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Le terme « inhabitation » s'applique au fait d'habiter en un autre, et, pour la théologie chrétienne, à la manière dont Dieu habite en l'âme. Il peut désigner tout à la fois le fait de venir, d'être envoyé et d'habiter en l'être humain, et c'est l'ensemble de ces actions qui constitue, pour Jean-Baptiste Lecuit, le champ de l'inhabitation trinitaire.
La première partie de l'ouvrage recense les principaux modes d'approche de ce mystère, tels qu'explorés par la tradition. L'auteur note à juste titre que la question de l'habitation du divin en l'homme ouvre une thématique qui déborde largement les frontières de la foi chrétienne. Cependant, l'originalité de l'approche chrétienne est fortement marquée par les caractères intime, personnel, trinitaire et gratuit de l'inhabitation, et les métaphores habituellement utilisées pour en rendre compte (gestation, étreinte charnelle) n'en épuisent pas la richesse. En conséquence de quoi, l'auteur contraste fortement le « sentiment d'immensité » (sentiment océanique) d'avec l'expérience de l'inhabitation trinitaire. (Au vrai, tout au long de l'ouvrage, il semble si soucieux de marquer la spécificité de la seconde par rapport au premier qu'il court à mon sens le risque d'instaurer entre les deux une coupure bien plus radicale que ne le font les auteurs mystiques qu'il cite, lesquels inscrivent leur expérience propre dans un langage qui fait également honneur à la continuité des modes d'habitation).
Les références néotestamentaires sont multiples : la donation intérieure de l'Esprit (annoncée par plusieurs textes prophétiques) est une constante de l'Évangile de Luc (11,13 et 24,49) poursuivi par les Actes des Apôtres (1,4 : 2, …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/09/2012
- https://doi.org/10.4000/assr.22907