CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La remise en cause de la théorie de l'évolution pour des motifs religieux, en particulier dans le cadre scolaire, a conduit à l'organisation d'un colloque réunissant l'École pratique des hautes études (EPHE), l'Institut européen en sciences des religions (IESR), le Groupe sociétés, religions, laïcités (GSRL) et l'Inspection générale de l'éducation nationale (IGEN). Ce volume en produit les actes, avec quinze contributions distribuées en trois volets : l'évolution de la théorie de l'évolution ; théorie de l'évolution, religions et conception du monde ; théorie de l'évolution, science, religion et société. Une importante introduction signée des trois éditeurs du volume donne la ligne de force des réflexions, et va au-delà du simple résumé des communications.
Les historiens et sociologues des religions, sans doute moins au fait de la pensée darwinienne dans sa construction, sa réception et sa destinée, liront avec profit les présentations scientifiques (Michel Veuille avec un panorama général de l'histoire de la théorie de l'évolution ; Thierry Wirth avec une illustration de l'utilité du néodarwinisme en bactériologie) et les analyses d'histoire des sciences de la première partie (Valentine Zuber étudie l'athéisme de Clémence Royer, première traductrice française de Darwin ; Laurent Loison et le matérialisme des transformistes français de la fin du xixe siècle ; Marc Godinot et les relations entre religion et évolution à la fin du xixe siècle). Ils seront plus familiers avec les deuxième et troisième parties, qui se concentrent essentiellement sur la réception chrétienne de Darwin dans les protestantismes (Sébastien Fath avec son panorama des créationnismes protestants ; Daniel Becquemont et la position de l'Église anglicane ; Roger Pouivet travaille sur la pensée du philosophe calviniste Alvi Platinga) et le catholicisme (Philippe Portier étudie les modalités de transaction du magistère avec l'évolution) – une seule contribution traite du monde musulman, à partir de l'Égypte (Amir Yassin, Héloïse Bastide), une sur l'URSS (Philippe Portier) – et sur les relations contemporaines entre sciences et religions, d'un point de vue théorique (Jean-Paul Willaime creuse ses réflexions sur l'ultra-modernité en l'appliquant à la science désormais désenchantée ; Philippe Gaudin travaille à distinguer vérité scientifique et vérité religieuse), pratique (Séverine Mathieu présente le résultat d'une enquête de terrain sur les relations entre collégiens et théorie de l'évolution) et juridique (Blandine Chélini-Pont expose la jurisprudence étatsunienne sur la théorie de l'évolution)…

Paul Airiau
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Mis en ligne sur Cairn.info le 05/07/2013
https://doi.org/10.4000/assr.24693
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