Article
Irène Becci s’est imposée, dans le paysage européen de la recherche, comme l’une des figures incontournables de la sociologie de la religion en prison. Le présent livre est issu de sa thèse et d’une recherche postdoctorale.
Dans une introduction plutôt dense, l’auteur commence par discuter les tentatives de définitions sociologiques de la religion (elle refuse toute forme de réification du religieux) et les théories de la sécularisation. Surtout, elle réfléchit à l’impact de la reconnaissance (establishment) de religions par l’État.
Il ne s’agit pas tant pour elle d’étudier la prison comme institution, ni même vraiment la religion en prison. Sa perspective est plus serrée : « [...] the main emphasis lies in the changing relationship to religion for the various actors and institutions concerned with imprisonment and release. » (p. 2) L’auteur s’est ainsi attachée à prendre en considération les aspects institutionnels et individuels de la question. Si son travail s’inscrit indéniablement dans la perspective ouverte par Jim Beckford et Sophie Gilliat-Ray, elle s’en distingue par l’attention portée à la parole des détenus ainsi que par la prise en compte de la phase de réinsertion à l’issue de l’emprisonnement. Elle s’intéresse ainsi non seulement aux carrières religieuses des individus pendant la détention, mais également à leur sortie. Pour cela, elle s’appuie sur une enquête ethnographique réalisée dans trois établissements pénitentiaires entre 2002 et 2004, puis des programmes de réinsertion entre 2006 et 2007…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/08/2014
- https://doi.org/10.4000/assr.25391