Article
Sœur Rosalie Rendu (1786-1856) a été au premier xixe siècle ce que l’abbé Pierre ou Mère Teresa ont été au xxe siècle : une figure de la bonté, vénérée de son vivant, dotée d’une renommée et d’un charisme étonnants. Aucune étude approfondie n’avait pourtant jusqu’à présent été consacrée à cette femme hors du commun.
Louise Sullivan comble ce manque avec ce livre qu’on pourrait qualifier d’hagiographie érudite. C’est une hagiographie en cela qu’il dresse un portrait spirituel et humain édifiant de cette Fille de la charité qui vécut pendant cinquante-quatre ans au service des pauvres de la rue Mouffetard. Le but premier de l’auteure, elle-même Fille de la charité, est de présenter un modèle de vertu : « Quel message sa vie peut-elle livrer aux hommes et aux femmes de notre temps qui, toutes conditions socio-économiques confondues, cherchent à secourir les personnes défavorisées ? » peut-on lire p. 16. L’optique diffère donc profondément de la biographie historique universitaire qui cherche, à travers une trajectoire individuelle, à mieux comprendre une époque et à approfondir les travaux antérieurs. De ce fait, la présentation du contexte sert parfois de faire-valoir à l’action de sœur Rosalie. À en croire l’auteur, le Paris dans lequel débarque son héroïne a été ruiné par la Révolution durant laquelle « les riches de la capitale auront perdu à peu près tous leurs biens tandis que les pauvres seront plus pauvres qu’avant » (p. 78). L’appareillage bibliographique n’est pas des plus récents et n’intègre pas les ouvrages qui auraient permis de mettre en perspective l’itinéraire de Rosalie Rendu…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.16033