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Cet ouvrage restitue un grand nombre de recherches, souvent pointues, communiquées au public il y a maintenant sept ans (en mai 2008) à Épinal, à l’occasion des 150 ans de la naissance de Durkheim dans cette ville en 1858. La biographie d’Émile Durkheim par Marcel Fournier venait alors de paraître (Durkheim, 2007, Fayard) ; le projet de Fournier, co-organisateur des trois journées, était de reconstituer le cadre social de la « prime jeunesse » de Durkheim, de remonter aux sources, d’immerger les chercheurs et auditeurs dans son bain originel. Selon son biographe québécois, ce cadre séminal pourrait se caractériser par des éléments spirituel (le judaïsme), géographique (Épinal, les Vosges) et temporel (la guerre de 1870). Si Durkheim est devenu Durkheim (et si la sociologie française est ce qu’elle est), sans doute est-ce dû en partie à ces trois éléments – d’où l’intérêt de les connaître avec la plus grande justesse possible. Pour ce faire, il a fait appel à des historiens (les titres et les charges ne sont pas précisés, ce qui est un peu regrettable), spécialistes d’Épinal, des Vosges, de la guerre de 1870, du judaïsme, etc. L’ouvrage se décompose en trois parties : « la famille », « la communauté » [juive] et « la société ». Les intitulés de ce triptyque ne sont pas sans rappeler le classique Communauté et société (1885) de Tönnies, mais ce n’est qu’une évocation qui vient en toile de fond, un écho lointain non théorisé. Ici, la « famille » renvoie surtout aux ancêtres masculins (quand ils étaient rabbins) et au père de Durkheim…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/07/2016
- https://doi.org/10.4000/assr.27360