Article
Florence Rochefort, (dir.), Le pouvoir du genre. Laïcités et religions, 1905-2005, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, coll. « Le temps du genre », 2007, 275 p.
Le centenaire de la loi de 1905 a donné lieu à de nombreux colloques, dont un seul a été consacré au genre. Par-delà la diversité des contextes (historiques et locaux) étudiés, les quatorze contributions regroupées dans le présent ouvrage relèvent d’une même problématique : le processus de laïcisation conduit-il nécessairement à un progrès de l’égalité entre les sexes ?
La première partie s’attache aux « années fondatrices » : 1860-1914. L’école y tient logiquement une place prépondérante. À travers l’étude des politiques publiques à l’échelle des départements de la Loire et du Rhône, Michelle Zancarini-Fournel montre que le processus de laïcisation scolaire relève de la moyenne durée (quatre décennies), qu’il n’est ni linéaire ni exclusivement dicté d’« en haut », et surtout que ses effets ne sont pas strictement identiques pour les filles et pour les garçons. Comment l’école peut-elle favoriser l’égalité entre les sexes ? Frédéric Mole met en évidence deux positions antagonistes : la défense de l’indifférenciation des programmes scolaires d’une part, celle de la prise en compte du genre d’autre part. La place à attribuer à l’« enseignement ménager » et plus globalement à l’enseignement professionnel se trouve au cœur de ces polémiques. Une culture abstraite et universelle est-elle le gage de l’émancipation des filles ou peut-on s’appuyer sur les rôles sociaux traditionnellement dévolus aux femmes pour contrer la domination masculine …
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/06/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.21663