importée que de subir les conséquences d’une eau locale aux qualités sanitaires douteuses. Au Sénégal, plusieurs facteurs ont contribué à changer cette situation : le développement continu du tourisme, la commercialisation des bouteilles en PET, ainsi que la demande croissante d’une eau à boire de bonne qualité, au sein des classes moyennes, plutôt méfiantes à l’égard de l’eau du robinet. Les personnes interrogées sur ce sujet consomment néanmoins cette eau de ville. Elles disent qu’elles y sont habituées. La coloration rougeâtre ou brunâtre que prend l’eau du robinet à Dakar à certaines heures de la journée, ainsi que l’odeur qu’elle dégage occasionnellement les incite à beaucoup de vigilance.

11 Il est bien difficile de déterminer la part de tel ou tel facteur dans le développement de l’eau minérale en bouteille. Les progrès en matière de techniques de forage de puits, ainsi que la fiabilité des analyses physico-chimiques des eaux ont contribué à asseoir une production locale d’eaux minérales, de qualité égale à la plupart de leurs homologues européennes. À côté des eaux embouteillées d’importation, notamment Evian, qui reste la marque de référence, trois eaux minérales effectivement produites au Sénégal se partagent le marché intérieur « Kirène », « Safy » et « Fontaine ». Dans tous les commerces visités sur place, elles reviennent constamment. Néanmoins, il s’agit d’un secteur qui évolue très vite. La bouteille d’eau minérale Montrolland qui fut jusqu’au début des années 2000 la seule eau minérale exploitée et commercialisée par une société nationale sénégalaise, dans la région de Thies, a aujourd’hui quasiment disparu. Plus récemment, la bouteille « Valentine », relativement connue, était devenue introuvable dans les grandes surfaces comme chez les petits détaillants visités durant la mission. Actuellement, la marque « Kirène » est sans conteste la plus innovante en matière de contenant, n’hésitant pas à mettre sur le marché, en plus des bouteilles classiques d’un litre et demi, des conteneurs de 5 litres, puis de 10 litres, avec un succès populaire renouvelé. Le conditionnement de gros volume permit en effet de faire baisser le prix de l’eau au litre, ce qui donne un rapport qualité prix attractif, d’autant plus que cette eau minérale est très appréciée localement pour sa douceur et ses qualités gustatives. Mais d’autres facteurs expliquent sans doute ces succès commerciaux. La forme de la bouteille comme certains éléments iconographiques s’inspirent directement de la bouteille d’Évian, qui demeure une référence en matière de qualité et à laquelle s’identifie « Kirène ». Mais cette marque de bouteille d’eau minérale naturelle s’affirme avant tout comme étant « sénégalaise », ce qui est un des arguments commerciaux mis en avant. Elle provient effectivement d’un puits de forage situe à environ 40 km au sud-ouest de Dakar, à proximité du village de Kirène. Les opérations de pompage et d’embouteillage se font sur place, à l’intérieur d’un complexe minéralier ultra moderne. Elle participe d’une volonté de s’émanciper économiquement des produits d’importation en valorisant des ressources naturelles locales. Consommée par les classes sociales à revenu moyen et élevé, mais aussi de plus en plus par les touristes et les expatriés, l’eau « Kirène » domine largement le marché intérieur sénégalais. Elle n’est conditionnée qu’en bouteille, la direction de l’entreprise refusant clairement toute idée d’ensachage, car elle aboutirait à ternir l’image de sérieux et de qualité de la marque (entretien A. Alcantara, 23 nov. 2009). Cette position fait apparaître l’existence de deux logiques distinctes dans la production et la commercialisation de l’eau de boisson dans la région de Dakar. L’une relève du secteur formel de l’économie et trouve son modèle dans les grandes entreprises minéralières occidentales. L’autre procède du secteur informel et s’appuie sur les réalités socioéconomiques à l’échelle territoriale.

L’eau en sachet

12 Le conditionnement de l’eau en sachet, au Sénégal, relève principalement du secteur informel de l’économie. Tout individu, s’il possède un accès à l’eau du robinet et est propriétaire d’un réfrigérateur peut créer un « petit business ». C’est une pratique courante dans les quartiers populaires. Pour les familles modestes, elle fournit un revenu d’appoint. Cela va de l’ensachage de l’eau dans des plastiques fins et transparents, sans aucune indication de provenance ni de qualité de l’eau, aux sachets d’eau soumis à autorisation préfectorale avec indications sur l’origine et les caractéristiques de l’eau contenue. Elle est l’œuvre d’initiatives individuelles et familiales, et représente une activité qui implique le respect de certaines normes sanitaires. Le produit doit être conforme aux normes de la Direction de la Qualité du Ministère du Commerce. L’eau n’est en aucun cas « minérale », ce qualificatif étant réservé à une eau d’origine souterraine, de composition chimique constante et n’ayant subi aucune altération jusqu’au consommateur. L’eau qui est ensachée ainsi, dans des volumes allant de 250 à 400 ml, est en réalité de l’eau du robinet « filtrée et purifiée » par un appareil de filtrage et de conditionnement spécifique qu’il suffit de brancher sur une arrivée d’eau. Il existe actuellement plusieurs marques d’eau ensachée qui portent les noms évocateurs de « Bara jii », « Si Belle », « Teranga », « Melam », « Ndiyam »... Ce secteur d’activité est très dynamique et de nouvelles sociétés voient le jour chaque année, comme la marque « Khaïrate », installée dans une maison familiale à Grand Mbour, qui était prête à lancer sa production au moment de notre passage. La machine à filtrer et à ensacher l’eau était de fabrication allemande, tandis que les sachets en plastique pré-imprimés, livrés sous forme de rouleau, avaient été achetés auprès d’un grossiste de la banlieue dakaroise. Les sachets remplis d’eau sont ensuite distribués auprès d’un réseau de revendeurs et de magasins de proximité, qui se chargent de les réfrigérer avant de les vendre. Les enfants sont les principaux acheteurs et consommateurs. Cela semble plus occasionnel pour les personnes adultes. Le principe est simple, puisqu’il suffit de déchirer un coin du sachet en plastique avec les dents pour en boire le contenu. En période de forte chaleur, la fraîcheur de cette eau est très appréciée et, de toute façon, personne n’achèterait une eau en sachet à température ambiante. Avant d’être ouvert, le sachet peut être apposé sur le visage ou une autre partie du corps avant d’être consommé. Il est vrai également que la réfrigération permet de masquer le goût de cette eau. L’inconvénient majeur est celui du sachet une fois vide, peu agréable à garder en main. Le premier réflexe est de s’en débarrasser sur le bas-côté de la route.

Jardinerie, quartier de Grand Mbour. En bas, au centre, des sachets en plastiques qui ont été ouvert complètement sur un côté pour servir de récipient à plante. Plus haut, on distingue des pots obtenus par découpage de bouteilles en plastique PET.

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Jardinerie, quartier de Grand Mbour. En bas, au centre, des sachets en plastiques qui ont été ouvert complètement sur un côté pour servir de récipient à plante. Plus haut, on distingue des pots obtenus par découpage de bouteilles en plastique PET.

© Manuel Valentin, novembre 2009.

13 La consommation de l’eau en sachet est très répandue dans les classes moyennes et défavorisées. Les sachets sont bus à toute heure de la journée. Les observations effectuées sur place montrent qu’il s’agit d’un mode de conditionnement qui s’adresse à celles et ceux, enfants comme adultes, pour qui le prix d’une bouteille d’eau minérale, même locale, est encore trop élevé. Sa consommation répond à un besoin ponctuel et passager, pour tout individu qui se déplace hors de son domicile. En effet, la consommation d’eau chez soi semble avoir plutôt recours à l’eau du robinet, sinon à d’autres modes d’approvisionnements qui dérivent de pratiques plus anciennes, que l’on peut observer en dehors des grandes métropoles. Bien que cette dimension « traditionnelle » de l’eau à boire ne constituait pas l’objet de cette étude, elle est apparue plusieurs fois au cours de la mission. Moins ostentatoire que les pratiques de consommation d’eau en bouteille ou en sachet, elle relève de la sphère domestique. Certains aspects de cette pratique ont été repris sous forme iconographique pour servir le discours marketing de certaines marques de bouteille ou de sachets. La bouteille « Safy » montre ainsi la silhouette d’une femme africaine en train de marcher, une grande poterie posée en équilibre sur la tête, évoquant la collecte de l’eau. De même, le dessin d’une calebasse sert de thème iconographique à certaines marques d’eau en sachet, notamment « Baraji ». La consommation d’eau de boisson sous emballage plastique ne constitue pas une rupture par rapport à ces pratiques dites « traditionnelles ». En réalité, les matières plastiques sont encore perçues positivement au Sénégal et plus largement en Afrique de l’Ouest, moins parce qu’elles représentent symboliquement une certaine modernité que par leurs avantages pratiques. Plus légères et moins cassantes que la terre cuite, elles ont très tôt été intégrées dans les pratiques de portage et de stockage de l’eau à travers les jerricans et autres bidons en plastique de grande capacité.

14 Les bouteilles en plastique, ainsi que les sachets semblent bénéficier jusqu’à présent d’une certaine confiance et sont perçus comme une garantie respectivement optimale et minimale de la qualité hygiénique de leur contenu. Le débat qui agite l’opinion publique occidentale quant à la fiabilité des matières plastiques, en particulier le PET, depuis que des études ont montré des phénomènes de migration de molécules chimiques du matériau du contenant au contenu [Shotyk et Krachler, 2007 ; Wagner et Oehlman, 2009], n’a aucune incidence dans les pratiques de consommation d’eau conditionnées dans des emballages en plastique. Les rares acteurs sénégalais qui ont connaissance de la polémique ont réfléchi à la question mais, à défaut de solution de remplacement économiquement viable, poursuivent la production (Entretien A. Alcantara, 23 nov. 2009). En revanche, la situation est légèrement différente pour les sachets supposés contenir de l’eau « filtrée et purifiée ». Des soupçons pèsent à juste titre sur la qualité sanitaire de cette eau, ce que semblent confirmer quelques rares études menées sur ce sujet [Blé et al., 2009]. Pourtant, les critiques les plus vives, attestées au cours de l’enquête, touchent moins des problèmes éventuels de santé de cette eau « filtrée et purifiée » que des problèmes de dégradation rapide de l’environnement.

L’autre visage de l’eau conditionnée au Sénégal

15 Le sachet, comme la bouteille, sont deux objets dont la matérialité s’est imposée dans le paysage quotidien de Dakar et de sa région. Si leur succès participe d’une attention plus grande à la qualité de l’eau de boisson, l’un comme l’autre alimentent le problème plus général de la gestion des déchets domestiques urbains, dont l’efficacité s’avère encore balbutiante en dépit des initiatives locales. Les bouteilles, comme les sachets, constituent en effet une cause de dégradation de l’environnement, du fait de leur incidence visuelle importante. Leur apparition massive et récente, leur caractère commercial, ainsi que la résistance de leurs matériaux sont des facteurs qui les inscrivent durablement dans l’espace public. Pourtant, l’observation systématique du devenir post consommatoire de la bouteille et du sachet a permis d’établir des différences notoires.

16 La bouteille PET ne fait pas l’objet de processus de recyclage au sens propre. Une fois vidée de son contenu, elle est tout simplement réutilisée en tant que contenant. On la remplit avec de l’eau du robinet, le plus souvent, que l’on va placer dans le réfrigérateur, pour un besoin de consommation ultérieur. Ce réemploi de la bouteille, qui cette fois-ci ne garantit pas une qualité bactériologique du contenu, donne lieu à un circuit parallèle, informel, dans lequel tout type de récipient, en plastique, métal ou verre peut être récupéré et revendu à quiconque moyennant une certaine somme. Certains petits commerces se sont spécialisés dans cette activité qui consiste à racheter et à revendre contenants et récipients auprès de particuliers ou bien auprès de personnes qui elles-mêmes collectent les bouteilles dans des restaurants et des hôtels, avec l’assentiment et l’accord, au sens propre et figuré, d’un ou d’une employée. Une autre source de collecte est celle des ramasseurs/collecteurs d’ordures et de déchets. Étant donné les lacunes, sinon l’inexistence de service de ramassage d’ordures ménagères, ces collecteurs de déchets sont payés par certaines familles pour effectuer cette tâche. La plupart du temps, ils circulent au moyen d’une charrette tirée par un âne. Ils ramassent ce qu’ils peuvent et mettent de côté les objets et autres éléments dont ils peuvent tirer un intérêt. Les bouteilles en plastique non écrasées en font partie. Sur plusieurs de ces charrettes aperçues, par exemple dans le quartier de Grand Mbour, une dizaine d’entre elles pouvait être attachée au moyen d’une cordelette sur les montants latéraux du véhicule. Les plus prisées sont celles à contenance de dix litres. Dans les marchés et les quartiers « populaires », tous les contenants sont exposés tels quels par les « grossistes-revendeurs » à la vue des acheteurs potentiels. Les bouteilles en plastique ne sont ni lavées ni retravaillées. Selon leur forme, leur couleur, leur contenance, elles servent à contenir diverses substances : graines, médicaments artisanaux, liquides plus ou moins visqueux. Pharmacie et médecine locales en font un grand usage. En marge de ce circuit, les bouteilles en plastique sont utilisées à des usages occasionnels, selon les besoins individuels. C’est ainsi que beaucoup de bouteilles finissent par être coupées en deux. Le fond sert à confectionner un récipient plus petit, sorte de gobelet improvisé. La bouteille est d’autant plus facile à couper quelle présente une série de « bagues » en creux. Ces récipients, confectionnés à partir des bouteilles d’1,5 l., de 5 l. ou de 10 l., servent également de pots de fleurs dans les jardineries.

17 Il existe d’autres usages de la bouteille. L’un des plus inattendus consiste, à partir d’une découpe appropriée, à en faire un réflecteur d’ampoule. Tous ces exemples montrent que la bouteille en PET, au-delà de son usage préétabli, présente potentiellement un intérêt de deux ordres, en tant que matériau de confection, mais aussi en tant qu’objet de revente, et de réemploi. À ce jour, il n’existe pas, au Sénégal, de filière de recyclage. La raison vient sans doute d’un écart trop grand entre l’investissement financier et la rentabilité effective. Un autre obstacle qui apparaîtrait vient justement du fait de la valeur élevée de réutilisation et d’usage de la bouteille en plastique, et de son relais dans le circuit informel de l’économie locale. De par les pratiques de revente et de réemploi, une bouteille en plastique possède plusieurs vies et ne devient un déchet dont on se débarrasse que lorsqu’elle est trop abîmée pour un quelconque autre usage. Cette situation a pour conséquence de limiter la quantité de bouteilles en PET dans les dépotoirs et les décharges. Le phénomène serait, par exemple, pénalisant pour toute entreprise qui se lancerait dans le recyclage de ces récipients, à moins de les acheter pour un montant au moins équivalent à celui pratiqué dans le marché de la revente actuelle. Ce deuxième circuit de la bouteille en PET a néanmoins une capacité d’absorption limitée. Si le marché de l’eau en bouteille poursuit son essor, il est possible que l’abondance relative des bouteilles vides engendre à terme une baisse de leur prix de revente. Sauf si des mesures de ramassage des ordures ménagères sont prises, soit à l’échelle des quartiers, soit à l’échelle municipale, il est à prévoir une proportion plus importante et plus visible de bouteilles en plastique dans l’environnement urbain et périurbain.

18 Par contraste, rien de tout cela n’apparaît avec les sachets en plastique. Une fois consommés, ils sont abandonnés sur le sol, dans la rue. Le vent et les déplacements d’air engendrés par la circulation des véhicules se chargent de les regrouper sur les bas-côtés, au pied d’arbres et de broussailles, ou bien aux carrefours. C’est ainsi que s’accumulent par plusieurs dizaines, jusqu’à plusieurs milliers, des petits sachets en plastique de marque différente, dont rien n’est fait. Sur les différentes décharges et dépotoirs sauvages, la proportion de sachets est bien supérieure à celle des bouteilles en plastique. Le phénomène concerne toutes les grandes villes d’Afrique où le commerce de l’eau en sachet s’est développé. Certaines municipalités, comme Kinshasa en arrivent à prendre des décisions draconiennes et à prôner l’interdiction de cette activité. Le seul cas de réutilisation effective des sachets en plastique qui a pu être relevé se situe dans les pépinières et les jardineries improvisées le long de certaines routes, à Dakar comme à Mbour. Le sachet, dont le bord supérieur est ouvert complètement, sert d’enveloppe provisoire pour les plantes de petite taille. Il s’agit d’une réutilisation temporaire car une fois achetée, la plante doit être rempotée ou mise en terre, ce qui signifie que le sachet finit de toute manière dans les déchets.

19 Les bouteilles en PET comme les sachets en plastique introduisent un véritable changement dans les pratiques de consommation d’eau, qui se manifeste aussi par rapport au contenant matériel. Acheter une bouteille d’eau signifie un investissement double. On achète deux éléments distincts : le contenu, à caractère alimentaire et éphémère, et le contenant. Celui-ci n’est pas vu comme une simple enveloppe ou un emballage. C’est un objet à part entière qui possède une valeur en soi, plus grande que celle du contenu. Cela explique en partie le succès des conditionnements des volumes plus importants, de cinq et de dix litres. Le prix à l’achat d’une unité est certes plus élevé qu’une bouteille d’1,5 l., mais le contenant, de plus grande capacité, est plus solide et se prête à des usages multiples, d’où sa valeur importante de revente. L’impact culturel des modes de conditionnement de l’eau réside justement dans cette échappatoire située en aval du cycle production-consommation. Concernant le sachet en plastique, les possibilités de réemploi sont beaucoup plus limitées car l’emballage une fois ouvert, il est difficile d’y remettre un contenu. L’eau est achetée pour elle-même et non pour son emballage.

Conclusion

20 L’existence de nouvelles formes d’accessibilité à l’eau de boisson inscrit une rupture « en douceur » dans les pratiques de consommation d’eau. Les bouteilles et les sachets en plastique ne remplacent pas les pratiques antérieures ni ne concurrencent sérieusement l’eau du robinet en général, laquelle reste beaucoup moins chère. Boire de l’eau minérale en bouteille ou boire de l’eau purifiée en sachet peut se faire dans le cadre familial mais c’est à l’extérieur, dans des circonstances de déplacements quotidiens ou occasionnels que ces deux pratiques trouvent leur intérêt. La première permet l’affichage d’un certain standing et participe surtout d’un contexte de réussite professionnelle et sociale. La seconde, correspond davantage à une nécessité pratique, celle d’assurer au corps les besoins ponctuels en eau, au goût supposé meilleur que celui de l’eau du robinet. L’étude de terrain a montré que la différence entre ces deux modes de conditionnement se répercute également sur l’environnement socio culturel. En dépit de leur développement récent, les produits et les déchets matériels issus de ces deux marchés très dynamiques sont amenés à marquer durablement le paysage urbain et extra urbain du Sénégal contemporain.

Notes

  • [*]
    Cet article fait suite à une mission de terrain effectuée en novembre 2009 à Dakar et ses environs, ainsi qu’à Mbour, en collaboration avec Caroline Dervault, chercheuse africaniste associée à l’UMR 208 (IRD/MNHN) « Patrimoines locaux », Nos remerciements s’adressent à Marie-Christine Cormier-Salem et Dominique Guillaud, directrices de l’UMR 208 ainsi qu’à Ludivine Goisbault. Au Sénégal même, nombreuses sont les personnes qui ont accepté de répondre à nos questions et encouragé notre démarche, en particulier M. Alexandre Alcantara (Directeur Général de la Société Kirène, Dakar), Cheik Faye Diawerinne et Cheikh Berndé (Madinatou Salam, Grand Mbour) et Adrien Coly (hydrologue, Université Gaston Berger, Saint-Louis).
  • [**]
    Maître de conférences, Musée de l’Homme, UMR 208 « Patrimoines locaux » (IRD/MNHN), valentin@mnhn.fr
Français

Boire de l’eau en bouteille ou en sachet en plastique est devenu en quelques années un acte banal, parfaitement intégré aux pratiques alimentaires au Sénégal, principalement dans les grandes villes et leurs périphéries. La bouteille, pas plus que le sachet, ne se substitue à des modes plus basiques ou plus traditionnels de consommation d’eau. Ces deux modes de conditionnement participent de l’évolution de la société sénégalaise, sur fond d’urbanisation croissante, de développement touristique et de montée d’une classe moyenne. Si la bouteille procède d’un modèle de consommation européen, le sachet se pose davantage comme une réponse plus adaptée à la réalité sociale plus large, mais pour tout deux, la question de leurs impacts sur l’environnement se pose avec acuité.

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  • http://www.afrik.com/article8483.html
Manuel Valentin [**]
  • [**]
    Maître de conférences, Musée de l’Homme, UMR 208 « Patrimoines locaux » (IRD/MNHN), valentin@mnhn.fr
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 02/11/2010
https://doi.org/10.3917/autr.055.0057
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