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La Révolution française avait interdit au clergé régulier de prononcer des vœux et d’observer la clôture, l’assistance et l’éducation des pauvres restant ses seules vocations reconnues. Les nouvelles fondations religieuses adoptèrent les formes de la congrégation dont les règles canoniques insistaient sur le caractère temporaire des vœux et sur le regroupement de l’institution autour de son noviciat ; mais le Saint-Siège et la Sacrée Congrégation des Évêques n’accepteront que beaucoup plus tard l’organisation centralisée avec supérieure générale. Ce modèle fut celui des sœurs de la Charité dont la congrégation fut fondée à Besançon au lendemain de la tourmente révolutionnaire, qui durent à l’inlassable activité de Jeanne Antide Thouret leur installation à Naples sous le règne de Murat. Elles durent y surmonter maintes difficultés liées aux survivances de pratiques monastiques d’Ancien Régime dans le royaume des Deux-Siciles ; mais leur compétence en matière d’enseignement et d’assistance charitable leur permit de s’imposer dans une vocation qui alliait la tradition paulinienne et les réalités sociales de la Restauration. Dans ces nouvelles congrégations, l’éducation de la jeunesse était considérée comme l’une des formes les plus nobles de la charité et le meilleur moyen de réparer les dommages causés dans les âmes par le rationalisme des Lumières ; mais si l’objectif était de restaurer la société chrétienne, ce retour à la foi passait par une éducation capable d’améliorer les conditions sociales…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.14913