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Le 9 janvier 1950, Émile Poulat, qui achevait une année de lectorat à l’université de Fribourg-en-Brisgau en Allemagne, y soutint une thèse de doctorat de théologie rédigée en français et intitulée « L’interprétation du désir naturel de voir Dieu et sa signification dans la théologie française contemporaine ». Restée longtemps ignorée, cette thèse, écrite avant son rattachement à la Mission de Paris, paraît quelques mois après sa mort en novembre 2014, dans une édition augmentée d’un chapitre supplémentaire, intitulé « Antagonismes et affinités » et consacré aux débats suscités par le philosophe Maurice Blondel, chapitre qu’il rédigea en 1950 en vue d’une publication qui ne vint pas. Elle est accompagnée de la transcription d’un entretien avec les historiens Yvon Tranvouez et François Trémolières, réalisé peu avant sa mort, ainsi que d’un court texte intitulé « Testament spirituel » et daté de 2011. Responsable de la publication, François Trémolières propose également une longue introduction critique à la thèse, qui est suivie d’une bibliographie complète d’Émile Poulat réalisée par Yvon Tranvouez. L’ensemble constitue un travail éditorial d’une qualité exceptionnelle, un livre dont la lecture est, de bout en bout, passionnante. Il s’inscrit notamment dans un ensemble de travaux, récents ou en cours, qui revisitent l’histoire des sciences sociales du religieux dans leur rapport au champ théologique. Mais il ne s’y réduit pas : rédigée au moment de la polémique sur la « nouvelle théologie » entre les dominicains d…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/07/2016
- https://doi.org/10.4000/assr.27257